La Fureur de vivre (1955) : le test complet du 4K UHD

Rebel Without a Cause

4K Ultra HD + Blu-ray - Édition boîtier SteelBook

Réalisé par Nicholas Ray
Avec James Dean, Natalie Wood et Sal Mineo

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 27/06/2023
Critique

Première édition UHD d’un film mythique sur le fossé des générations dans les années 50 aux USA. Un des trois rôles de James Dean.

La Fureur de vivre

Dans les années 50, entre en terminale dans un lycée de Los Angeles un nouveau venu : Jim Stark. Ses parents le récupèrent au poste de police : perturbé par une relation difficile avec son père qu’il juge trop effacé, il a tenté de noyer son mal de vivre dans l’alcool. Traité de poule mouillée par les autres élèves, Jim prend le risque de relever le dangereux défi lancé par Buzz, le leader d’une bande de lycéens rebelles…

La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause), en dépit d’un accueil critique partagé, certains ayant relevé une mise en scène et une direction d’acteurs un peu laxistes, connut un grand succès public aux USA (deuxième plus large audience de 1955) et ailleurs. Il fut élu le troisième meilleur film de l’année 1956 par Les Cahiers du cinéma, reçut le BAFTA Award du meilleur film en 1957. Et il s’est ajouté, en 1990, à la liste établie par le Congrès des films qui comptent culturellement, historiquement et esthétiquement (culturally, historically, and aesthetically significant films). Il fut aussi nommé pour l’Oscar du meilleur scénario original et pour le Prix d’interprétation à Natalie Wood et Sal Mineo.

La Fureur de vivre, le quinzième des 28 longs métrages de Nicholas Ray, est l’adaptation d’une histoire originale imaginée par le réalisateur. Il explore le thème de la sortie de l’adolescence et du conflit de générations entre les aînés et une jeunesse à la recherche de nouvelles valeurs. Il tire son beau titre de celui du livre publié en 1944 par le psychiatre Robert M. Lindner, Rebel Without a Cause: The Hypnoanalysis of a Criminal Psychopath, dont Warner avait racheté les droits, bien que le film n’ait rien emprunté à son contenu.

La Fureur de vivre

La Fureur de vivre, filmé pour l’essentiel en décors naturels par Ernest Haller, le directeur de la photographie d’autres grands films comme Autant en emporte le vent ou Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce, Michael Curtiz, 1945), est le premier film de Nicholas Ray en CinemaScope.

Le film doit beaucoup à la distribution des trois rôles principaux dévolus à trois jeunes acteurs, James Dean, Natalie Wood et Sal Mineo.

La Fureur de vivre est sorti aux USA le 27 octobre 1955, à peine un mois après la mort de James Dean au volant de sa voiture, le 30 septembre, deux semaines avant la fin du tournage de Géant (Giant, George Stevens, 1956). À 24 ans, sensiblement plus âgé que son personnage, il est néanmoins crédible dans son interprétation exacerbée de Jim, troublé par les relations difficiles avec son père. Un personnage qui peut rappeler celui que l’acteur venait d’incarner dans À l’est d’Eden (East of Eden), le film d’Elia Kazan sorti en mars 1955, nommé pour la Palme d’or et récompensé à Cannes par le Prix du film dramatique.

You’re tearing me apart!

Ce cri lancé par Jim à ses parents, emblématique du film, exprime la quintessence d’un scénario sévère à l’encontre des adultes, le plus sympathique d’entre eux étant le policier de la brigade des mineurs.

La Fureur de vivre

Sal Mineo, nommé pour l’Oscar du meilleur second rôle, avait 16 ans, l’âge du personnage de Plato, au début d’une carrière qui sera brutalement interrompue à 37 ans par un coup de poignard fortuit porté par un vagabond toxicomane. Natalie Wood avait 17 ans, mais déjà une belle expérience de la caméra acquise dès son enfance. On se souvient d’elle à 9 ans dans L’Aventure de Mme Muir (The Ghost and Mrs. Muir), un des films inoubliables de Joseph L. Mankiewicz. Un certain Dennis Hopper fit ici sa première apparition sur le grand écran, à l’âge de 19 ans.

