Rambo (1982) : le test complet du 4K UHD

First Blood

SteelBook - 4K Ultra HD + Blu-ray + Livret

Réalisé par Ted Kotcheff
Avec Sylvester Stallone, Richard Crenna et Brian Dennehy

Édité par Studiocanal

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Le 24/04/2023
Critique

Pour le 40ème anniversaire d’un des jalons du cinéma d’action des années 80, une édition du film parfaitement restauré, chargée de bonus.

Rambo

Johnny Rambo, décoré par le congrès de la Medal of Honor pour ses faits d’armes au Viêt Nam, arrive avec son sac à dos à Hope, une petite ville de l’État de Washington, pour y retrouver un ami. Faisant fi de l’ordre de quitter la ville, donné par le sheriff Wilfrid Teasle qui l’avait pris pour un vagabond, Rambo est arrêté, humilié et brutalisé. Il s’évade du poste de police et lutte pour sa survie contre tous les policiers locaux et leurs renforts. Le colonel Trautman, sous les ordres duquel Rambo a combattu, s’interpose pour tenter d’apaiser les tensions…

Rambo (First Blood), sorti en octobre 1982 (dans nos salles en mars 1983), réalisé et coécrit par Ted Kotcheff, reste son film le plus populaire. Après avoir surtout oeuvré pour la télévision, il s’était taillé en 1971 une belle réputation internationale avec Wake in Fright (Réveil dans la terreur), sélectionné en 1971 pour la Palme d’or, une vision cauchemardesque de l’Outback australien.

Située à Hope, une petite ville fictive de l’État de Washington, tourné au Canada dans le Golden Ears National Park, dans la province de British Columbia, l’intrigue de Rambo est adaptée de First Blood, le premier roman du Canadien David Morrell, publié en 1972, dont le succès, boosté par celui du film, le conduisit à écrire deux suites aux aventures mouvementées de John Rambo, aussitôt adaptées sur les écrans, Rambo II (la mission) et Rambo III, sorties en 1985 et 1988.

Rambo

I didn’t come here to rescue Rambo from you. I came here to rescue you from him!

Cette mise en garde du colonel Trautman au sheriff Teasle sur la dangerosité de Rambo donne le ton : le rebelle est, à lui seul, plus fort que la bonne centaine d’hommes mobilisée pour le traquer ! La crédibilité de l’intrigue n’est pas le souci majeur de Rambo. L’action prime, servie par une chasse à l’homme haletante, efficacement mise en scène, filmée par Andrew Laszlo, en temps réel pendant les 45 premières minutes du film, accompagnée par une des meilleures partitions originales de Jerry Goldsmith.

Rambo consolida la renommée de Sylvester Stallone qui avait déjà inscrit son nom en enfilant les gants du boxeur Rocky Balboa pour Rocky (John G. Avildsen, 1976), puis sous le feutre de Johnny Kovak, en incarnant le personnage principal de F.I.S.T. (Norman Jewison, 1978). En arrière-plan, on perçoit que l’apparente invincibilité du personnage cache une fragilité qui éclate dans les dernières scènes et l’allusion du film aux séquelles laissées par la guerre du Viêt Nam.

Rambo

La distribution est solidement complétée par Brian Dennehy dont un des plus grands rôles sera celui qu’il tiendra dans Le Ventre de l’architecte (The Belly of an Architect, Peter Greenaway), sélectionné pour la Palme d’or en 1987. Le troisième personnage, le colonel Trautman, est campé par Richard Crenna, figure familière des cinéphiles pour 120 rôles, notamment celui, face à Burt Lancaster, dans Comme un vol d’aigles : Commando sur Téhéran (On Wings of Eagles, Andrew McLaglen, 1986).

Le succès de Rambo (il rapporta près de dix fois sa mise de 15 millions de dollars) encouragea Hollywood et Sylvester Stallone à continuer d’exploiter le filon, avec plus ou moins de bonheur, par quatre suites : Rambo II (la mission) (Rambo: First Blood Part II, George P. Cosmatos, 1985), Rambo III (Peter MacDonald, 1988), avec la participation de Richard Crenna, formant avec le film de 1982, la Trilogie Rambo (disponible sur les trois supports : DVD, Blu-ray et 4K UHD). Puis vinrent John Rambo (Rambo), assez bien réalisé en 2008 par Sylvester Stallone, et, enfin, Rambo : Last Blood (Adrian Grunberg, 2019).

Cette nouvelle édition vidéo et la ressortie du film en salles en juin marquent le 40ème anniversaire d’un des plus célèbres films d’action des années 80. Après une restauration soignée, Studiocanal nous le propose en haute définition et Ultra HD, avec une somme de suppléments, dont trois exclusifs, et un intéressant livret par un spécialiste du cinéma d’action.

