Je suis frigide... Pourquoi ?

Je suis frigide... Pourquoi ? (1972) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Max Pécas
Avec Sandra Julien, Marie-Georges Pascal et Jean-Luc Terrade

Édité par LCJ Editions & Productions

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Le 15/02/2024
Critique

Le troisième volet d’un triptyque érotique ambitieux de Pécas, appartenant à l’âge d’or du genre.

Je suis frigide... Pourquoi ?

Doris, la fille du jardinier de la luxueuse demeure méditerranéenne des Chambon, est violée par leur fils Eric sous les yeux de sa perverse soeur Carla. Doris est envoyée au pensionnat afin d’étouffer le scandale. Elle tente ensuite sa chance à Paris mais doit se rendre à l’évidence : ce traumatisme l’a rendue frigide. Désespérée, elle abandonne son métier d’agente immobilière dans le 8ème arrondissiement parisien pour devenir une call-girl évidemment très demandée en raison de sa beauté. Une partie fine la remet en présence de monsieur Chambon qui lui apprend que Eric regrette ce qu’il a fait autrefois et pense à elle. Etonnée, Doris consulte un psychologue qui la conseille utilement. Doris rejoint Eric (à présent délivré de l’emprise de Carla) et lui pardonne. Elle connaît enfin le plaisir de la jouissance amoureuse.

Dans la filmographie générique de Pécas, Claude et Gréta (Fr. 1970), Je suis une nymphomane (Fr. 1971) et Je suis frigide…pourquoi ? (Fr. 1972) constituent un intéressant triptyque, certes sans lien narratif direct entre eux (chaque titre est indépendant) mais tous les trois unifiés par une même ambition esthétique et thématique. Le titre de 1971 et celui de 1972 constituent, en outre, un diptyque conférant la vedette à la mignonne et sensible Sandra Julien (au générique avec deux l mais avec un seul l sur les affichesl : il faudrait creuser plus avant cette intéressante question, typique de celles que pose une histoire attentive du cinéma et de sa section exploitation). Les génériques techniques des trois films comportent quelques noms que l’historien du genre retrouvera (parfois sous pseudonymes) au cours de l’évolution du genre, notamment à partir de 1975.

Je suis frigide... Pourquoi ?

Je suis frigide… pourquoi ? (France 1972) de Max Pécas possède les mêmes qualités que les deux titres antérieurs : scénario en forme de roman picaresque tantôt tendre, tantôt cruel, tantôt comique (l’action est contemporaine mais on songe parfois aux héroïnes du dix-huitième siècle, par exemple à celles de Diderot et de Sade), direction de la photographie aux effets baroques (décadrages, plongées, effets spéciaux, certaines séquences teintées ou irrisées avec dominante colorimétrique). Les extérieurs sont employés d’une manière parfois romantique (la mer et ses rivages boisés, l’arrière-pays méditerranéen) tandis que la vision de Paris est davantage documentaire. Pécas filme avec complicité certains cinémas de Paris dans ses arrières-plans, tandis que Sandra Jullien passe devant eux en premier plan : le cinéma Moulin-Rouge (qui n’existe plus : il ne reste que le cabaret) programme le western italien Dieu pardonne, moi pas (Ital. 1967) de Giuseppe Colizzi, sorti avec 5 ans de retard à Paris le 30 juin 1972 ; le Marignan / Concorde Pathé programment deux films dont le Fellini Roma (Ital. 1972) de Federico Fellni, qui était sorti en exclusivité à Paris en mai 1972.

Je suis frigide... Pourquoi ?

Je suis frigide… pourquoi ? , tourné en 1972, fut présenté en avant-première au Festival de Cannes de décembre 1972 : il convient par conséquent de le dater de 1972 même si sa sortie commerciale (non pas d’abord parisienne mais d’abord provinciale puis nationale) s’échelonna sur l’année 1973. Sur le plan de l’érotisme, les scènes de nu étaient compatibles avec la censure japonaise de l’époque : raison pour laquelle il y fut vendu et exploité, comme les deux titres antérieurs de 1970 et 1971. Sandra Julien fut remarquée et par la suite employée par le cinéaste Norifumi Suzuki. Sur le plan de l’histoire de l’exploitation, une des affiches française, celle comportant des textes explicatifs environnant le corps dénudé de la vedette féminine, positionnait sociologiquement le titre comme « drame, analyse d’un cas, récit d’une guérison » tandis qu’une autre affiche française multipliait ironiquement les « pourquoi ? » répartis autour du même corps nu. La plus savoureuse était peut-être bien, en fin de compte, l’affiche américaine N&B, non pas du fait de ses qualités plastiques (les affiches françaises étaient supérieures sur ce plan) mais en raison de son piquant slogan : « Elle était comme une glace chaude : vous apprendrez comment on a réussi à la faire fondre ! ».

Je suis frigide... Pourquoi ?

Édition - 6 / 10

1 Blu-ray BD25 édité par LCJ le 17 janvier 2024. Image format 1.66 Eastmancolor compatible 16/9, 1920 x 1080p AVC. Son VF en DTS-HD Master Audio Mono 2.0. Durée du film 96min. environ. Illustration de jaquette assez décevante alors qu’il existe de bien plus belles affiches originales françaises du film, notamment celle qui multiplie les « pourquoi ? » du titre à côté du corps dénudé de Sandra Julien.

Aucun bonus mais l’essentiel est bien présent, à savoir une copie argentique restaurée en assez bon état général (mais pas parfait cependant : une rayure centrale de couleur verte sur un plan durant quelques secondes, deux ou trois brûlures fugitives d’une fraction de seconde, et surtout une curieuse bande transparente, certes translucide mais néanmoins visible au centre de l’image durant quelques séquences entières de la dernière partie) : le reste est impeccable. Transfert vidéo qui restitue sa fraîcheur à l’Eastmancolor (parfois à dominantes nuancées) de la très belle photo signée Robert Le Febvre.

La VF mono DTS-HD Mono 2.0 est propre : dialogues, musique et effets sonores sont nets et dynamiques. Musique à nouveau composée par Derry Hall.

Je suis frigide... Pourquoi ?

Crédits images : © Droits réservés

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
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francis moury
Le 16 février 2024
Le troisième volet d’un triptyque érotique assez ambitieux de Pécas, appartenant à l’âge d’or français du genre.

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