Licorice Pizza (2021) : le test complet du Blu-ray

Paul Thomas Anderson nous propose un retour aux années 70 pour nous raconter une singulière romance. Un grand petit film !

1973, dans la région de Los Angeles. Alana Kane et Gary Valentine font connaissance le jour de la photo de classe au lycée du garçon. Alana, 25 ans, est l’assistante du photographe. Gary, 15 ans, a déjà une petite expérience d’acteur, ce qu’il s’empresse de dire à la jeune femme pour l’impressionner. Amusée et intriguée par son assurance hors normes, elle accepte de l’accompagner à New York pour une émission de télévision. Mais rien ne se passe comme prévu…

Licorice Pizza (littéralement pizza à la réglisse, nom qui fut donné aux USA au disque vinyle) sorti sur nos écrans en janvier 2022, trois fois nommé aux Oscars, du Meilleur film, du Meilleur réalisateur et du Meilleur scénario original, salué par le BAFTA Award du meilleur scénario, a été écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson.

Il avait fait une entrée remarquée en 1997, à 27 ans, avec la triple nomination aux Oscars de son deuxième long métrage, Boogie Nights, le film qui avait lancé la carrière des acteurs Mark Wahlberg et Heather Graham. Il allait enchaîner plusieurs succès : Magnolia en 1999, Punch-Drunk Love (Ivre d’amour) en 2002, There Will Be Blood en 2007, The Master en 2012 et Phantom Thread en 2017.

I can be your friend, but I can’t be your girlfriend!

En dépit des atomes crochus entre Alana et Gary, décelables dès leur première rencontre, le doute sur la tournure que va prendre leur relation reste le ressort dramatique du film, jusqu’au dernier plan. Un doute entretenu par la différence d’âge, mais aussitôt dissipé par la relative maturité de Gary et les hésitations d’Alana à entrer, une fois pour toutes, dans le monde des adultes.

Licorice Pizza renforce la crédibilité de son récit par le choix des acteurs. Alana Haim, née en 1991, n’était connue que comme compositrice et interprète dans le groupe pop Haim formé avec ses deux soeurs aînées, Este et Danielle, présentes dans le film. Cooper Hoffman, né en 2003, fils du regretté Philip Seymour Hoffman, apparaît pour la première fois sur les écrans. On croit d’autant plus à l’histoire de Gary et d’Alana que leurs interprètes, deux inconnus, pas maquillés, d’une beauté ordinaire, ont à peu près l’âge de leurs personnages. On a droit, en prime, à une assez longue apparition de Sean Penn et de Tom Waits, puis de Bradley Cooper.

Licorice Pizza accroît son intérêt en situant la romance dans les années 70 (le réalisateur est né en 1970), fortement teintées de racisme et de sexisme, rappelées par des standards de Nina Simone, David Bowie, Paul McCartney, The Doors… À l’affiche d’un cinéma, Vivre et laisser mourir (Live and Let Die, Guy Hamilton, 1973). La réalisation tire une partie de son originalité, de son étrangeté même, d’un découpage qui chahute la chronologie et insère une série de petites saynètes comiques, parfois surréalistes.

Le bel investissement dans les décors, costumes et accessoires est mis en valeur par la photographie 35 mm Panavision de Paul Thomas Anderson, derrière l’objectif, assisté par Michael Bauman, chef-opérateur de ses trois films précédents. On apprécie la sûreté et la fluidité des mouvements de caméra, en particulier dans le long plan-séquence où Gary visite un magasin.

Licorice Pizza (131 minutes) et ses suppléments (18 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50, logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu fixe et muet, avec les vignettes animées des bonus dans la partie droite de l’écran, propose le film dans sa version originale, en anglais, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en français et en allemand, au format DTS 5.1.

Sous-titres en six langues, dont le français et l’anglais pour malentendants.

Piste d’audiodescription en anglais Dolby Digital 2.0.

Une édition DVD est disponible, avec le même contenu.

Essais caméras (4’, sous-titré) pour plusieurs scènes du film.

Scène coupée de M. Handman (2’).

Fat Bernie’s commercial (1’), une publicité pour un matelas d’eau lancé par Gary.

Dans les coulisses (11’). Scènes de tournage, photos de plateau avec les équipes masquées, répétitions… sans aucun commentaire.

L’image (2.39:1, 1080p, AVC) avec une bonne résolution et des couleurs naturelles, respecte la texture du 35 mm, en dépit de la finesse du grain, à peine discernable.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale bénéficie d’une bonne dynamique, d’une large bande passante avec des basses fermes. La répartition du signal sur les cinq canaux crée une discrète, mais cohérente, impression d’immersion dans l’ambiance.

Le son du doublage en français, compressé au format DTS 5.1, remplit correctement son office, avec des dialogues au timbre un peu mat.

Crédits images : © MGM, BRON Studios, Focus Features, Ghoulardi Film Company