Réalisé par Michael Rianda
Édité par Sony Pictures
Katie Mitchell, 18 ans, passionnée d’audiovisuel, vient d’apprendre qu’elle a été admise à l’école de cinéma à laquelle elle avait postulé. Son père Rick décide de la conduire en voiture de Kentwood, Michigan, à Los Angeles avec le reste de la famille, Linda, sa mère, Aaron, son jeune frère et le chien Monchi. Le jour du départ, Mark Bowman, un magnat de Silicon Valley, le PDG de PAL, annonce l’obsolescence des smartphones et autres PC et présente ses robots, produits de l’intelligence artificielle la plus avancée. Il n’avait pas prévu que les machines allaient prendre le contrôle des systèmes de communication, encapsuler les humains et les mettre en orbite. Les Mitchell vont vite être confrontés aux redoutables machines, devoir lutter contre elles pour rester libres… et tenter de sauver l’humanité.
Les Mitchell contre les machines (The Mitchells vs the Machines), coréalisé et coécrit par Michael Rianda et Jeff Rowe, a été produit par Christopher Miller et Phil Lord, créateurs de La Grande Aventure Lego. Le coronavirus a influé sur la distribution du film : la fermeture de salles dans nombre de pays a amené Sony Pictures à vendre les droits à Netflix.
Les Mitchell contre les machines, opéré par Sony Pictures Imageworks, est un bon exemple d’animation 3D sophistiquée, avec des cadres complexes, composés de nombreux personnages et objets en mouvement, avec de nombreuses scènes d’action mouvementées. La réalisation a mobilisé environ 400 personnes, dont 150 pour l’animation, plus de 200 pour les effets visuels, une soixantaine pour la conception artistique et une vingtaine pour le montage.
Sony Pictures s’est assuré en une quinzaine d’années une solide réputation dans l’animation au travers de sa filiale Sony Pictures Animation, productrice de plusieurs franchises : Les Rebelles de la forêt (Open Season), Tempête de boulettes géantes (Cloudy with a Chance of Meatballs), Hôtel Transylvanie (Hotel Transylvania), Les Rois de la glisse (Surf’s Up), Angry Birds - Le film, etc.
Les Mitchell contre les machines, mélange de road movie, de science-fiction et d’action, accorde une belle place aux relations entre les quatre membres (cinq avec Monchi) d’une famille unie, mais farfelue et tiraillée par quelques difficultés de cohabitation. Katie, l’intello rebelle de la famille, supporte de plus en plus difficilement le caractère rustique de son père, malgré le rôle apaisant de sa mère, Linda, d’une douceur trompeuse : elle peut se transformer en une redoutable machine à tuer ceux qui menacent sa progéniture, notamment Aaron, son fils de 13 ans qui n’a pas lu un seul livre, n’a aucun ami, pour qui rien n’existe hormis les dinosaures. Monchi, le chien, est affecté d’un spectaculaire strabisme divergent.
L’exposition de ces cinq personnages principaux à des situations toutes plus improbables les unes que les autres, leurs relations interpersonnelles compliquées, une belle série de gags visuels et de clins d’oeil font l’originalité et le sel du film. L’inventivité des dialogues concourt aussi à sa drôlerie, d’autant plus qu’ils ont été bien confiés : Katie est doublée par Abbi Jacobson, révélée par la websérie qui fait un tabac, Broad City, dont elle est cocréatrice et actrice. Olivia Coleman (Broadchurch) double PAL, l’intelligence artificielle. Danny McBride (Votre majesté / Your Highness, 2011) double Rick et Michael Rianda, plusieurs personnages à lui tout seul, dont Aaron. Valérie Bonneton prête sa voix à Linda dans le doublage en français.
La sortie sur disque optique permettra à Les Mitchell contre les machines de toucher le public plus large qu’il mérite, d’autant plus qu’il est accompagné d’un lot de suppléments.