Un autre atout du film est l’accompagnement musical de Leonard Rosenman qui, une vingtaine d’années plus tard, sera deux fois oscarisé, pour Barry Lyndon (Stanley Kubrick, 1975) et pour En route pour la gloire (Bound for Glory, Hal Ashby, 1976).

La restauration financée par Warner Bros., The Film Foundation et Gucci, avait été précédemment utilisée pour la première édition Blu-ray de 2014. La remasterisation 4K UHD, opérée à l’occasion du centenaire de Warner Bros., a été l’occasion d’un recadrage de 2.40:1 au ratio original de 2.55:1 et d’un réétalonnage des couleurs, plus lumineuses et ravivées.

La Fureur de vivre

Présentation - 3,0 / 5

La Fureur de vivre (111 minutes) et le commentaire audio tiennent sur un Blu-ray BD-66 4K UHD logé dans un boîtier SteelBook en compagnie d’un Blu-ray BD-50 supportant le film, son commentaire audio et des suppléments vidéo d’une durée de près de trois heures.

Le menu propose le film dans sa langue originale, l’anglais, avec le choix entre deux formats audio, DTS-HD Master Audio 2.0 mono ou un remixage Dolby Atmos, core TrueHD 7. 1, et dans un doublage en cinq langues, dont le français, au format standard Dolby Digital 1.0.

Sous-titres en français et dans 18 autres langues, dont l’anglais pour malentendants.

Bonus - 3,5 / 5

Tous les suppléments sont repris de l’édition Blu-ray de 2014.

Sur les deux disques :

Le commentaire audio du film par Douglas L. Rathgeb, en anglais sans sous-titres, rappelle les conditions de la réalisation, les lieux de tournage, souvent en décors réels (le Griffith Observatory ou la Getty Mansion, là-même où Billy Wilder tourna, cinq ans plus tôt, Sunset Boulevard), le choix de la couleur après des premières prises en noir et blanc, les ellipses délibérées du scénario pour éviter des problèmes avec la censure, le choix des acteurs, notamment de Natalie Wood, d’abord écartée par Nicholas Ray qui ne la sentait pas assez « délinquante »… avant d’avoir une liaison avec elle pendant le tournage ! Ce commentaire détaillé bénéficie de la profonde connaissance du film qu’avait Douglas L. Rathgeb. Dommage que les seuls sous-titres proposés soient en… mandarin !

Sur le seul Blu-ray BD-50, en anglais, avec sous-titres :

La Fureur de vivre

Souvenirs de James Dean (James Dean Remembered, 1974, 66’, 1.33:1, 1080i, Dolby Digital 2.0). Dans ce téléfilm, réalisé par Jack Haley Jr. en 1974, Peter Lawford recueille les impressions de Natalie Wood, Sal Mineo, Sammy Davis Jr., Elizabeth Taylor, Rock Hudson… sur James Dean, « un homme à la personnalité changeante » et un acteur qui n’eut le temps d’incarner que trois personnages, des rebelles partagés entre tendresse et violence. « Ce garçon perdu qui essayait de se trouver » ; tel que le voyait Marlon Brando, a longtemps continué de fasciner et a laissé une marque indélébile dans l’histoire du cinéma. Avec de nombreux extraits des films.

La Fureur de vivre : des rebelles innocents (Rebel Without A Cause: Defiant Innocents, 2005, 36’). Pour Douglas L. Rathgeb et le scénariste Stewart Stern, le film montre que la rébellion de la jeunesse n’était pas limitée aux ghettos mais touchait toutes les classes sociales. Nicholas Ray et Stewart Stern ont imprégné le scénario de souvenirs des relations avec leurs parents. Les acteurs se rappellent le tournage et le choc ressenti par toute l’équipe à l’annonce de la mort de James Dean…

Denis Hopper : souvenirs du Studio Warner (Dennis Hopper: Memories from the Warner Lot, 2013, 10’). Il rappelle qu’il a « fait ses études » chez Warner Bros., studio auquel il fut lié par contrat de 18 à 21 ans. L’accès à toutes les parties des studios lui a permis de découvrir l’univers du cinéma. Si Nicholas Ray laissait une certaine place à l’improvisation, ce n’était pas le cas de Henry Hathaway auquel il s’opposa en 1958 pendant le tournage de La Fureur des hommes (From Hell to Texas), ce qui lui coûta d’être banni de Hollywood pendant huit ans.

