Chut, chut, chère Charlotte (1964) : le test complet du Blu-ray

Hush... Hush, Sweet Charlotte

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Robert Aldrich
Avec Bette Davis, Olivia de Havilland et Joseph Cotten

Édité par BQHL Éditions

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Le 19/02/2020
Critique

Thriller psychologique flirtant avec le fantastique, au casting de stars : un des meilleurs produits et mis en scène par Aldrich.

Chut... chut, chère Charlotte

USA, Louisiane 1927 : on soupçonne Charlotte d’avoir assassiné son amant, un jeune homme marié, mais son père Sam, redoutable et riche propriétaire, étouffe l’affaire. Il décède l’année suivante, lui laissant un beau domaine et sa fortune. 1964 : Charlotte, obsédée par le passé et considérée comme coupable par le voisinage, est menacée d’expropriation. Soutenue par sa domestique et son médecin de famille, elle appelle aussi sa cousine à l’aide. Dès l’arrivée de cette dernière, d’étranges cauchemars font craindre à Charlotte de devenir folle.

Chut… chut… chère Charlotte (Hush, Hush, Sweet Charlotte, USA 1964) de Robert Aldrich est un film noir policier et un thriller psychologique flirtant avec le fantastique et l’épouvante. Il fut produit à la suite du grand succès public et critique de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (USA 1962) qui appartenait au même genre. Bette Davis joue en vedette dans les deux titres, entourée d’un casting de stars jouant parfois d’étonnants contre-emplois. Joan Crawford aurait dû jouer à ses côtés comme en 1962 mais, finalement malade, elle fut remplacée en cours de tournage par Olivia de Havilland. C’est le quatrième titre de la filmographie de Aldrich à relever d’une thématique et / ou d’une esthétique flirtant assez directement et régulièrement avec le fantastique, après son film noir policier En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly, USA 1955), son péplum Sodome et Gomorrhe (USA-Ital., 1961) et le film noir de 1962.

Le scénario original, au suspense constant, dialogué et découpé avec une belle précision, installe une atmosphère sudiste évoquant parfois celle de l’oeuvre de l’écrivain sudiste William Faulkner : par exemple, son ouverture pré-générique, d’une grande puissance dramatique grâce au génial acteur Victor Buono opposé au débutant Bruce Dern. Formant un diptyque naturel (ici, presque surnaturel) avec le titre de 1962, il comporte plusieurs prouesses techniques, à commencer par un assez long phantasme (situé dans le derniers tiers du métrage) filmé au ralenti à l’aide d’une lumière irisée qui a peut-être bien inspiré celle, similaire, du célèbre cauchemar de Barbara Steele dans Les Amants d’outre-tombe (Ital. 1965) de Mario Caiano. Un certain nombre de plans d’escalier rendent par ailleurs discrètement hommage, par de savantes compositions d’angles et d’éclairage réglés par le directeur photo Joseph Biroc (celui avec lequel Aldrich tourna ses meilleurs titres), à l’expressionnisme allemand, sans oublier l’influence évidente du baroque, une constante de l’esthétique de Aldrich.

Bref, un des titres majeurs de la filmographie générale de Aldrich et un des titres majeurs de sa filmographie sélective fantastique.

Chut... chut, chère Charlotte

Présentation - 4,0 / 5

1 combo contenant 1 Blu-ray BD50 Full HD 1080p + 1 DVD9 + 1 livret édité par BQHL le 25 septembre 2019. Image N&B au format 1.85 compatible 16/9, son VOSTF DTS HD Master Audio 2.0. Durée du film : 132 min. environ. Bonus : aucun sur le DVD. Impossible de dire s’il y en a sur le Blu-ray : on ne l’a pas reçu mais les informations fournies par l’éditeur indiquent qu’il n’y en a pas. C’est compensé par un livret qu’on n’a pas reçu non plus et sur lequel on ne peut donc fournir aucun avis éclairé.

Bonus - 0,0 / 5

Aucun sur le DVD-test reçu de BQHL à la rédaction alors que les anciennes éditions américaines Fox DVD (2008, Cinéma Classics Collection) et Blu-ray (2016, tirage limité) en présentent une bonne dizaine (notamment un entretien avec Bruce Dern et une remarquable galerie affiches et photos) auquel le Blu-ray américain de 2016 ajoutait deux commentaires audio prononcés par trois historiens du cinéma. On vous les recommande par défaut.

Chut... chut, chère Charlotte

Image - 5,0 / 5

Format 1.85 N&B 16/9. Copie argentique impeccablement restaurée et master vidéo numérique de haut niveau provenant directement des éditions américaines Fox, à l’image remarquable qu’il s’agisse de l’ancienne édition DVD de 2008 ou de la plus récente édition Blu-ray de 2016. Noirs profonds, magnifique contraste des scènes nocturnes d’intérieurs et d’extérieurs, (les plus belles)  : la perfection argentique comme numérique. Sur certains plans, la définition de la profondeur de champ est si précise qu’il y a presque un effet de relief : cette remarque donne une idée fidèle de la qualité générale technique de l’ensemble.

Son - 5,0 / 5

VOSTF uniquement en DTS Master Audio 2.0. Piste techniquement impeccable, à l’excellent équilibre dialogues-musique-effets sonores, compte tenu de son âge. Aucune VF d’époque proposée. Pendant longtemps, ce Aldrich fut exploité uniquement en VOSTF dans le circuit cinémas d’Arts et essais à Paris : il est possible qu’aucune VF n’en ait donc existé bien que son casting de stars plaide tout de même pour une exploitation doublée au moment de sa sortie. « Dans le doute, abstiens-toi », dit le proverbe antique : je maintiens donc la note maximale à cette section.

Crédits images : © BQHL - Collection Francis Moury

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
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francis moury
Le 20 février 2020
Thriller psychologique flirtant avec le fantastique, au casting de stars : un des meilleurs produits et mis en scène par Aldrich.

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