Les Mitchell contre les machines (110 minutes) et ses suppléments (61 minutes, sans compter la version longue et le commentaire audio) occupent la totalité de l’espace disponible d’un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier, glissé dans un fourreau, non fournis pour le test, effectué sur check disc.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, et dans un doublage en français et en espagnol, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, ainsi qu’en flamand et néerlandais, au format Dolby Digital 5.1.
Sous-titres en cinq langues, dont le français et l’anglais.
Une édition DVD est disponible, sans tous les bonus.
Montage de Katie Mitchell (113’). Viennent s’intercaler, çà et là, des saynètes commentées et dessinées par Katie, en réalité des extraits du storyboard à l’encre noire et en 2D.
Chien flic 7 : le chapitre final (8’, court métrage de Katie Mitchell, réalisé par Caitlin Vanarsdale, sur un scénario de Michael Rianda, 2021). Un chien poltron de la race de Monchi, une peluche en uniforme de policier, décline l’offre que lui fait Jade, une marionnette-chaussette, une collègue pas plus brave que lui, d’aller voir le film Dernier train pour Busan. Un kidnapper de sucre d’orges sévit dans les parages…
Scènes coupées (25’). Huit scènes faites de dessins dans le style storyboard, partiellement animés, à l’encre noire avec quelques taches de couleurs. La dernière séquence montre les laborieux débuts de la création de robots et ses échecs.
Le cabinet des merveilles oubliées de Katie (11’). Cinq modules. Katie vision : Lindsey Olivares, directrice artistique, commente la vision du monde par Katie reflétée dans ses vidéos. Bande-annonce des robots idiots, présentée par Michael Rianda. L’histoire originale des Mitchell : Michael Rianda présente les tout premiers storyboards, avec dialogues ajoutés… et la présence de Barack Obama ! La scène de Furby : Guillermo Martinez, chef storyboarder, indique qu’une poupée avait été dessinée avant l’acquisition des droits du jouet électronique Furby, cousin des Gremlins. La ronde de PAL : Caitlin Vanarsdale, pour le storyboard, Mike Lasker et Tiffany Lam, pour les effets visuels, Will Allegra, producteur exécutif, évoquent le graphisme du film et les options de couleurs.
Les Mitchell contre les machines ou comment un groupe d’énergumènes passionnés a réalisé un grand film d’animation (13’). Ce sont les souvenirs de sa famille qui ont donné à Michael Rianda l’idée du film. Il a appelé Jeff Rowe, son ami d’enfance pour l’écriture du scénario qui s’est étalée sur deux ans, à distance pendant le confinement, avant de commencer à recruter toute l’équipe dont certains membres se présentent, puis les acteurs prêtant leur voix aux personnages.
Commentaire audio du film (en anglais, sous-titré, pour les deux versions du film) par Michael Rianda, Jeff Rowe, Mike Lasker, superviseur des effets spéciaux, Lindsey Olivares conceptrice des décors et des personnages, Kurt Albrecht, producteur, Alan Hawkins, directeur de l’animation, Guillermo Martinez, responsable de l’histoire. Beaucoup de monde, mais un commentaire assez bien organisé, avec beaucoup trop d’éclats de rire et de congratulations et pas assez d’informations techniques.
Dans l’ensemble, des compléments trop promotionnels et pas assez informatifs.
Comment faire pour (4’). On apprend à la famille Mitchell comment fabriquer des marionnettes en chaussettes et des cupcakes à l’effigie de Katie.
L’image numérique (1.85:1, 1080p, AVC), finement résolue, lumineuse, agréablement contrastée, avec un bon travail sur les ombres et la lumière, essentiel pour une animation 3D, propose une délicate palette de couleurs.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale assure un bon équilibre entre les dialogues, toujours très clairs, l’accompagnement musical et l’ambiance, dans laquelle une bonne répartition du signal sur les cinq canaux crée une raisonnable impression d’immersion, soutenue par le renfort efficace du caisson de basses. Seul petit regret : l’absence du format Dolby Atmos, ou Dolby TrueHD 7.1 de la sortie en salles.
Ces observations valent pour le doublage en français, acceptable.
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