Mort ou vif (1995) : le test complet du 4K UHD

The Quick and the Dead

4K Ultra HD + Blu-ray - Édition collector intégrale - Nouveau master haute définition

Réalisé par Sam Raimi
Avec Sharon Stone, Gene Hackman et Russell Crowe

Édité par L'Atelier d'Images

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Le 18/05/2022
Critique

Ce western atypique, imaginé par un Anglais et par un jeune réalisateur spécialisé dans l’horreur, a bien vieilli, comme le bon vin.

Mort ou vif

John Herod règne tel un tyran sur la petite ville de Redemption où se tient chaque année un tournoi de duels à mort à l’issue duquel la somme de 123 000 dollars est promise au meilleur tireur. Jusque-là, Herod a toujours empoché la récompense. Mais lorsqu’Ellen, une mystérieuse inconnue, déclare vouloir participer à la compétition, les événements prennent une tournure inattendue…

Mort ou vif, sorti en 1995 sous le titre original The Quick and the Dead avec, à la fin de la bande-annonce, le slogan « Le rapide ou le mort : dans cette ville, vous êtes l’un… ou l’autre », est la première réalisation à gros budget (autour de 32 millions de dollars en 1995, valant le double aujourd’hui) de Sam Raimi qui s’était fait apprécier des amateurs de fantastique-horrifique avec Evil Dead, jugé en 1983 Meilleur film à petit budget par l’Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films, avant d’être récompensé pour Darkman par le Prix du meilleur réalisateur à Sitges en 1990, ex-aequo avec John McNaughton pour Henry - Portrait d’un serial killer.

Mort ou vif, hommage avoué au western spaghetti, ne cache pas l’influence de Sergio Leone, en particulier celle de Il était une fois dans l’Ouest (C’era una volta il West, 1968), dans son style graphique, mais aussi dans la structure du récit, avec recours à un flashback pour expliquer la présence d’Ellen à Redemption, au moment de la remise en jeu annuelle du pot de 123 000 dollars.

Le scénario, écrit par un Anglais, Simon Moore, sort naturellement des sentiers du western classique, bien qu’un « script doctor » ait été appointé pour éviter tout sortie dans le fossé : Joss Whedon, scénariste chevronné, le créateur de la remarquable série Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer, 1997-2003, 145 épisodes).

Mort ou vif

Mort ou vif met en avant, fait rare dans le genre, un personnage féminin, d’allure quand même assez atypique vu ses costumes, son efficacité à se servir d’un « peacemaker » à six coups, sa façon de tenir l’alcool, sa prédilection pour les cigarillos…des signes affichés pour cacher une réelle fragilité. Sharon Stone a contribué à donner une dimension féministe au film, par son interprétation et par l’influence qu’elle a pu avoir en tant que coproductrice.

This is my town! I decide who lives and who dies!

En face d’Ellen, Gene Hackman, très à l’aise dans la peau du tyran Herod. Il a, paraît-il, comme son personnage, donné du fil à retordre à Sam Raimi pendant tout le tournage en contestant son autorité. Ce qui n’enlève rien à la finesse de sa composition du tyran qui terrorise Redemption depuis des décennies. Leonardo DiCaprio, auréolé par sa superbe performance dans le rôle-titre de Gilbert Grape (What’s Eating Gilbert Grape? , Lasse Hallström, 1993), communique subtilement le manque de considération dont souffre Kid, le fils naturel de John Herod, et Russell Crowe les tiraillements qui taraudent la conscience de Cort, le hors-la-loi reconverti en pasteur.

Mort ou vif a d’autres atouts, le talent et l’inspiration de Dante Spinotti, chef opérateur de Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans, Michael Mann, 1992) et de L.A. Confidential (Curtis Hanson, 1997), la direction artistique de Patrizia von Brandenstein, oscarisée pour Amadeus (Miloš Forman, 1984), et la musique d’Alan Silvestri (Retour vers le futur / Back to the Future, Robert Zemeckis, 1985).

Cette sortie par L’Atelier d’Images répond doublement à nos attentes, en offrant pour la première fois une édition 4K UHD du film, techniquement exemplaire, tant pour l’image que pour le son, et, en prime, d’utiles bonus exclusifs.

Mort ou vif

Présentation - 2,0 / 5

Mort ou vif (108 minutes) est supporté par deux disques : un Blu-ray BD-66 4K UHD, avec pour seul supplément L’Espace découverte, et un Blu-ray BD-50 avec le film et six suppléments d’une durée cumulée de 92 minutes. Les deux disques sont logés dans un boîtier Blu-ray noir, glissé dans un fourreau.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, sur chacun des deux disques.

Une édition Blu-ray single est disponible, avec les mêmes suppléments.

