Réalisé par Jim Sotos
Avec
Bo Hopkins, Susan Strasberg et Patrick Macnee
Édité par Rimini Editions
Melissa Morgan vient d’arriver avec ses parents dans une petite ville du Texas. Elle va bientôt fêter son seizième anniversaire. Les hommes n’ont d’yeux que pour elle. Mais ceux qui s’en approchent de trop près sont retrouvés sauvagement assassinés à coups de poignard. Le sheriff Dan Burke, négligeant la rumeur qui accuse un Indien d’être le tueur en série, mène son enquête…
Sweet Sixteen est le troisième et le plus connu des cinq longs métrages, sortis de 1976 à 1989, des comédies et un autre thriller horrifique, Forced Entry (1976), écrits et réalisés par Jim Sotos (Dimitri Sotirakis, pour l’état-civil).
Plutôt bien photographié par James L. Carter, entré dans l’univers du cinéma comme assistant de production de Carrie (Brian De Palma, 1976), Sweet Sixteen met en images un scénario ajoutant, en toile de fond à l’intrigue principale, les tensions entre des cowboys racistes et des Indiens. Le film marque des points, mais souffre malheureusement d’une prédictibilité accentuée par une mise en scène trop conventionnelle.
Sweet Sixteen tire son meilleur atout d’une distribution solide. Dans le rôle du sheriff, Bo Hopkins qui, après une enfance turbulente et des débuts sur les planches, tint plus de 130 rôles de 1966 à 2020, fut une figure familière de la télévision, acteur récurrent de la saison 1 de Dynastie. On l’a également vu sur le grand écran dans des rôles secondaires de La Horde sauvage (The Wild Bunch, Sam Peckinpah, 1969), American Graffiti (George Lucas, 1973) et American Graffiti, la suite (More American Graffiti, Bill Norton, 1979), Midnight Express (Alan Parker, 1978).
On retrouve, dans le rôle des parents de Melissa, Susan Srasberg, révélée à 17 ans par son interprétation de Millie Owens dans Picnic (Joshua Logan, 1955) qui lui valut une nomination au BAFTA Award du meilleur espoir féminin. Elle figura en tête de distribution de Kapò (Gillo Pontecorvo, 1960), déroula une longue carrière avec une centaine de rôles, principalement à la télévision, mais aussi sur le grand écran, en tête de l’affiche de Hurler de peur (Taste of Fear, Seth Holt, 1961). Le père est joué par Patrick Macnee, sans le bowler hat de John Steed qu’il avait usé dans les 187 épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers, 1961-1969 et sa resucée de 1976-1977).
La beauté et les tenues minimalistes d’une débutante, Aleisa Shirley, l’interprète de Melissa, sont un inavouable, mais indéniable atout du film auquel elle valut quelques coupures et la classification « R » (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte). On ne la verra que dans une dizaine de rôles jusqu’en 1995, notamment dans les trois épisodes de la série Les Dessous d’Hollywood (Hollywood Wives, 1983).
Sweet Sixteen, jusqu’ici absent de nos catalogues vidéo, prend sa place dans la Collection Angoisses. Lancée à l’automne 2019 par Rimini Éditions, elle propose de nombreux films en première édition vidéo.
Sweet Sixteen (89 minutes) tient sur un Blu-ray BD-25 et sur un DVD-9 logés dans un digipack à trois volets, glissé dans un étui.
Le menu propose le film dans sa langue originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 2.0 mono.
À l’intérieur du digipack, un livret de 20 pages, intitulé Une brève histoire du slasher, rédigé par Marc Toullec. Il voit, en « éclaireurs » du genre, Alfred Hitchcock avec Psycho (1960), Hershell Gordon Lewis avec Blood Feast (1963) et, en « précurseurs », Michael Armstrong avec The Haunted House of Horror (1969) et Mario Bava, le maître du giallo et son approche « baroque » du genre, avec Six femmes pour l’assassin (Sei donne per l’assassino, 1964) et La Baie sanglante (Ecologia del delitto, 1971)… Ces cinéastes ouvrirent la voie à John Carpenter pour Halloween (1974) qui rapporta 70 millions de dollars avec un budget de 350 000, à Tobe Hooper pour Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chainsaw Massacre, 1974), et à Sean S. Cunningham pour Vendredi 13 (Friday the 13th, 1980), un « dérivé » de Halloween. Le succès de ce dernier film dont Paramount achète les droits, annonce l’arrivée dans la première moitié des années 80 d’une « déferlante » d’oeuvres de qualité variable, parmi lesquelles sortent du lot Meurtres à la St-Valentin (My Bloody Valentine, George Mihalka, 1981), Douce nuit, sanglante nuit (Silent Night, Deadly Night, Charles E. Sellier Jr., 1984), Massacres dans le train fantôme (The Funhouse, Tobe Hooper, 1981) et Sleepaway Camp (Robert Hiltzik, 1983). Des « fins de série » annoncent un déclin du genre dans la seconde moitié de la décennie aux USA, malgré quelques réussites en Europe : Bloody Bird (Deliria, Michele Soavi, 1987) en Italie, 3615 code Père Noël (René Manzor, 1989) en France. « Et puis, en 1996, ça repart de plus belle, principalement grâce à Scream (Wes Craven, 1996), (…) à Souviens-toi l’été dernier (I Know What You Did Last Summer, Jim Gillespie, 1997), leurs franchises et leur adaptation en séries télévisées.
Bande-annonce (3’20”).
Aucun autre supplément.
L’image (1080p, AVC), probablement au ratio original de 1.66:1 qui s’affiche pour le générique, a été recadrée à 1.78:1. La restauration a fait disparaître les marques de dégradation de la pellicule mais dénaturé la texture du 35 mm par un lissage excessif. Lumineuse, bien contrastée avec des noirs denses, des couleurs ravivées et une bonne résolution, elle peut être affectée par un étalonnage occasionnellement fluctuant.
Le son mono d’origine, encodé au format non compressé DTS-HD Master Audio 2.0 mono (Dolby Digital 2.0 sur le DVD), assez propre lui aussi, donne aux dialogues un timbre étouffé et un excès de réverbération affectant leur clarté.
Un peu trop en avant dans doublage en français, les dialogues sont plus clairs mais manquent terriblement de naturel.
Crédits images : © Sweet Sixteen Productions, Productions Two