Audrey Rose (1977) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Robert Wise
Avec Marsha Mason, Anthony Hopkins et John Beck

Édité par Rimini Editions

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Le 12/01/2024
Critique

La Maison du Diable, un chef-d’oeuvre du genre, n’est pas le seul film fantastique du réalisateur de West Side Story.

Audrey Rose

Bill et Janet Templeton forment un couple heureux. En compagnie de leur petite fille Ivy, ils mènent une existence tranquille. Mais très vite, leur vie va tourner au cauchemar lorsqu’Ivy est tourmentée par des visions terrifiantes. Un étrange individu, Elliot Hoover, ne cesse de les suivre. Il est persuadé qu’lvy est la réincarnation de sa fille, Audrey Rose, morte dans un accident de voiture, au moment-même de la naissance d’Ivy…

Sorti en 1977, peu après L’Exorciste (The Exorcist, William Friedkin, 1973) et La Malédiction (The Omen, 1976), deux autres histoires d’enfants possédés qui remplirent les salles, Audrey Rose, en dépit de ses qualités et d’un assez bon accueil par la critique, fut un échec commercial. Peut-être parce qu’il est arrivé quelques mois trop tard, quand ce sous-genre commençait à s’user. Peut-être parce que le succès commercial ne donne pas toujours la juste mesure de la valeur d’une oeuvre.

Robert Wise (1914-2005), avec une quarantaine de films, a touché avec bonheur à tous les genres. Au film noir, avec Né pour tuer (Born to Kill, 1947) et Nous avons gagné ce soir (The Set-Up, 1949), à la science-fiction, avec Le Jour où la Terre s’arrêta (The Day the Earth Stood Still, 1951), au thriller, avec Le Coup de l’escalier (Odds Against Tomorrow, 1959), au genre musical avec West Side Story (1961) et La Mélodie du bonheur (The Sound of Music,1965), deux succès commerciaux planétaires, au film de guerre avec La Canonnière du Yang-Tsé (The Sand Pebbles, 1966), et au fantastique avec La Maison du diable (The Haunting, 1963), un des jalons du genre.

Audrey Rose

Robert Wise s’était vite intéressé au fantastique. Son tout premier film, réalisé en 1944, fut La Malediction des hommes-chats (The Curse of the Cat People), une suite de La Feline (Cat People, Jacques Tourneur, 1942).

Audrey Rose, l’adaptation du roman éponyme publié en 1975 par Frank De Felitta, également auteur du scénario, a été réalisé avec des moyens modestes, 4 millions de dollars, très loin du budget de L’Odyssée du Hindenbourg (The Hindenburg, 1975), le précédent long métrage de Robert Wise, une reconstitution du tragique incendie du zeppelin qui causa la mort de 35 personnes le 6 mai 1937 dans le New Jersey.

Sans recours à des effets spéciaux, Audrey Rose illustre le mythe, largement exploité par le cinéma indien, de l’immortalité de l’âme, une réponse donnée à la peur de la mort par maintes religions, dont le bouddhisme, selon lequel l’âme de tout défunt se réincarne aussitôt dans une créature vivante, humaine ou animale.

Audrey Rose, s’il souffre d’une petite baisse de régime dans la scène du procès que Robert Wise voulait supprimer mais que Frank De Felitta a pu imposer, vaut d’être découvert pour la qualité de la photo de Victor J. Kemper et, surtout, pour la composition d’Anthony Hopkins, deux atouts dont se servira Richard Attenborough un an plus tard pour Magic.

Audrey Rose vient enrichir la Collection Angoisse lancée par Rimini Éditions en 2019, un intéressant filon de cinéma de genre proposant des titres devenus introuvables, voire jamais édités en vidéo en France.

Audrey Rose

Présentation - 3,5 / 5

Audrey Rose (113 minutes) et ses suppléments (18 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, en compagnie d’un DVD-9, dans un Digipack à trois volets, glissé dans un étui.

