Les Incorruptibles (1987) : le test complet du 4K UHD

The Untouchables

4K Ultra HD + Blu-ray - Édition boîtier SteelBook

Réalisé par Brian De Palma
Avec Kevin Costner, Sean Connery et Charles Martin Smith

Édité par Paramount Pictures France

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Le 19/07/2022
Critique

Le récit fidèle et haletant de l’arrestation d’Al Capone par Eliot Ness dans une magnifique reconstitution du Chicago des années 30.

Les Incorruptibles

Al Capone, un chef mafieux, a amassé une énorme fortune avec la vente de boissons alcoolisées, interdite dans tous les états de l’Union depuis 1919. Il règne en maître à Chicago où il s’est acheté, à coups de pots de vin, l’inertie de nombreux détenteurs de l’autorité. Le Congrès, excédé par cet état de fait et par la recrudescence d’exécutions sommaires (il fut le commanditaire du massacre de la Saint-Valentin en 1929), dépêche l’année suivante Eliot Ness, un agent du Trésor, avec mission d’inculper le gangster.

Les Incorruptibles (The Untouchables) est l’adaptation par David Mamet du recueil par Robert Fraley des mémoires d’Eliot Ness sur sa lutte contre Al Capone. La loi ratifiée en 1919, le Volstead Act, interdisant dans toute l’Union la production, l’importation et la distribution de boissons alcoolisées allait, jusqu’à son abrogation en 1933, faire les choux gras de la mafia.

Les Incorruptibles

Une première adaptation de ces mémoires avait été faite par la populaire série Les incorruptibles (The Untouchables, 1959-1963, 119 épisodes), avec Robert Stack dans le rôle d’Eliot Ness. Le personnage apparaîtra plusieurs fois sur les écrans, notamment dans un épisode de Boardwalk Empire, la fabuleuse série sur le crime organisé pendant la prohibition à Atlantic City, créée par Terence Winter (2010-2014, 57 épisodes), récompensée par une vingtaine de Primetime Emmy Awards. À rappeler, également, sur le thème de la prohibition, l’excellent Des hommes sans loi (Lawless, John Hillcoat), sélectionné pour la Palme d’or en 2012.

Les Incorruptibles, avec les premières mesures de Mood Indigo, composé par Duke Ellington en 1930, plonge d’emblée le spectateur dans l’ambiance de la fin des années folles avant que la partition originale d’Ennio Morricone ne prenne le relais. Le film, en combinant la qualité de la mise en scène à l’habileté du montage de Gerald B. Greenberg, oscarisé pour French Connection (William Friedkin, 1971) entretient sans relâche la tension dramatique. Le choix de décors réels, la profusion d’accessoires et de costumes garantissent le réalisme et la beauté de la reconstitution des années 30, mise en valeur par la photographie de Stephen H. Burum, le chef opérateur de huit films de Brian De Palma depuis Body Double (1984).

Les Incorruptibles

Les Incorruptibles, c’est aussi une sacrée distribution. Kevin Costner, révélé au grand public par Silverado (Lawrence Kasdan, 1985), tout à fait crédible dans son interprétation d’Eliot Ness, est solidement secondé par Andy Garcia, qu’on allait souvent revoir dans des emplois de mauvais garçons, et par Charles Martin Smith (le Terry d’American Graffiti) dans le rôle d’Oscar, le personnage comique du quatuor, inspiré du comptable Frank J. Wilson qui permit la condamnation d’Al Capone à 17 ans de prison pour fraude fiscale. Sean Connery, pour le rôle du personnage fictif de Jimmy Malone, obtint l’Oscar du meilleur second rôle, la seule statuette qui lui fut remise dans sa longue carrière. Mais la palme revient à Robert De Niro pour sa composition époustouflante d’Al Capone, glaçant derrière une bonhomie de façade. J’allais oublier la cerise sur le gâteau : le sourire, à donner des frissons dans le dos, de Billy Drago, alias Nitti, un tueur à gages d’Al Capone !

