Dark Water (2002) : le test complet du 4K UHD

Honogurai mizu no soko kara

Édition collector limitée - 4K Ultra HD + Blu-ray

Réalisé par Hideo Nakata
Avec Hitomi Kuroki, Rio Kanno et Mirei Oguchi

Édité par The Jokers

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Le 25/07/2023
Critique

Une étrange histoire de fantômes racontée par Hideo Nakata que le succès de Ring fit connaître comme un maître de l’horreur à la japonaise.

Dark Water

En instance de divorce, Yoshimi emménage avec sa fille de six ans Ikuko dans un immeuble vétuste de la banlieue de Tokyo. Alors qu’elles tentent de s’acclimater à leur nouvelle vie, des phénomènes mystérieux se produisent. Qui est cette fillette en ciré jaune qui se promène dans les couloirs ? Pourquoi un petit sac pour enfant rouge ne cesse d’apparaître entre les mains d’Ikuko ? Quelle est l’origine de ces ruissellements qui s’étendent sur les murs et le plafond de leur appartement ?

Dark Water (Honogurai mizu no soko kara), sorti en 2002, est le huitième long métrage pour le grand écran du réalisateur japonais Hideo Nakata, révélé sur toute la planète en 1998 par son deuxième film, Ring (Ringu), l’adaptation du roman de Kōji Suzuki sur une cassette VHS maléfique qui glana une recette mondiale de 250 millions de dollars, loin devant celle de Dark Water qui, en dépit d’un triomphe à Gérardmer où il obtint le Grand prix, le Prix de la Critique Internationale et le Prix du Jury Jeunes, resta, trois ans après sa sortie, avec une recette en dessous de 70 millions de dollars.

Dark Water est l’adaptation de la nouvelle L’Eau flottante, extraite d’un recueil publié en 1996 par Kōji Suzuki dont le roman le plus célèbre, Ring, sorti en 1991, suscita, après la première, réalisée pour la télévision par Chisui Takigawa en 1995, une dizaine d’autres adaptations pour les écrans.

Dark Water, avec une grande économie d’effets spéciaux, réussit à créer une ambiance troublante, sous la pluie diluvienne à l’extérieur et dans le huis-clos d’un appartement exigü, dans des scènes baignées d’une étrange lumière, et à faire monter progressivement l’inquiétude, au fur et à mesure que s’étend la tache d’humidité sur le plafond, avec la réapparition inexplicable du sac d’une fillette disparue deux ans plus tôt. Le cadre sinistre d’un immeuble décrépi est efficacement photographié, dans une sombre palette froide, par Jun’ichirō Hayashi, le chef-opérateur de Ring qui collabora à cinq autres films de Hideo Nakata. L’inquiétude est renforcée par l’insolite accompagnement musical de Kenji Kawai, compositeur de la musique de plus de 200 films, dont Ghost in the Shell (Kōkaku kidōtai, Mamoru Oshii, 1995).

Les deux rôles principaux sont tenus par Hitomi Kuroki, interprète de plus d’une centaine de personnages depuis 1986, que Hideo Nakata réemploiera en 2007 dans Kaidan, et par une fillette de 8 ans, Rio Kanno, dans le premier d’une suite ininterrompue de 45 rôles à ce jour, principalement pour la télévision.

Dark Water, avec sa belle fin, introuvable depuis l’épuisement du DVD sorti par Studiocanal en 2003, méritait une réédition, la première en haute définition et UltraHD. The Jokers sort simultanément Ring en édition combo Ultra-HD et Blu-ray BD-50.

Dark Water

Présentation - 2,5 / 5

Dark Water (101 minutes) tient sur un Blu-ray UltraHD BD-66 et sur un Blu-ray BD-50 supportant aussi les suppléments (45 minutes). Les deux disques sont logés dans un digipack, glissé dans un étui.

Le menu propose, sur chacun des deux disques, le film dans sa langue originale, en japonais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, avec le format alternatif DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo pour la version originale.

Bonus - 2,5 / 5

Entretien avec Hideo Nakata (26’). Il est entré en 1995 aux studios Nikkatsu où il fut pendant sept ans assistant réalisateur, avant qu’on ne lui propose de tourner Ring et d’adapter d’autres oeuvres de Kōji Suzuki qui lui valurent d’être appelé « le Nakata de l’horreur ». Plus que par l’amour du genre, il était motivé par l’intérêt du public pour The Omen de Richard Donner, Suspiria de Dario Argento, The Exorcist de William Friedkin… Il fut étonné par le succès de Ring, influencé par des films de fantômes, surtout distribués en vidéo, et particulièrement par Nobuo Nakagawa (Histoire de fantômes japonais, 1959). Après un rappel de l’adaptation faite pour Ring et Ring 2 du roman de Kōji Suzuki, il dit avoir étroitement supervisé l’écriture du scénario de Dark Water et se souvient du tournage, compliqué par la pluie artificielle de nombreuses scènes. Ses films d’horreur ont attiré un large public, lui ont ouvert les portes de Hollywood, permis de tourner Chatroom en Angleterre, d’être invité dans des festivals…

Analyse de la photographie de Dark Water (19’). Jun’ichirō Hayashi, directeur de la photo, effrayé par les films d’horreur dans son enfance, a commencé, comme assistant-réalisateur, à effectuer des petites tâches, puis promu au rang de cameraman, largement responsable de l’image au Japon, avec autorité sur l’éclairagiste. Hideo Nakata, qu’il avait rencontré sur un plateau de télévision un an avant son arrivée à Nikkatsu, l’a appelé pour Ring, puis pour Dark Water. Il attachait une attention particulière aux flous et à l’éclairage des scènes sombres. La collaboration de plus en plus courante de créateurs et techniciens de différentes nationalités tend à améliorer la qualité des films.

Ces deux bonus sont une reprise, très partielle, de ceux qui complétaient l’édition Arrow Films de 2016.

Dark Water

Image - 4,5 / 5

L’image au ratio original 1.85:1, après une restauration, opérée en 2022 à partir d’un scan 4K du négatif original, et un encodage 4K HEVC - Dolby Vision, HDR10, très propre, déploie une palette de couleurs assez froides, étalonnées avec soin, assurant le confort de lisibilité des très nombreuses scènes en basse lumière. Une bonne résolution cohabite avec le grain du 35 mm, heureusement préservé.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, lui aussi très propre, assure la clarté des dialogues. L’ouverture de la bande passante et, surtout, une bonne dynamique plongent le spectateur dans l’action avec l’effet immersif d’une répartition équilibrée du signal sur les cinq canaux et le renfort approprié du caisson de basses.

Ces observations valent pour le doublage en français, au même format, affecté par une certaine monotonie des dialogues.

Crédits images : © Kadokawa Shoten Publishing, Nippon Television Network, Video Audio Project, Nikkatsu, Office Augusta, Oz Company

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 26 juillet 2023
Réédition attendue, la première en HD et UltraHD, d’une étrange histoire de fantômes racontée par Hideo Nakata, le réalisateur de Ring. Elle reçut tous les honneurs à Gérardmer en 2002 et n’a pas perdu, vingt ans après, son pouvoir d’envoûtement.

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Dark Water
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