Vacances romaines (1953) : le test complet du 4K UHD

Roman Holiday

4K Ultra HD + Blu-ray

Réalisé par William Wyler
Avec Gregory Peck, Audrey Hepburn et Eddie Albert

Édité par Paramount Pictures France

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Le 12/10/2023
Critique

Cette comédie romantique, un des records d’audience de Paramount, fit découvrir à la planète entière une inconnue : Audrey Hepburn.

Vacances romaines

Princesse soumise à un étouffant protocole, Ann n’a pas une minute de liberté. En déplacement à Rome, elle trompe la surveillance de sa suite et part, à la tombée de la nuit à la découverte de la ville. Elle fait la rencontre du journaliste Joe Bradley qui la reçoit chez lui sans la reconnaître. Sous le charme du jeune homme, Ann entend profiter d’un moment d’évasion…

Vacances romaines (Roman Holiday) met en image un scénario original de Dalton Trumbo, salué par l’Oscar de la Meilleure histoire originale. La récompense sera officiellement attribuée à Ian McLellan Hunter, un de ses amis. Inscrit sur la liste noire du HUAC, le scénariste était banni de Hollywood. Son nom n’apparaîtra au générique qu’au début des années 60, à la fin de la chasse aux sorcières. Personne ne sera là pour recevoir son second Oscar du meilleur scénario original pour [PROGRAM()] (The Brave One, Irving Rapper, 1956) : il avait inventé le pseudonyme de Robert Rich !

Vacances romaines est le film qui révéla Audrey Hepburn. Son interprétation de la princesse Ann fut récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice alors que les quelques petits rôles qu’elle avait tenus sur le grand et le petit écran n’avaient pas suffi à la sortir de l’ombre. William Wyler eut le main heureuse en lui offrant l’opportunité d’inscrire son nom en tête de l’affiche à côté de celui de Gregory Peck qui s’était assuré une renommée internationale avec les plus grands réalisateurs en enchaînant depuis une petite dizaine d’années les films à succès, tels que Les Clés du royaume (The Keys of the Kingdom, John M. Stahl, 1944), La Maison du Docteur Edwardes (Spellbound, Alfred Hitchcock, 1945), La Cible humaine (The Gunfighter, Henry King, 1950) Le Monde lui appartient (The World in His Arms, Raoul Walsh, 1952)… Il convient aussi de citer Eddie Albert, sélectionné pour l’Oscar du Meilleur second rôle pour son interprétation du photographe reporter qui suit l’escapade du couple.

Les deux acteurs principaux sont parfaitement dirigés par William Wyler : perfectionniste, il multipliait les prises pour choisir, plan après plan, celles qui lui paraissaient les meilleures, assemblées ensuite par un montage visant à soutenir le rythme du récit. Certaines séquences restent ainsi gravées dans la mémoire du spectateur, comme celle de la Bouche de la vérité ou de la traversée de la ville sur une Vespa.

William Wyler a réussi à obtenir de Paramount Pictures les moyens d’un tournage en décors réels, dans le prestigieux cadre de Rome et le concours, pour les costumes, d’Edith Head qui remporta un Oscar pour sa contribution. Ces atouts ont été mis en valeur par deux talentueux chefs-opérateurs, sélectionnés pour l’Oscar de la meilleure photographie, notre compatriote Henri Alekan et Franz Planer.

Vacances romaines, un des records au box-office de 1953, nous revient, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire du film, dans sa première édition en Ultra HD, sous une forme frisant la perfection, avec la reprise des bonus qui complétaient le Blu-ray sorti en 2021.

Vacances romaines

Présentation - 2,0 / 5

Vacances romaines (118 minutes) tient sur un Blu-ray BD-66 Ultra HD et sur un Blu-ray BD-50 supportant seul les suppléments (91 minutes). Les deux disques sont logés dans le traditionnel boîtier noir, glissé dans un fourreau.

Le menu propose le film dans sa langue originale, l’anglais, au format audio Dolby TrueHD 2.0 mono, et dans un doublage au format compressé Dolby Digital 2.0 mono en cinq langues, dont le français.

Sous-titres en 16 langues, dont le français et l’anglais (standard et pour malentendants).

Bonus - 3,5 / 5

Leonard Maltin à propos de Vacances Romaines (2020, 7’). Le critique et historien du cinéma souligne l’attention portée par William Wyler à l’histoire et aux dialogues : « Dans ses films, tout sonne juste », d’autant plus que tout le tournage s’est déroulé en décors réels, principalement en extérieurs. Il eut le flair de découvrir Audrey Hepburn, immédiatement attachante dans son interprétation de la princesse.

Les costumes (2008, 5’). Randall Thropp, archiviste de Paramount Pictures, nous fait visiter les immenses réserves des ateliers de confection qui employèrent jusqu’à 1 300 personnes. Il évoque la créatrice Edith Head, employée de 1925 à 1967, saluée par huit Oscars, et présente quelques-uns des costumes les plus iconiques.

Rome avec une princesse (2008, 9’). Un retour, après plus d’un demi-siècle, sur les lieux de tournage du film dans la ville éternelle.

