Rosemary's Baby (1968) : le test complet du 4K UHD

4K Ultra HD + Blu-ray

Réalisé par Roman Polanski
Avec Mia Farrow, John Cassavetes et Ruth Gordon

Édité par Paramount Pictures France

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 20/11/2023
Critique

Première édition Ultra HD, après une exemplaire restauration, d’un des chefs-d’oeuvre du cinéma fantastique.

Rosemary's Baby

Négligeant les mises en garde de leur vieil ami Hutch, Guy Woodhouse et sa jeune femme, enceinte, s’installent dans un vieil immeuble de New York réputé maléfique. Aussitôt, leurs voisins Minnie et Roman Castevet, vieux couple d’Europe centrale, imposent leur amitié et leurs services. Si Guy accepte facilement ce voisinage, Rosemary s’en inquiète…

Rosemary’s Baby est l’adaptation du roman éponyme publié en 1967 par Ira Levin (1929-2007), romancier, dramaturge (notamment auteur de la pièce Deathtrap, Piège mortel en France, inusable succès de Broadway, adaptée au cinéma par Sidney Lumet en 1982). Parmi la trentaine de films qu’il a inspirés, ou à l’écriture desquels il a contribué, on compte Bunny Lake a disparu (Bunny Lake Is Missing, Otto Preminger, 1965), Ces garçons qui venaient du Brésil (The Boys from Brazil, Franklin J. Schaffner, 1975)…

Rosemary’s Baby est le cinquième long métrage du talentueux Roman Polanski. Après Le Couteau dans l’eau (Nóz w wodzie, 1962), réalisé en Pologne, il part à la conquête de l’Europe de l’ouest où il enchaîne, coup sur coup, deux réussites : Répulsion, Prix spécial du jury et Prix FIPRESCI à Berlin en 1965, et Cul-de-sac, Ours d’or en 1968. Ce brillant début lui ouvrira à 34 ans les portes de Hollywood pour Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers, 1967), une coproduction anglo-américaine.

Un grand film d’horreur sans horreur !

Rosemary’s Baby est essentiellement tourné dans le Dakota Building, construit en 1884 dans le style néo renaissance. Classé monument historique national, il hébergea une kyrielle de célébrités : Judy Garland, Boris Karloff, Lauren Bacall, Jack Palance, Leonard Bernstein, John Lennon, Rudolf Noureev et beaucoup d’autres encore.

L’inquiétante beauté de ce cadre unique participe à l’envoûtement du spectateur et est mise en valeur par la conjugaison de trois talents. Ceux de Roman Polanski, du directeur artistique Richard Sylbert, oscarisé pour Qui a peur de Virginia Woolf ? (Who’s Afraid of Virginia Woolf?, Mike Nichols, 1966) et Dick Tracy (Warren Beatty, 1990) et du chef-opérateur William A. Fraker, huit fois nommé aux Oscars, notamment pour Looking for Mr. Goodbar (Richard Brooks, 1977, une autre production Paramount Pictures toujours inexplicablement absente de nos catalogues vidéo !).

Rosemary’s Baby révéla Mia Farrow hors des USA où elle s’était largement fait connaître à partir de l’automne 1964 par 263 des 514 épisodes du populaire feuilleton Peyton Place. Un choix judicieux qui souligne la fragilité de Rosemary. Elle est particulièrement bien secondée par John Cassavetes, sorti du tournage du film choral Les Douze salopards (The Dirty Dozen, Robert Aldrich, 1967). L’interprétation de l’envahissante voisine Minnie Castevet valut l’Oscar du meilleur second rôle à Ruth Gordon, la Maude de l’inoubliable Harold et Maude (Hal Ashby, 1971).

Ces atouts relèguent définitivement à l’oubli deux tentatives d’adaptation du roman pour la télévision, deux suites de l’histoire, Look What’s Happened to Rosemary’s Baby (Sam O’Steen, un des monteurs de Rosemary’s Baby, 1976) et Rosemary’s Baby, mini-série deux parties réalisée par Agnieszka Holland en 2014. Pas encore d’écho sur Apartment 7A, le prequel réalisé par Natalie Erika James en 2023.

Rosemary’s Baby reste, 55 ans après sa sortie, un grand titre du cinéma d’épouvante tirant intelligemment parti de l’ambiguïté de son scénario. Ce que vit Rosemary est-il réel ou le seul fruit de sa paranoïa ? A-t-elle-même accouché ?

