The Newsroom - Saisons 1 & 2 (2012) : le test complet du DVD

The Newsroom

Réalisé par Greg Mottola
Avec Jeff Daniels, Emily Mortimer et John Gallagher Jr.

Édité par HBO

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Le 20/11/2014
Critique

Nous pénétrons à Manhattan dans la salle de rédaction de ACN, le centre nerveux d’une chaîne de télévision privée, Atlantis Cable News. Will McAvoy en est le présentateur vedette. À son insu, MacKenzie McHale, une de ses anciennes maîtresses, vient d’être nommée productrice exécutive par les propriétaires de la chaîne, Leona Lansing et son fils Reese.

The Newsroom est la dernière création d’Aaron Sorkin, petit génie de la série politique à qui l’on doit le modèle du genre, À la Maison Blanche (The West Wing, 1999-2006). Il a également écrit le scénario du film The Social Network et celui du film Le Stratège (Moneyball).

Filmée essentiellement dans le vaste open space où travaillent les équipes de la chaîne, théâtre de la pression exercée par l’audimat et des oppositions, parfois vives, entre des protagonistes, nées de divergences politiques ou de rivalités amoureuses, cette oeuvre passionnante, exigeante aussi, nous fait partager la vie d’une équipe, toujours sur le qui-vive pour tenter d’être la première à diffuser l’information et pour protéger sa vedette des coups bas portés par la presse à scandale.

Les saisons 1 et 2 nous permettent aussi de suivre l’actualité encore toute fraîche, d’avril 2010 à novembre 2012. La série s’ouvre par l’explosion d’une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique, par les soulèvements populaires en Égypte et la chute de Moubarak, par le tsunami de Fukushima et par l’aboutissement de la traque du chef d’al-Qaïda, Oussama ben Laden, récemment illustrée par le film Zero Dark Thirty.

Une large place est, bien sûr, donnée à la vie politique des USA, au Tea Party, une mouvance très conservatrice qui s’est constituée après l’élection de Barack Obama pour résister à l’augmentation des dépenses publiques, à l’affrontement entre la Maison Blanche et le NRA (National Rifle Association, le lobby des armes) et aussi à l’inquiétante inquisition organisée depuis le traumatisme du 11 septembre 2001 par la NSA (National Security Agency), maintenant capable de capter et d’analyser toutes les communications privées, courriers électroniques ou échanges téléphoniques. Ce qui nous plonge dans l’actualité brûlante du 24 juin 2013 avec la fuite en Équateur d’un informaticien transfuge de la NSA, Edward Snowden, poursuivi par la justice américaine pour avoir osé ouvrir la boîte de Pandore et dont l’histoire intéresse Oliver Stone qui va tourner The Snowden Files (sortie en 2016, avec Joseph Gordon-Levitt dans le rôle-titre.

La saison 2 braque les projecteurs sur d’autres affaires épineuses, comme les irrégularités de procédure du procès en révision, ordonnée par la Cour suprême, de la condamnation à mort de Troy Davis. Elle évoque aussi une opération fictive, telle l’opération Genoa, sur l’utilisation de gaz sarin sur des civils pour une extraction de soldats américains au Pakistan qui se réfère toutefois à une « Opération Tailwind » menée au Laos en septembre 1970. La saison 2 se termine avec la réélection de Barack Obama.

L’intérêt intrinsèque de la série est soutenu par la qualité de la distribution, avec Jeff Daniels habile à faire passer l’émotion derrière le masque protecteur que lui impose son personnage de présentateur vedette, avec l’Anglaise Emily Mortimer (Transsiberian) dans la rôle de MacKenzie McHale, la productrice passionnée par son métier, avec Dev Patel, un autre Britannique lancé dans une carrière internationale par la série Skins et le film Slumdog Millionaire et enfin avec la Canadienne Allison Pill, particulièrement émouvante dans son incarnation d’une fougueuse jeune stagiaire poussée par la rage de toujours mieux faire.

La forme sert également le fond : des dialogues, qui crépitent le plus souvent comme des mitrailleuses, sont aussi soignés que ceux de À la Maison Blanche (parfois desservis par le doublage français), un montage nerveux qui fait se succéder des plans très courts, filmés par plusieurs caméras, des décors ambitieux ainsi qu’une musique originale composée par Alex Wurman (La Marche de l’empereur dans sa version US).

Un joyau de plus à la couronne de HBO ! La diffusion de la troisième et dernière saison, limitée à 6 épisodes, vient de commencer.

Édition - 8 / 10

Les dix épisodes de 52 minutes de la saison 1 (le pilote dure 69 minutes) tiennent sur quatre DVD logés dans un boîtier keep case ; les neuf épisodes de la saison 2 sont répartis sur trois disques dans un deuxième boîtier. Les deux boîtiers sont insérés dans un cartonnage.

Trois versions audio : version originale et doublage français bénéficient d’un format DD 5.1 ; le « doublage » en polonais est assuré par une traduction simultanée en voice over au format DD 2.0, baptisée Polski lektor.

Pour les sous-titres, correctement placés, choix entre huit langues, dont l’anglais pour malentendants.

Cette édition reprend tous les suppléments du coffret Blu-ray, toutes zones, avec sous-titres français, uniquement disponible aux USA. Ils sont répartis sur tous les disques. À commencer par le commentaire audio (des épisodes 1, 3, 4, 6 et 10 de la saison 1, des épisodes 1, 5, 7 et 9 de la saison 2) sous la conduite d’Aaron Sorkin avec la participation, parfois très animée, des autres invités, acteurs, réalisateurs… Malheureusement à l’usage exclusif des anglophones, faute de sous-titres.

Chaque épisode est accompagné d’un court métrage, dans les coulisses, d’une durée moyenne de 2 à 5 minutes, une bonne occasion saisie par Aaron Sorkin pour éclairer sa création. Quelques courtes scènes coupées sur les disques 1, 2 et 4 de la saison 1 et 1 et 3 de la saison 2.

Les plats de résistance sont servis sur le DVD 4 de la saison 1, avec un court, mais intéressant, documentaire mission control (5’) sur le spectaculaire plateau reconstituant la salle de rédaction et, surtout, une table ronde (24’), un solide bonus réunissant Aaron Sorkin, Jeff Daniels, Emily Mortimer, Sam Waterston et deux producteurs.

Tous ces suppléments (à l’exception des commentaires audio) sont sous-titrables dans quatre langues, dont le français et l’anglais.

L’image est précise, avec une belle profondeur de champ dans toutes les conditions d’éclairage, un étalonnage des couleurs réussi, de beaux contrastes et des noirs profonds. Ce qui se fait de mieux en définition standard.

Le son DD 5.1, en privilégiant les enceintes frontales, restitue les dialogues avec clarté (ce que leur rapidité imposait), dans la version originale comme dans le doublage français. On reste un peu frustré par l’utilisation trop parcimonieuse des enceintes surround qui sont essentiellement appelées à la rescousse pour la musique et pour l’ambiance des quelques scènes tournées dans les rues de New York. L’espace sonore de la salle de rédaction est assez large, mais pas toujours cohérent.

Crédits images : © 2014 Home Box Office, Inc. All rights reserved. HBO

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
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Philippe Gautreau
Le 19 novembre 2014
Vous êtes invités à rejoindre l’équipe de rédaction d’Atlantis Cable News, une chaîne de télévision privée qui s’attache à mettre en pleine lumière les plus sombres scandales. Un joyau de plus à la couronne de HBO !

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