Audrey Hepburn : ses années Paramount (2008, 30’). Emblématique d’une femme espiègle et raffinée, une des actrices aux cachets les plus élevés, elle n’avait suivi aucun cours d’art dramatique. Née à Bruxelles, fille d’une aristocrate néerlandaise, partie en Angleterre à 18 ans pour devenir danseuse, elle tint quelques petits rôles avant d’être choisie par Colette pour interpréter Gigi à Broadway et d’être repérée par William Wyler. Vacances romaines est un des premiers films de Hollywood entièrement tournés à l’étranger. Gregory Peck obtint du producteur qu’Audrey Hepburn reçoive le même cachet que lui. Elle joua dans six films pour Paramount en une décennie : Sabrina de Billy Wilder avec Humphrey Bogart et William Holden, le blockbuster Guerre et paix (War and Peace) de King Vidor, Drôle de frimousse (Funny Face) de Stanley Donen avec Fred Astaire, tourné à Paris. Puis, après une parenthèse de trois ans autour de la naissance de son fils Sean, Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s) de Blake Edwards, l’adaptation d’un roman que Truman Capote avait écrit pour Marilyn Monroe, où elle chante le tube Moon River, et Deux têtes folles (Paris When It Sizzles) de Richard Quine, avec William Holden.

Dalton Trumbo : de la gloire à la liste noire (2008, 12’). Son regard incisif sur la société et sur la relation entre les pouvoirs va transparaître dans tous ses scénarios des années 50 et 60. Il fit partie des 19 talentueux scénaristes, réalisateurs et acteurs inscrits pendant plus de dix ans sur la liste noire du HUAC, pendant la campagne de peur lancée par le sénateur McCarthy, et fut condamné à un an de prison pour avoir refusé de « coopérer » en donnant des noms, en s’appuyant sur le premier amendement de la constitution. Son nom n’apparaîtra plus sur les génériques jusqu’à ce qu’il s’inscrive en 1961 sur celui d’Exodus à la demande d’Otto Preminger, puis sur celui de Spartacus, à la demande de Kirk Douglas, ce qui mit fin à la chasse aux sorcières et incita Hollywood à corriger les génériques. Il écrivit et réalisa en 1971 l’émouvant et inoubliable Johnny Got His Gun - Johnny s’en va-t-en guerre (Johnny Got His Gun).

Paramount dans les années 50 (2000, 10’). Les années 50 furent une époque prospère aux USA suscitant optimisme et vitalité, pendant laquelle Paramount Pictures produisit une série de grands longs métrages : Sunset Blvd., A Place in the Sun, Come Back Little Sheba, The Greatest Show on Earth, une suite de films avec Jerry Lewis et Dean Martin, et Shane, The War of the Worlds, Stalag 17, Roman Holiday, Sabrina, White Christmas, The Country Girl, To Catch a Thief, The Ten Commandments, Funny Face, Gunfight at the O.K. Corral, House Boat, The Buccaneer. Paramount totalisa dans la décennie 200 nominations aux Oscars et remporta 30 statuettes. Le slogan « Paramount Pictures, still the best show in town! » conclut cette rapide revue.

Souvenirs d’Audrey : rencontre avec ses proches (2008, 12’). Son fils Sean Hepburn Ferrer et Robert Wolders, son compagnon pendant 14 ans avec lequel elle partageait le douloureux souvenir d’une enfance en Belgique sous occupation allemande, évoquent son élégance, sa circonspection dans le choix des films qu’on lui proposait, son engagement avec l’UNICEF en Afrique et en Amérique Latine…

Teaser de 1953 (1’48”).

Bande-annonce de 1953 (2’12”) et de la ressortie (2’28”).

Galeries de photos de la production (37), du film (44), de la publicité (13), de l’avant-première (8).

Vacances romaines

Image - 4,5 / 5

L’image 2160p, 4K HEVC - Dolby Vision, HDR10, au ratio original de 1.37:1, avec une bonne résolution, appréciable dans les gros plans comme sur toute la profondeur de champ des plans larges, offre un agréable dégradé de gris, entre blancs lumineux et noirs denses. On peut toutefois relever une très occasionnelle instabilité lumineuse. La restauration et le nouvel encodage respectent le grain du 35 mm qui manque parfois d’homogénéité. Malgré ces quelques réserves, l’impression d’ensemble est très agréable. Un résultat étonnant obtenu à partir du négatif original très dégradé.

Son - 4,0 / 5

Le son mono d’origine, après la restauration et l’encodage Dolby TrueHD 2.0 mono opérés pour l’édition Blu-ray sortie aux USA en 2020, en France en 2021, très propre, pratiquement sans souffle, assure l’essentiel, la clarté des dialogues. L’ambiance est un peu effacée par une assez faible dynamique et l’accompagnement musical de Georges Auric est parfois affecté par une légère saturation dans les passages forte.

Crédits images : © Paramount Pictures

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 13 octobre 2023
Cette comédie romantique, brillamment mise en scène par William Wyler, fit soudainement d’une jeune inconnue, Audrey Hepburn, une des grandes stars de Hollywood. En prime une belle balade dans les rues de Rome au début des années 50.

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