Rosemary's Baby

Présentation - 1,5 / 5

Rosemary’s Baby (137 minutes) tient sur un Blu-ray 4K Ultra HD BD-66 et sur un Blu-ray BD-50 supportant aussi les suppléments (43 minutes). Les deux disques sont logés dans le traditionnel boîtier noir, glissé dans un fourreau.

Le menu propose le film dans sa langue originale, l’anglais, avec le choix de sous-titres français, allemands ou anglais pour malentendants, au format audio non compressé Dolby TrueHD 2.0 mono, et dans un doublage en français ou en allemand, au format audio Dolby Digital 2.0 mono.

L’édition Blu-ray BD-50 sortie en 2021 avec les mêmes suppléments est toujours disponible.

Bonus - 2,5 / 5

Making of Rosemary’s Baby (2000, 1.33:1, 17’). Le producteur Robert Evans rappelle que le film a été produit par William Castle qui avait acheté les droits du roman avec l’intention de réaliser le film. Roman Polanski projetait la réalisation d’un film sur le ski, mais fut intéressé par le thème du roman. Il a obtenu la collaboration du directeur artistique Richard Sylbert qui a recommandé le cadre du Dakota Building qu’avait en tête Ira Levin en écrivant le roman. Polanski aurait voulu donner le rôle de Rosemary à Tuesday Weld, mais Robert Evans lui imposé Mia Farrow. Polanski, pour le rôle de Guy, a préféré Cassavetes à Robert Redford. Une trop longue partie du document est accordée à une revue du casting.

Mia et Roman (1968, 1.33:1, 23’). Roman Polanski approuve la pertinence du choix de Mia Farrow par Robert Evans pour le personnage de Rosemary. Il tend à laisser de la liberté aux acteurs qui font souvent spontanément ce qu’on attend d’eux et porte une grande attention aux détails. Il apprécie la Californie et son atmosphère « Peace and love ». À une longue parenthèse où Roman Polanski s’adonne à un de ses hobbies, le pilotage d’une formule 1, et où Mia Farrow dit l’amour pour son chat Malcolm, s’ajoutent des échanges de compliments et de nombreux extraits du film qui n’apportent pas grand-chose à son visionnage.

Bande-annonce cinéma (2’50”), curieusement recadrée à 1.33:1.

Bande-annonce du 30ème anniversaire (36”), interdite aux mineurs, nous dit-on.

Rosemary's Baby

Image - 5,0 / 5

Le film, au ratio original de 1.85:1, parfaitement nettoyé après la restauration opérée en 2013, est pour la première fois proposé en Ultra HD. L’image 2160p, après encodage 4K HEVC - étalonnage Dolby Vision, HDR10, affiche une résolution pointue, des couleurs ravivées, particulièrement les rouges, finement étalonnées avec un délicat rendu des tons de peau. Très lumineuse dans les quelques prises en extérieur, elle révèle, par un bon équilibrage des contrastes, tout le soin consacré à l’éclairage des intérieurs. La préservation du grain du 35 mm, fin et homogène, respecte la texture originelle.

Rosemary's Baby

Son - 5,0 / 5

Le son mono d’origine, lui aussi d’une impeccable propreté, remixé au format non compressé Dolby TrueHD 2.0 mono, restitue les dialogues avec toute la clarté attendue et, avec finesse, la partition de Krzysztof Komeda avec ses inquiétantes dissonances et son étrange berceuse. Une bonne dynamique soutient le travail sur la bande-son installant la mystérieuse ambiance de l’appartement de Rosemary.

Le doublage en français (comme en italien et en allemand) n’a eu droit qu’au format standard Dolby Digital 2.0. Il place trop en avant, au détriment de l’ambiance, des dialogues peu naturels et affectés par un léger excès de réverbération. Il n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Paramount Pictures, William Castle Production

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

3,3
5
1
4
1
3
0
2
0
1
1

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 21 novembre 2023
Rosemary’s Baby, resté 55 ans après sa sortie un grand titre du cinéma d’épouvante, tire intelligemment parti de l’ambiguïté de son scénario et de l’inquiétante beauté du Dakota Building qui qui servit de cadre. Une nouvelle confirmation du talent que Roman Polanski avait démontré avec ses trois premiers longs métrages !
Avatar
Franck Brissard
Le 2 août 2015
Pas de commentaire.
Avatar
roso
Le 4 mars 2013
Problème d'incompatibilité avec lecteur DENON 1713 rendant l'accès aux menus et le lancement du film impossible.

Lire les avis »

Multimédia

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)