Le film est proposé dans sa langue originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 2.0 mono.

À l’intérieur du Digipack, un livret de 24 pages, intitulé Audrey Rose, une âme pour « deux » , rédigé par Marc Toullec qui cite Robert Wise à plusieurs reprises. Frank De Felitta avait cédé les droits de son roman à condition de pouvoir en écrire l’adaptation au cinéma. Robert Wise réussit néanmoins à élaguer le scénario de 200 à 140 pages en taillant dans le chapitre du procès et privilégia une mise en scène « sans effets spéciaux, ni diableries ». Le livret rappelle le choix de Susan Swift pour incarner Ivy Templeton, recueille ses souvenirs du tournage. Scénariste et réalisateur ont réussi à imposer aux studios la fin du livre, très éloignée d’un apaisant et coutumier happy ending hollywoodien. Le livret se referme sur le flop du film, probablement arrivé trop tard.

Audrey Rose

Bonus - 2,5 / 5

Robert Wise et le cinéma d’horreur, par Stéphane Du Mesnildot (Rimini Éditions & Bubbelcom, 2023, 17’). Dès son premier film, The Curse of the Cat People (1944), Robert Wise « laissait le monstre hors-champ pour faire travailler l’imagination du spectateur ». Audrey Rose a probablement été produit pour profiter du succès de The Exorcist dont il reprend certains ingrédients avec une « approche plus sobre, minimaliste, de l’horreur », ancrée dans le réel. Il entre dans le sous-genre du « gothique new-yorkais », celui de Rosemary’s Baby… Commençant dans le registre de l’horreur, le film glisse vers le thème de la réincarnation. Le livret fait sur une rapide revue de l’apport au cinéma de Frank De Felitta, notamment avec L’Emprise (The Entity, Sidney J. Furie, 1981).

Film-annonce (1’28”).

Audrey Rose

Image - 4,0 / 5

L’image 1080p, AVC, au ratio originel de 1.85:1, est propre, la restauration n’ayant laissé subsister que quelques infimes taches blanches. Lumineuse, fermement contrastée, avec des couleurs naturelles bien contrastées et un étalonnage sérieux, elle offre une bonne définition sans lissage du grain du 35 mm.

Audrey Rose

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 mono, propre, presque sans souffle, assure la clarté des dialogues. Une bonne dynamique donne à l’ambiance une présence réaliste et met en valeur l’accompagnement musical composé par Michael Small (Les Yeux de Satan, Driver…).

Ce constat s’applique au doublage en français, au même format, avec des dialogues au timbre un peu mat, et légèrement trop en avant, au détriment de l’ambiance dans certaines scènes.

Crédits images : © MGM, Sterobcar Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 12 janvier 2024
Le réalisateur de West Side Story a touché à tous les genres, notamment au fantastique avec La Maison du Diable, et avec ce film moins connu, Audrey Rose, qui vient enrichir la collection Angoisse lancée par Rimini Éditions en 2019.
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Josquin
Le 26 octobre 2005
mephisto
7/10
26 octobre 2005

Anthony Hopkins y est superbe en père convaincu que l'esprit de sa fille décédé s'est réincarné dans le corps d'une fillette. A l'inverse de ce à quoi on pourrait s'attendre, le perso d'Hopkins n'est pas un illuminé, c'est quelqu'un de sérieux et qui, jusqu'au bout, défendra son opinion sur la réincarnation d'Audrey Rose. La tension ne cesse de croître avec les crises de démence de la fillette s'intensifiant, se multipliant.
Le scénario ne s'essoufle à aucun moments et réserve même quelques surprises, non sans rappeler L'exorciste II. Ce n'est, certes, pas un film violent, mais poignant. L'illustration parfaite de l'amour d'un père pour sa fille.
A la jeune génération nourrie à Blade et autres bêtises : si le style seventies, vieille école, vous horripile, passez votre chemin. Pour ma part, j'aime.

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