Rambo

Présentation - 4,0 / 5

Rambo (93 minutes) tient sur deux Blu-ray, un 4K UHD et un BD-50 logés dans un boîtier SteelBook glissé dans un fourreau en plastique transparent, les deux sérigraphiés avec un dessin original du graphiste Matt Ryan Tobin.

Dix suppléments communs aux deux disques d’une durée cumulée de 100 minutes. Deux bonus inédits, produits par Studiocanal en 2022, sont proposés sur le seul Blu-ray UHD, d’une durée totale de 53 minutes. À ces durées s’ajoute celle des deux commentaires audio du film.

Le menu du Blu-ray UHD propose le film dans sa version originale, l’anglais, avec sous-titres en français, anglais ou allemand, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en français et en allemand, au même format (avec une option Linear PCM 2.0 pour le doublage en allemand).

Sur le Blu-ray BD-50, un seul doublage, en français, sous-titrable en français et en anglais.

Rambo

À l’intérieur du fourreau, un livret de 48 pages, intitulé Rambo ou les 40 ans d’un personnage qui est « devenu la guerre » , écrit par David J. Moore, auteur de The Good, the Tough & the Deadly: Action Movies & Stars 1960s-Present (Schiffer, 2016). La violence au cinéma, initiée par le western, reprise par des films d’action et de guerre, fut personnifiée par Clint Eastwood (Dirty Harry) et Steve McQueen (Bullitt) « venus combler la disparition de la force physique et de la bravoure, balayées par la révolution industrielle, Wall Street (…) et la montée de l’émancipation des femmes ». Suit une rapide revue des films avec Bruce Willis, Ken Russell, Mel Gibson, avant un examen plus détaillé de ceux interprétés par Sylvester Stallone et, bien sûr, de son incarnation de Rambo, un personnage rappelant ceux de Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter) ou de Retour (Coming Home), « poursuivis par la guerre jusqu’en Amérique ». Le livret se termine par une analyse de la saga Rambo et de sa triste fin, Rambo : Last Blood.

Rambo

Bonus - 5,0 / 5

Sur le seul Blu-ray UHD, deux suppléments inédits de 2022 :

L’héritage de Rambo : le 40ème anniversaire (A Long Road : 40 Years of First Blood, 28’). Les droits d’adaptation du roman de David Morrell par Universal avaient été cédés à Warner Bros. Plusieurs esquisses de scénario étaient restées dans les placards en raison d’une réticence due à la mauvaise image des anciens combattants du Viêt Nam, vus par les uns comme des losers, par les autres comme des assassins. Mario Kassar et Andrew Vajna, créateurs de la société de production Carolco, qui allait prendre son essor avec le succès du film, durent négocier pendant un an le rachat des droits d’adaptation à Warner Bros. et prirent l’initiative d’une prévente à l’étranger pour compléter le financement. Sylvester Stallone avait soumis sa participation à une modification du scénario, initialement fidèle au roman : Rambo ne devait ni tuer, ni mourir !

Le chasseur et le chassé : composer la musique de Rambo (The Hunter and the Hunted: Scoring First Blood, 18’). Plusieurs intervenants voient en Jerry Goldsmith un des plus grands compositeurs de musique de films de guerre avec Patton, L’Express du colonel von Ryan, Tora ! Tora ! Tora ! . Enregistrée à Londres par le National Philharmonic Orchestra, la musique vient parfaitement en contrepoint de l’image, avec un inoubliable thème principal pour trompette, guitare et cordes.

Rambo

Sur les deux disques :

Commentaire audio par Sylvester Stallone (en anglais, sous-titré). « Sly » se souvient de ses réticences, malgré un cachet alléchant, à tenir un rôle « en terre inconnue ». Il souhaitait camper discrètement un personnage « enfantin »… Un commentaire informatif, particulièrement sur les réactions du personnage principal, mais aussi sur les conditions de tournage et certains choix de mise en scène…

Commentaire audio par David Morell (en anglais, sous-titré) insiste sur les différences entre le film et son roman, controversé dès sa publication en 1972 pour son condamnation de la guerre, sur le rôle décisif de Mario Kassar et Andrew Vajna, sur la musique de Jerry Goldsmith, sur les changements intervenus aux USA dix ans après l’écriture du livre… Il évoque aussi la genèse du film, les lieux de tournage, commente la mise en scène, le jeu des acteurs et confie une anecdote amusante : l’achat par son épouse d’une variété de pommes appelée… Rambo ! Un second commentaire intéressant, complémentaire de celui de Sylvester Stallone.