Les Incorruptibles, 35 ans après sa sortie, n’a pas pris une ride. La sortie de cette nouvelle édition, parfaitement remastérisée, offre une belle opportunité de revoir ou de découvrir, dans des conditions optimales, la passionnante évocation d’une des pages violentes de l’histoire des USA.

Les Incorruptibles

Présentation - 3,5 / 5

Les Incorruptibles (119 minutes) et ses suppléments (63 minutes) tiennent sur un Blu-ray UHD BD-66, logé, en compagnie d’un Blu-ray BD-50 avec le même contenu, dans un boîtier SteelBook, non fourni pour le test, effectué sur le seul disque UHD.

Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, au format audio Dolby Atmos, compatible Dolby TrueHD 7.1, et dans un doublage en dix langues, dont le français au format Dolby Digital 5.1.

Sous-titres en 24 langues, dont le français et l’anglais.

Est sortie simultanément une édition SteelBook collector 4K UHD avec une reproduction recto-verso de l’affiche, 6 tirages argentiques de photos du film et les cartes de visite d’Eliot Ness et du maire de Chicago.

Les Incorruptibles

Bonus - 3,0 / 5

Le scénario et la distribution (18’, 2004). Brian De Palma a immédiatement adhéré au projet lui offrant une opportunité de consolider le succès de Scarface en 1983, mais il souhaitait garder ses distances avec la série. Il a réussi à imposer Robert De Niro, qu’il avait déjà employé dans trois de ses films, pour le rôle d’Al Capone que le producteur destinait à Bob Hoskins.

La production (17’, 2004). Le chef-opérateur Stephen H. Burum rappelle que les prises furent faites en décors réels, dans des hôtels et à Union Station, la gare principale de la ville. Dans les scènes de nuit, l’éclairage des immeubles récents de Chicago fut coupé pour les faire disparaître.

Réinventer le genre (14’, 2004). Brian De Palma a choisi de tourner une partie du film loin de Chicago, dans le Montana, près de la frontière canadienne, « pour empiéter sur le territoire de John Ford ».

Le classique (6’, 2004). Le film connut un succès public immédiat avec une rentrée de 13 millions de dollars dans les cinq premiers jours de sa distribution, couvrant immédiatement une large part du coût de production de 25 millions de dollars.

Les hommes, teaser (5’, 1987), une présentation du film et des personnages par les quatre acteurs.

Bande-annonce (2’49”), recadrée au ratio 1.78:1.

Les Incorruptibles

Image - 5,0 / 5

L’image (2160p, HEVC, Dolby Vision HR10), remasterisée après numérisation 4K du négatif original, fait ressortir un gain spectaculaire de résolution : on peut lire aisément les petits caractères des journaux, sans le lissage de la première édition Blu-ray de 2009 qui dénaturait la texture du 35 mm, ici intacte. Les couleurs, très soigneusement étalonnées, restent dans une palette légèrement ambrée, très homogène.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Atmos de la version originale, testé sous le format Dolby TrueHD 7.1, d’une irréprochable propreté, avec une bonne dynamique et une généreuse ouverture de la bande passante, assure le réalisme de l’ambiance qui reste toutefois cantonnée sur le plan frontal, comme lors de la sortie du film en salles au format Dolby Digital stéréo. Les canaux latéraux sont essentiellement sollicités par l’accompagnement musical dont ils renforcent l’ampleur.

Le doublage en français, toujours au format Dolby Digital 5.1, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : TM, ® & Copyright © 2003 By Paramount Pictures All Rights Reserved

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 20 juillet 2022
Les Incorruptibles, 35 ans après sa sortie, n’a pas pris une ride. La sortie de cette nouvelle édition 4K UHD, parfaitement remastérisée, offre une belle opportunité de revoir ou de découvrir, dans des conditions optimales, la passionnante évocation d’une des pages violentes de l’histoire des USA.
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PAT
Le 18 février 2005
Pour le film......

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