Spetters (1980) : le test complet du Blu-ray

Version intégrale non censurée

Réalisé par Paul Verhoeven
Avec Hans van Tongeren, Renée Soutendijk et Toon Agterberg

Édité par BQHL Éditions

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 21/11/2019
Critique

Ce portrait très réaliste d’une certaine jeunesse des Pays-Bas des années 80 fit scandale à sa sortie, pour la crudité des scènes de sexe.

Banlieue de Rotterdam, dans les années 80. Trois amis, Eef, Hans et Rien, sont passionnés de motocross. Ils rêvent que ce sport leur permette d’accéder à la renommée du champion Gerrit Witkamp et les sorte de la médiocrité. C’est aussi l’aspiration de Fientje, la vendeuse de frites qui croise leur chemin…

Spetters (les éclaboussures en français)), sorti en 1980, le quatrième long métrage de Paul Verhoeven, suit Soldier of Orange (Soldaat van Oranje), une adaptation des mémoires d’Erik Hazelhoff Roelfzemale, héros de la résistance qui, trois ans plus tôt, l’avait fait connaître au-delà des frontières des Pays-Bas.

Spetters, avec son portrait sans fard de la jeunesse néerlandaise à l’aube des années 80, entacha la popularité naissante du réalisateur auprès du public de son pays, choqué par le réalisme cru, débarrassé de contraintes morales, des scènes de sexe, et ternit aussi son image à l’étranger. Une expérience que le réalisateur revivra en 1995 avec la sortie de Showgirls aux USA.

Spetters fustige le puritanisme latent, personnifié par le père d’Eef dont les règles de vie sont dictées par une lecture littérale des versets de la Bible, stigmatise l’homophobie ambiante dans trois scènes violentes, mais révèle aussi, chez des jeunes peu gâtés par la vie, le désir d’un avenir meilleur, le besoin de reconnaissance.

Une mise en scène dynamique, dans le style du nouveau cinéma hollywoodien auquel fait ouvertement référence une scène parodiant La Fièvre du samedi soir de John Badham, sorti trois ans plus tôt, confirme la maîtrise du réalisateur, annonciatrice de futurs succès populaires et critiques que seront RoboCop (1987), Total Recall (1990), Basic Instinct (1992), Starship Troopers (1997), Black Book (Zwartboek, 2006) et Elle (2016).

Spetters a lancé la carrière des quatre jeunes acteurs, alors débutants, une carrière très courte pour l’interprète de Rien, Hans van Tongeren, qui s’est suicidé, deux films et deux ans plus tard. On retrouve dans les seconds rôles deux acteurs complices de Paul Verhoeven pendant sa période hollandaise, Rutger Hauer et Jeroen Krabbé.

Paul Verhoeven s’emploie aujourd’hui à la réalisation de Benedetta, l’histoire d’une nonne perturbée par des visions érotiques dans l’Italie du XVIIème siècle, avec Charlotte Rampling, Lambert Wilson et Virginie Efira dans le rôle-titre. Un autre film en costumes dont on espère qu’il sera aussi réussi que la fresque pleine de bruit et de fureur que fut La Chair et le sang (Flesh and Blood, 1985).

Présentation - 3,0 / 5

Spetters (122 minutes) et son supplément (8 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-25 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, au format audio DTS-HD Master Audio 1.0.

Un sérieux problème avec les sous-titres : les plus courts s’affichent si fugacement qu’on n’a pas le temps de les lire ! Peut-être ce défaut, relevé sur le check disc, a-t-il été corrigé sur la version définitive.

Bonus - 2,5 / 5

Entretien avec le réalisateur Paul Verhoeven (2014, 8’). Son idée directrice était de montrer les trois personnages, représentatifs de la jeunesse néerlandaise des milieux modestes, avec le plus grand réalisme possible, y compris dans leurs relations sexuelles, de souligner leur désir, par tous les moyens possibles, d’améliorer leur condition. Désir partagé par la vendeuse de frites opportuniste, laissant tomber l’un, puis l’autre, dès qu’elle sent qu’ils n’ont aucun avenir. La mise en scène de la scène de motocross a été inspirée par la fameuse course de chars du Ben-Hur de William Wyler (qui inspirera plus tard George Lucas dans un des volets de la saga Star Wars).

Image - 2,5 / 5

L’image (1080p, AVC) respecte le format original 1.85:1 (alors que l’édition Blu-ray sortie aux USA en 2018 la recadre à 1.66:1).

Les couleurs sont vives, mais les scènes en plein jour apparaissent surexposées, manquant de contrastes.

Les choses se gâtent sérieusement dans les scènes en faible lumière (par exemple celle de l’agression dans la rue du couple d’homosexuels à partir de 13’), affectées par un très fort fourmillement, accompagné d’instabilité lumineuse.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0, très propre, avec un spectre nécessairement concentré dans le medium, mais peu de distorsions, restitue les dialogues dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical et l’ambiance.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

3,0
5
0
4
0
3
1
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 23 novembre 2019
Tourné en 1980 aux Pays-Bas par Paul Verhoeven au début de sa carrière, ce film fustige le puritanisme latent, stigmatise l’homophobie et révèle le désir d’un avenir meilleur, le besoin de reconnaissance de jeunes peu gâtés par la vie.

Lire les avis »

Multimédia

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)