Réalisé par Ridley Scott
Avec
Matt Damon, Adam Driver et Jodie Comer
Édité par 20th Century Studios
Basé sur des événements réels, le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France, en 1386 - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille. Le Gris est un écuyer normand dont l’intelligence et l’éloquence font de lui l’un des nobles les plus admirés de la cour. Lorsque Marguerite, la femme de Carrouges, est violemment agressée par Le Gris ― une accusation que ce dernier récuse ― elle refuse de garder le silence, n’hésitant pas à dénoncer son agresseur et à s’imposer dans un acte de bravoure et de défi… au risque de sa vie si son mari ne sort pas vainqueur du duel à mort.
Le Dernier duel (The Last Duel), le 26ème long métrage de Ridley Scott, est l’adaptation par Nicole Holofcener, ainsi que par Matt Damon et Ben Affleck, coproducteurs du film, de l’ouvrage The Last Duel: A True Story of Trial by Combat in Medieval France publié en 2004 par Eric Jager, universitaire californien spécialiste de la littérature médiévale. Le tournage, commencé en Dordogne le 19 février 2020, le cadre du premier long métrage de Ridley Scott, Les Duellistes (The Duellists, 1977), s’est, après une suspension de plusieurs mois pendant le confinement sanitaire, poursuivi en Irlande. Les scènes censées se dérouler dans les rues de Paris ont été prises dans la bastide de Monpazier. Un montage anachronique y montre Notre-Dame avec des échafaudages, alors que sa construction s’était achevée quarante ans plus tôt, en 1345.
Le Dernier duel met en images un scénario divisé en trois chapitres exposant trois points de vue sur le viol allégué : celui de Jean de Carrouges, celui de Jacques Le Gris et, enfin, celui de Marguerite de Carrouges.
Le talent reconnu de Ridley Scott pour les cadrages, combiné à la maîtrise du chef-opérateur Dariusz Wolski, avec qui il s’était déjà associé pour huit films, dont Prometheus (2012) et Seul sur Mars (The Martian, 2015), donne une belle photographie, assez sombre, les prises ayant été faites, le plus souvent en lumière naturelle, à la fin de l’hiver en France et en automne en Irlande, pour les extérieurs, dans des châteaux médiévaux aux fenêtres exiguës, pour les intérieurs.
La distribution est à la hauteur avec, dans le rôle de Jean de Carrouges, Matt Damon, pour sa deuxième coopération avec Ridley Scott, dans celui de son suzerain Pierre d’Alençon, Ben Affleck et dans celui de Jacques Le Gris, Adam Driver qui a fait du chemin depuis la série Girls qui l’avait fait connaître en 2012. Marguerite de Carrouges est incarnée par Jodie Comer révélée aux côtés de Sandra Oh et de Fiona Shaw dans l’excellente série Killing Eve qui lui valut un Prime time Emmy award et un BAFTA award de la meilleure interprétation féminine.
Le Dernier duel tient la comparaison avec d’autres films à grand spectacle de Ridley Scott : 1492 : Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise, 1992), Gladiator (2000), Robin des Bois (Robin Hood, 2010) et Exodus : Gods and Kings (2014).
Le Dernier duel (152 minutes) tient sur un Blu-ray UHD BD-66 et sur un Blu-ray BD-50 sur lequel sont pressés les suppléments (36 minutes). Les deux disques sont, pour cette édition spéciale FNAC, logés dans un boîtier SteelBook, sobrement et élégamment sérigraphié, glissé dans un cartonnage qui retient un livret.
Le menu animé et musical propose, sur le disque UHD, le film dans sa version originale, en anglais, au format Dolby Atmos (compatible Dolby TrueHD 7.1) et dans un doublage en français, en italien et en allemand au format Dolby Digital Plus 7.1, ainsi qu’en flamand et néerlandais, au format Dolby Digital 5.1.
Sur le Blu-ray BD-50, la version originale est au format DTS-HD Master Audio 7.1 et les deux doublages, en français et en allemand, au format Dolby Digital Plus 7.1.
Sous-titres en huit langues, dont le français et l’anglais pour malentendants, sur les deux disques.
Piste d’audiodescription en anglais Dolby Digital 2.0 sur les deux disques.
Le livret de 72 pages, abondamment illustré, après un bref rappel de l’histoire, évoque l’écriture du scénario, les dix acteurs principaux, le tournage en différents lieux, les décors, les costumes, les armes, la composition musicale de Harry Gregson-Williams (sa septième collaboration avec Ridley Scott), puis se termine sur Filmer avec sensibilité sur la façon de faire ressortir le choc émotionnel ressenti par Marguerite lors du viol. L’occasion d’apprendre l’existence d’une nouvelle spécialité de l’industrie cinématographique, « coordinateur d’intimité » (intimacy coordinator) dont la mission est de mettre en confiance les acteurs avant les scènes de sexe !
Trois autres éditions sont disponibles, livrées dans le traditionnel boîtier en plastique : deux éditions HD : UHD + Blu-ray et Blu-ray single, avec les mêmes bonus vidéo que dans le SteelBook, mais sans le livret, et une édition DVD, sans bonus.
Making of Le Dernier duel (34’) montre la préparation par Ridley Scott et le chef-opérateur Dariusz Wolski, storyboard en main, des scènes de la bataille d’Écosse, du sac de Limoges, du baiser de réconciliation de Carrouges et Le Gris, de l’agression de Marguerite, de la scène du Palais de justice et de la longue scène finale du duel, avec de courts extraits du montage final. On assiste à l’arrivée des acteurs principaux sur le champ de tournage, entouré d’écrans bleus. Les prises par plusieurs caméras (jusqu’à six) : portées à l’épaule sur steadicam, attachées à des drones, à des voitures ou glissant sur les fils, elles suivent les combattants, les duellistes, leurs doublures en armures et cottes de maille… « Dynamic is a good word » est la conclusion de Ridley Scott à cet intéressant documentaire.
Bande-annonce cinéma (2’).
L’image numérique (2.39:1, 2160p, HEVC-HDR 10) permet d’apprécier, en comparaison avec celle du Blu-ray BD-50, un net gain de résolution dans les plans larges de paysages et, plus encore, dans les gros plans de visages. Dans l’ensemble assez sombre, elle propose des contrastes fermes, avec des blancs brillants et des noirs très denses, jamais bouchés, assurant le confort visuel des nombreuses scènes tournées en basse lumière, un autre avantage indéniable de l’UHD. La palette, généralement très froide avec des couleurs désaturées dans les extérieurs, devient chaude dans les intérieurs seulement éclairés par des bougies ou un feu dans l’âtre.
Le son Dolby Atmos, testé sous le format Dolby TrueHD 7.1, de la version originale, est d’une solide efficacité, avec une forte dynamique et une bande passante très large, allant d’aigus perçants à des basses fermes, soutenues par l’appui généreux du caisson de basses. Ces caractéristiques, combinées à une répartition cohérente du signal sur les sept canaux, garantissent une réelle sensation d’immersion dans l’action, spectaculaire dans les séquences de batailles et, bien sûr, dans les scènes du duel.
Le doublage en français, au format compressé Dolby Digital Plus 7.1, un cran au-dessous, fait correctement son office.
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