Bonus - 4,0 / 5

L’ange de la vengeance (50’, L’Atelier d’Images, 2021), avec Stéphane Moïssakis et Julien Dupuy, ex-chroniqueurs de Mad Movies, cocréateurs du blog Capture Mag. Western et film d’auteur, « à la forme aboutie », sur un scénario imaginé par un Anglais, Mort ou vif va, après Impitoyable (Unforgiven, Clint Eastwood, 1992), donner un nouvel élan au western. Sharon Stone, coproductrice, avec un droit de regard sur la réalisation, choisit Sam Raimi, prêt à démontrer qu’il pouvait se frotter à d’autres genres que l’horreur, et impose Russel Crowe et Leonardo DiCaprio, alors peu connus et donne au film sa portée féministe. Ils soulignent « l’aspect baroque du film », et l’importante contribution de la directrice artistique Patrizia von Brandenstein donnant au film « une patine réaliste », le travail sur les couleurs. Le film connut un échec commercial aux USA avant sa réévaluation par la critique. Mort ou vif, plus de 25 ans après sa sortie, « reste un très grand film ».

Mort ou vif

Analyse de séquence (10’, L’Atelier d’Images, 2021). Stéphane Moïssakis et Julien Dupuy analysent la séquence du duel entre Herod et Kid, reprenant un procédé inventé par Alfred Hitchcock pour Vertigo, le trans travelling, consistant à contrarier les effets d’un zoom arrière par un travelling avant (ou l’inverse).

Simon Moore : l’écriture de Mort ou vif (19’, L’Atelier d’Images, 2022). Attiré par le genre du western dès son enfance, il a nourri son inspiration par ses souvenirs de la trilogie de Sergio Leone avec l’idée de surprendre le public en le mettant sur de fausses pistes. Il avait l’intention de réaliser lui-même le film avec un petit budget. À sa sortie, les critiques ont été sévères envers Mort ou vif, notamment en le comparant à Unforgiven qui avait valu un Oscar à Gene Hackman. Le film, avec une dose d’humour, est un hommage au western spaghetti.

Les sous-titres s’affichent dans un étonnant décalage, plutôt dérangeant, avec le commentaire.

Making Mort ou vif (6’, 1.33:1). Ce document, une sorte de longue bande-annonce, n’apprend rien sur le tournage.

Scènes coupées (5’), en anglais avec sous-titres.

Bande-annonce (2’).

Sur le disque UHD, L’Espace découverte propose les bandes-annonces de quatre films édités en 4K UHD par L’Atelier d’Images : Evil Dead (Sam Raimi, 1981), Sexe, mensonges et vidéo (Sex, Lies, and Videotape, Steven Soderbergh, 1989), Le Loup-garou de Londres (An American Werewolf in London, John Landis, 1981) et L’Anglais (The Limey, Steven Soderbergh, 1999).

On observe avec plaisir l’élargissement de l’offre UHD, notamment vers les films de patrimoine, après qu’elle soit restée trop longtemps principalement dédiée aux super-héros.

Mort ou vif

Image - 5,0 / 5

L’image (1.85:1, 2160p, 4K HEVC - HDR10), d’une impeccable propreté, offre un sensible gain de résolution en comparaison de l’image 1080p, améliore nettement le modelé des noirs et la lisibilité des scènes en basse lumière, comme celle de la fête mexicaine des morts. Le grain argentique a été respectueusement préservé.

Encodage 1080p, AVC sur le Blu-ray BD-50.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, avec un spectre ouvert, une bonne dynamique et une répartition équilibrée du signal sur les cinq canaux, immerge efficacement le spectateur dans l’action. Le caisson LFE remplit son rôle en libérant à propos des basses fermes.

Ces observations s’appliquent au doublage en français. Affecté par des dialogues monotones et parfois caricaturaux, il n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

On ne peut que regretter l’absence du format Dolby Atmos offert pour la version originale par l’édition Sony Pictures Home Entrrtainment4K UHD sortie aux USA en 2018.

Crédits images : © TriStar, JSB Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 2 juin 2022
Ce bel hommage au western spaghetti place une femme au rang de personnage principal. Autant dire qu’il s’écarte résolument des canons du genre ! Depuis longtemps indisponible, ce film insolite nous revient, pour la première fois, dans une édition 4K UHD techniquement exemplaire, tant pour l’image et le son que pour l’intérêt de bonus exclusifs.
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kedkille
Le 20 mars 2010
Si vous voulez regarder un western sous un nouvel angle alors prenez le temps de découvrir ce long métrage. Les acteurs fournissent une prestation très bonne et donnent une réelle dimension l'histoire.

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Mort ou vif
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