Egō (2022) : le test complet du Blu-ray

Pahanhautoja

Réalisé par Hanna Bergholm
Avec Siiri Solalinna, Sophia Heikkilä et Ejani Volanen

Édité par The Jokers

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 30/06/2022
Critique

Un film fantastique insolite, à l’écart des clichés du genre, venu de Finlande. Une rareté à découvrir…

Egō

Tinja, 12 ans, membre de l’équipe de gymnastique de son collège, s’entraîne pour un concours, sous l’insistante pression de sa mère. Un jour, une corneille entre dans la maison. Tinja veut la libérer, mais sa mère lui tord le cou. Dans la nuit, l’oiseau a disparu de la poubelle dans laquelle il avait été jeté. Elle le découvre dans une forêt, agonisant, près d’un nid contenant un oeuf. Tinja le prend, pour le couver dans son lit. De l’oeuf, devenu énorme, sortira une étrange créature…

Egō (Pahanhautoja), sélectionné dans plusieurs festivals, notamment à Sundance, salué par le Grand prix au Festival du film fantastique de Gérardmer en mars 2022, le premier long métrage de la réalisatrice finlandaise Hanna Bergholm, autrice de l’histoire originale, nous arrive directement en vidéo après une diffusion en VOD sur la plateforme Canal+.

Egō

Drôles d’oiseaux !

Egō mêle heureusement deux genres. L’horreur, avec des effets spéciaux réussis et une montée progressive de la tension, entretenue par l’étonnante métamorphose de l’oiseau. Et le drame familial, en donnant une réelle épaisseur aux deux personnages principaux.

Derrière les apparences, la mère est aussi monstrueuse que l’oiseau sorti de l’oeuf couvé par Tinja. Foncièrement méchante et destructrice, elle fantasme une image paradisiaque du foyer, décoré comme une bonbonnière, qu’elle impose à son entourage et diffuse dans un blog, intitulé « Notre super vie », alors qu’elle trompe éhontément son mari et humilie ses enfants. Patineuse artistique dont la carrière a été interrompue par un accident dont elle garde la cicatrice, elle s’acharne à prendre sa revanche sur le mauvais sort en poussant sa fille à gagner le prochain concours de gymnastique, alors qu’elle est surpassée par une autre collégienne.

Egō

Egō, en plus de l’originalité de son thème, bénéficie d’une parfaite distribution. Sophia Heikkilä, une actrice finlandaise avec une solide expérience des planches et de la télévision, s’acquitte sans une faute de son interprétation du personnage ambivalent de la mère, toxique derrière l’apparence enjôleuse d’une mère de famille modèle. Siiri Solalinna, pour sa première apparition devant les caméras, à l’âge de Tinja, se sort avec une apparente aisance d’un double rôle exigeant qu’elle tient avec naturel.

On connaît surtout du cinéma finlandais les films d’Aki Kaurismäki. On a pourtant, ces derniers temps, pu découvrir deux films inédits de Teuvo Tulio, Le Rêve dans la hutte bergère + Le chant de la fleur écarlate, et Le Renne blanc (Valkoinen peura, Erik Blomberg, 1952), des oeuvres de patrimoine. L’édition d’Egō nous permet de découvrir un film fantastique insolite, à l’écart des clichés du genre.

Egō

Présentation - 2,5 / 5

Egō (91 minutes) et ses suppléments (13 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50, logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en finnois, avec sous-titres imposés, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Sous-titres pour malentendants.

Une édition DVD est sortie, avec le même contenu.

Bonus - 1,5 / 5

Making of Egō (11’, The Jokers Films, 2022). Le projet remonte à 2014, au jour de la rencontre de Hanna Bergholm avec le scénariste Ilja Rautsi dans un speed-meeting pour réalisateurs et scénaristes. Elle souligne les performances de Siiri Solalinna dans l’exigeant double rôle de Tinja et de Sophia Heikkilä, dans celui de la mère et donne une bonne définition de son film : « un conte de fées pour adultes, avec les ingrédients d’un film d’horreur (…) dans lequel le pire est la peur de ne pas être aimé ». « Une belle histoire, de l’extérieur, perturbée de l’intérieur (…), un mélange étrange de la beauté et du grotesque » ajoute Ilja Rautsi.

Bande-annonce (1’34”).

Egō

Image - 5,0 / 5

L’image numérique (1.85:1, 1080p, AVC), captée par une caméra Arri Alexa Mini avec des objectifs Zeiss Master Prime, est précise, particulièrement lumineuse, avec de délicates couleurs naturelles, délibérément peu saturées et soigneusement étalonnées. La lisibilité des plans en basse lumière est assurée par la fermeté des contrastes et la densité des noirs, jamais bouchés.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale assure la clarté des dialogues dans un constant équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical. Une bonne dynamique et une répartition cohérente du signal sur les cinq canaux immergent le spectateur dans l’action.

Ces remarques valent pour le doublage en français, assez réussi.

Egō

Crédits images : © Silva Mysterium, Hobab, UMedia, Film i Väst, Evil Doghouse

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 1 juillet 2022
Ce film fantastique insolite venu de Finlande, à l’écart des clichés du genre, mêle avec bonheur deux genres, le drame familial et l’horreur. Primé à Gérardmer, il nous arrive directement en vidéo. À découvrir !

Lire les avis »

Multimédia
Egō
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)