Le Renne blanc (1952) : le test complet du Blu-ray

Valkoinen peura

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Erik Blomberg
Avec Mirjami Kuosmanen, Kalervo Nissilä et Åke Lindman

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 11/12/2020
Critique

Un conte fantastique au nord du cercle polaire arctique, des images d’une envoûtante beauté… Une rareté à découvrir !

Le Renne blanc

Pirita, une jeune Saamie, se sentant délaissée par son mari Aslak, un chasseur souvent absent du domicile conjugal, consulte Tsalkku-Nilla, un chaman auquel elle demande le pouvoir d’attirer les chasseurs de rennes. Elle doit, pour que le philtre produise ses effets, sacrifier à la déesse Kervika le jeune renne blanc qu’elle a récemment capturé. Elle se transforme alors en un renne blanc et attire les chasseurs dans un piège fatal.

Le Renne blanc (Valkoinen peura), sorti en 1952, est le premier long métrage du cinéaste finlandais Erik Blomberg, sur un scénario original coécrit avec Mirjami Kuosmanen, son épouse et l’actrice principale du film. Avant d’être réalisateur, Erik Blomberg fut chef-opérateur, notamment auprès de Teuvo Tulio (dont deux films, Le Rêve dans la hutte bergère + Le chant de la fleur écarlate, ont récemment été édités par Tamasa).

Le Renne blanc, premier film finlandais à être présenté au Festival de Cannes, obtint, en 1953, le Prix International du film légendaire (la Palme d’or n’existait pas encore : le jury, présidé par Jean Cocteau, accorda la récompense suprême, le Grand prix, à Henri-Georges Clouzot pour Le Salaire de la peur). Le Renne blanc obtiendra aussi le Golden Globe du meilleur film étranger en 1957.

Le Renne blanc

Le film s’ouvre sur un paysage enneigé. Une femme, hors champ, chante a cappella la légende d’une petite servante, née sur la neige, qui, en grandissant devint une femelle renne, puis se maria, sans savoir qu’elle était née sorcière…

Le Renne blanc associe deux genres, le fantastique, bien sûr, mais sans effets spéciaux, sans monstres, ni violence graphique, les quelques meurtres étant commis hors champ. Mais aussi le documentaire, en montrant la vie des Saamis, occupés à élevage d’immenses troupeaux de rennes, à la chasse, à des courses de traineaux…

Le Renne blanc envoûte par la beauté de la photographie d’Erik Blomberg, chef-opérateur de son film, avec des cadrages inspirés et un jeu varié avec les éclairages, tantôt très contrastés dans les clairs-obscurs des intérieurs, tantôt plus fondus dans les extérieurs quand, à certaines heures, une lumière blafarde fait se confondre la terre enneigée avec le ciel.

La réédition du film vient combler le vide laissé par l’épuisement de l’édition du DVD sorti par Artus Films en 2011.

Le Renne blanc

Présentation - 4,0 / 5

Le Renne blanc (68 minutes) et ses suppléments (43 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-25 logé, dans cette édition combo, en compagnie d’un DVD-9, dans un digipack.

Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, en finnois, avec sous-titres optionnels, au format audio Dolby Digital 1.0.

À l’intérieur du digipack, un livret de 16 pages s’ouvre sur une rapide présentation du film, suivie de la critique parue dans Culturaupoing.com, d’un court article sur le peuple saami habitant au nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie et d’une description des pouvoirs de Pirita. Il se referme sur la biographie d’Erik Blomberg qui ne réalisa que quatre longs métrages pour le cinéma.

Bonus - 0,5 / 5

Le peuple saami, par Corto Fajal (28’), réalisateur du documentaire Jon face aux vents (2011). Il a vécu six ans avec les Saamis, les derniers éleveurs nomades d’Europe, qui furent contraints, pendant le XIXème siècle à s’intégrer au mode de vie des états sur lesquels ils vivaient et furent victimes de discriminations. Le progrès technique, auquel ils se sont accoutumés, n’a pas changé leur mode de vie traditionnel : l’élevage des rennes, la cueillette et la pêche. Cet entretien aurait gagné à être mieux préparé et plus concis.

Histoire de vampire, par Nicolas Stanzick (13’), spécialiste du cinéma fantastique, coresponsable de la réédition de la revue Midi-Minuit Fantastique, auteur de Dans les griffes de la Hammer (Le Bord De L’eau Eds, 2010). Le Renne blanc est un film singulier : le premier à explorer le fantastique dans l’histoire du cinéma finlandais dans lequel il n’aura pas de descendance. Sous la forme d’un conte poétique, il opère une sorte de synthèse des manières de filmer « le fantastique de l’indicible » des productions Universal des années 40 et des films de Jacques Tourneur, avec la dualité d’un personnage féminin rappelant La Feline (Cat People, 1942). On peut aussi y voir une anticipation des films de la Hammer dans lesquels « le désir et la frustration sont toujours les mobiles de la monstruosité déchaînée. »

Bande-annonce.

Le Renne blanc

Image - 4,0 / 5

L’image (1.37:1, 1080p, AVC), lumineuse, fermentent contrastée, avec des noirs denses, bien étalonnée, est légèrement affectée par quelques taches et une occasionnelle instabilité lumineuse, des défauts mineurs n’affectant pas vraiment le confort du visionnage.

Son - 3,5 / 5

Le son Dolby Digital 1.0, propre, pratiquement sans souffle, restitue clairement les dialogues, mais moins l’accompagnement musical, pollué par de fréquentes saturations.

Crédits images : © Junior-Filmi

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 11 décembre 2020
Cet étrange conte des contrées glacées, le premier film finlandais à être présenté et récompensé à Cannes, envoûte par la beauté de sa photographie. À découvrir.

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Le Renne blanc
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