Rambo, symbole des années 80 (Rambo Takes the ’80s, Studiocanal, 2018, 18’). David Morell, acteurs, techniciens et critiques se souviennent des manifestations contre la guerre du Viêt Nam, devenues violentes en 1968, et soulignent une nouvelle approche du héros d’un film d’action avec le personnage de Rambo, « un bad ass phénoménal (…) une machine à tuer (…) un samouraï (…) devenu un symbole de l’Amérique de Reagan (…) qui inspira toute une génération de jeunes ». C’est aussi un des premiers films sur le syndrome de stress post-traumatique et sur le rejet des soldats revenant du Viêt Nam.

Making of Rambo (Drawing First Blood, Artisan, 2002, 23’). Ted Kotcheff, Sylvester Stallone et David Morell rappellent les réticences des studios, qui avaient acheté les droits dès 1974, à produire le film à une époque encore trop proche de la guerre du Viêt Nam, un défi que Ted Kotcheff proposa, sept ans plus tard, à Mario Kassar et Andrew Vajna de relever. Sylvester Stallone, après avoir hésité, accepta le rôle que d’autres avaient décliné et garde le souvenir de cascades dangereuses. Kirk Douglas, pressenti pour le rôle du colonel Trautman, exigeait une réécriture du scénario qui fut rejetée. Le tournage se déroula sous une pluie incessante et un vent glacial. Les premières projections soulevèrent une vive compétition pour la distribution du film qui rapporta 7 millions de dollars dès le premier weekend.

Rambo

Fin alternative (2’), sur laquelle je ne vous dirai rien.

Scène inédite (54”). Une autre prise de la fin alternative.

Scène coupée (2’28”). Rambo se souvient de sa rencontre avec une femme dans une boîte de nuit de Saïgon.

La restauration (1’35”). Quelques plans, avant et après restauration, sans aucun commentaire.

Le vrai Viêt Nam (The Real Nam: Voices from Within, Artisan, 2002, 27’). Les souvenirs de GIs, certains encore traumatisés, les polémiques sur la guerre, sur l’opposition à l’extension du communisme et sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, avec entretiens et images d’archives, y compris des nombreuses pertes civiles et des excès les plus notoires, comme le massacre de My Lai.

La formation des héros (The Forging of Heroes: America’s Green Berets, Artisan, 2002, 10’). Les missions des Bérets Verts et leur entrainement, inspiré par les leçons tirées de la deuxième guerre mondiale, particulièrement de l’opération Jedburghs, visant à soutenir les membres de la Résistance en France, en Belgique et aux Pays-Bas.

Devenir Rambo (How to Become Rambo, Studiocanal, 2011, 14’). Le « docteur en chiropraxie et en nutrition » Franco Columbu, précédemment le coach d’Arnold Schwarzenegger, nous raconte comment il a entraîné Sylvester Stallone à forger la musculature de Rocky et de Rambo.

Bandes-annonces originales (2’13”).

Rambo

Image - 5,0 / 5

L’image (2160p, HEVC - Dolby Vision, HDR10), au ratio original 2.39:1, a bénéficié, pour cette édition du 40ème anniversaire, d’une restauration à partir du scan 4K du négatif original qui a enrichi la palette de couleurs, en la rendant plus chaude, affermi les contrastes. La résolution a été sensiblement affinée sans lissage excessif, dans le respect de la texture du 35mm.

Rambo

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, fidèle au format original 4 pistes de la sortie en salles en 1982, profite d’une bonne dynamique et d’une généreuse ouverture de la bande passante. La répartition du signal génère une sensation d’immersion dans l’ambiance assez peu spectaculaire en comparaison avec de nombreuses éditions récentes de films d’action. La renommée du film aurait justifié un remixage Dolby Atmos.

Ces observations valent pour le doublage en français, au même format. Au volume plus élevé que celui de la version originale, il place les dialogues trop en avant.

Crédits images : © Carolco

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,2
5
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Frederic Sanchez
Le 14 novembre 2023
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 25 avril 2023
L’un des plus célèbres films d’action des années 80 souffle ses quarante bougies. Pour fêter l’événement, Studiocanal a mis les petits plats dans les grands en nous proposant cette édition limitée, la toute première en Ultra HD du film, fraîchement restauré. Cerise sur le gâteau : deux bonus exclusifs et un livret… dans un beau boîtier métallique !
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dvdman
Le 25 août 2021
Belle restauration de l'image et son VF e VO en DTS HD MASTER AUDIO, comme quoi quand les éditeurs le veulent il nous mettre la VF en HD !!! et là on note une nette amélioration par rapport à la simple VF 5.1 du DVD où cette fois les voix ne résonnent pas

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