Bouts d’essai (6’, 1.33:1, noir et blanc) de Natalie Wood, James Dean et Sal Mineo, dans ce qui sera une des scènes finales du film.

Essais des costumes (5’, noir et blanc).

Scènes coupées (11’, noir et blanc, non sonorisées). Voir la liste sur la La Fureur de vivre.

Scènes coupées en couleur (15’, non sonorisées). Voir la liste sur la La Fureur de vivre.

La Fureur de vivre

Derrière les caméras (Behind the Cameras), un documentaire sur le tournage en noir et blanc, 1.33;1, divisé en trois parties :

Natalie Wood (8’). Une impressionnante colonne de camions s’est rendue à l’un des lieux de tournage, le Griffith Observatory, où Natalie Wood est interrogée près de sa caravane. Suivent plusieurs scènes de tournage.

Jim Backus (6’), l’interprète du père de Jim, est interrogé avant et après un extrait de la scène du chicken run sur la falaise et de celle de Jim au poste de police…

James Dean (8’). Un certain Walter McEwen parle du choix des ouvrages à adapter au cinéma et présente quelques scénaristes du studio Warner. Ils trouvent souvent l’inspiration dans la presse quotidienne ou la réalité, comme ce fut le cas pour Rebel Without a Cause. James Dean avoue sa passion pour la vitesse et sa participation à quelques courses d’automobiles, mais recommande une conduite prudente sur les autoroutes.

À noter, la sortie d’un coffret James Dean - Géant + La fureur de vivre + À l’est d’Eden, annoncée pour le 20 septembre 2023.

Bande-annonce originale (2’25”).

On aurait apprécié une analyse critique récente du film.

La Fureur de vivre

Image - 4,5 / 5

L’image, recadrée au ratio d’origine de 2.55:1, est le résultat d’un encodage 4K HEVC - HDR10 après une restauration 4K opérée pour la première édition Blu-ray de 2014. La résolution a été favorisée par un affinage du grain, sans dénaturation de la texture du 35 mm. Cette nouvelle remasterisation procure un sensible gain de luminosité et un ravivage des couleurs assurant le confort visuel de toutes les scènes de nuit.

La Fureur de vivre

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Atmos (avec une alternative DTS-HD Master Audio 2.0 mono, fidèle à l’original), testé sous le format Dolby TrueHD 7.1, nettoyé lors de la restauration de 2014, assure la parfaite clarté des dialogues et délivre un accompagnement musical aéré. Le remixage multicanal, déjà présent dans l’édition de 2014, équilibré, sans effets artificiels, crée une discrète impression d’immersion dans l’action, probablement assez proche de celle du remixage 4 pistes opéré pour la ressortie en salles.

Le doublage en français Dolby Digital 1.0 n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Warner Bros

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 28 juin 2023
Réédition attendue, enrichie de bonus, la première en UltraHD, d’un des plus grands succès populaires de Nicholas Ray. La remasterisation 4K UHD, opérée à l’occasion du centenaire de Warner Bros., a été l’occasion d’un recadrage de 2.40:1 au ratio original de 2.55:1 et d’un réétalonnage des couleurs, plus lumineuses et ravivées.
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P. de Melun
Le 26 février 2021
Que dire si ce n'est que ce film a plutôt mal vieilli. Et quand bien même on essaie de se replacer dans le contexte des années 50 et d'oublier les musiques crispantes et le jeu maniéré des acteurs, on se retrouve face à des incohérences qui empêchent de rentrer dans le film. James Dean, alias Jim, n'est pas très crédible en lycéen de 17 ans et n'a rien d'un rebelle non plus. Finalement, il ne reste, outre son aura évidente et sa dégaine bien particulière, que le mal-être de l'adolescence, la perte de repères et la recherche de valeurs et ça c'est intemporel.
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domuk789
Le 15 novembre 2017
Pas de commentaire.

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