Réalisé par Tom Holland (I)
Avec
Robert John Burke, Lucinda Jenney et Bethany Joy Lenz
Édité par Rimini Editions
Billy Halleck est un avocat obèse à qui tout réussit… jusqu’au jour où, au volant de sa voiture, absorbé par la fellation que lui fait son épouse, il percute une vieille Gitane qui meurt sur le coup ! Le chef de la police expulse les Gitans de la ville et Billy, grâce à la complaisance du juge, est acquitté. Décidé à venger la mort de sa fille, Tadzu Lempke, le chef des Gitans, âgé de 106 ans, jette un sort à Billy qui commence à maigrir… irrémédiablement !
Le scénario de La Peau sur les os (Thinner), sorti en 1996, provient de l’inépuisable gisement d’histoires écrites par Stephen King qui, à ce jour, a déjà inspiré plus de 300 films, téléfilms ou séries depuis Carrie (Brian De Palma, 1976).
La Peau sur les os, une adaptation fidèle du roman Thinner publié en 1984 par Stephen King sous le nom de Richard Bachman, est le cinquième long métrage pour le grand écran de Tom Holland qui, parallèlement à une carrière d’acteur, avait fait, en 1985, une entrée remarquée dans le cercle des cinéastes de genre avec son premier film, Vampire, …vous avez dit vampire ? (Fright Night, récemment édité en 4K UHD), bientôt suivi de Chucky - Jeu d’enfant (Child’s Play, 1988), première des multiples apparitions de la redoutable poupée Chucky, fruit de l’imagination de Don Mancini.
The white man from town
C’est ainsi que les Gitans désignent Billy Halleck, interprété par Robert John Burke qu’avait révélé Hal Hartley dans L’Incroyable vérité (The Unbelievable Truth, 1989) puis dans Simple Men, (1992) et Flirt (1995). Il est transformé en obèse (140 kg au début du film), au terme d’un maquillage durant cinq heures, réalisé par Greg Cannom, quatre fois oscarisé, notamment pour Dracula (Francis Ford Coppola, 1992) et L’Étrange histoire de Benjamin Button (The Curious Case of Benjamin Button, David Fincher 2008).
Dans le second rôle, celui du mafioso que Billy appelle à la rescousse, Joe Mantegna, avec le statut de star que venait de lui accorder sa contribution à Le Parrain 3 (The Godfather Part III, Francis Ford Coppola, 1990). On peut aussi reconnaître Stephen King, au début du film, sous la blouse blanche d’un pharmacien.
La Peau sur les os, bien photographié, tire aussi profit d’un montage assez efficace et de la partition originale de Daniel Licht qui sera, une dizaine d’années plus tard, plusieurs fois récompensé pour l’accompagnement musical de la fabuleuse série Dexter (2006-2013), tout récemment rééditée par Paramount Pictures, avec sa résurgence Dexter : New Blood, dans le coffret de 39 DVD Dexter - L’intégrale + Dexter : New Blood.
La Peau sur les os, encore inédit en vidéo en France, mérite donc d’être revu, ou découvert, en haute définition après une remarquable restauration. Il vient, juste avant la sortie prochaine de One Dark Night (Nuit noire) (Tom McLoughlin, 1982) enrichir la Collection Angoisses lancée par Rimini Éditions en 2019. On y trouve aussi la réédition d’une des plus spectaculaires performances d’Anthony Hopkins, Magic (Richard Attenborough, 1978) et deux précieux coffrets à un prix attractif : 13 nuances de terreur - 13 films et Collection Angoisses - Coffret 7 films.
La Peau sur les os (92 minutes) tient, dans cette édition combo, sur un Blu-ray BD-50 et un DVD-9 présentés dans un digipack à trois volets, glissé dans un étui.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en français au même format.
Un livret de 24 pages, intitulé Régime sévère, a été écrit par l’infatigable Marc Toullec. Après le diagnostic alarmant de son médecin, Stephen King s’est imposé un régime sévère qui lui aurait donné l’idée du roman qui se vendit comme des petits pains quand on a su qui se cachait derrière le pseudonyme de Richard Bachman. L’histoire attira l’attention du producteur Richard P. Rubinstein. Il choisit Tom Holland qui réécrivit le scénario et dut résister, avec l’appui de Stephen King, aux pressions des studios Spelling et Paramount en faveur d’une fin heureuse. Avec un assez confortable budget de 15 millions de dollars, le tournage commence pour trois mois à Camden, dans le Connecticut… Contient des extraits d’entretiens avec Stephen King, Tom Holland, Greg Cannom…
Aucun supplément vidéo, tout est dans le livret.
L’image (1.85:1, 1080p, AVC), d’une irréprochable propreté, stable, finement résolue, agréablement contrastée, déploie des couleurs naturelles et bien étalonnées. L’affinage du grain tutoie, mais sans la franchir, la ligne jaune protégeant la texture du 35 mm.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1, un remixage de la piste stéréo d’origine, garantit la clarté des dialogues et de l’accompagnement musical et donne une belle présence à l’ambiance avec un effet immersif limité par une faible sollicitation des canaux latéraux.
Ce constat s’applique au doublage en français au même format. Avec une pointe d’accent québécois, il manque surtout dramatiquement de naturel.
Crédits images : © Paramount Pictures, Spelling Films