Réalisé par Bruce LaBruce
Avec
Pier-Gabriel Lajoie, Walter Borden et Katie Boland
Édité par Epicentre Films
Lake, 18 ans, un garçon plutôt ordinaire, vit avec une mère névrosée et sort avec une fille de son âge un peu excentrique. Mais il se découvre un penchant de plus en plus fort pour… les vieux messieurs. Embauché dans une maison de retraite pour l’été, il tombe sous le charme de Mr. Peabody, un séduisant patient de 82 ans.
Gerontophilia, un titre qui annonce tout de suite la teneur du film, a été écrit et réalisé par le Canadien Bruce LaBruce (Justin Stewart pour l’état civil) qui s’est beaucoup investi dans la pornographie. On lui doit, entre autres, L.A. Zombie, un film d’horreur porno-gay.
Gerontophilia, réalisé avec des moyens dont le réalisateur n’a jamais, jusque-là, pu bénéficier, est une oeuvre nettement plus sage, avec certains mérites qui lui ont valu d’être primée en 2013 au Festival du nouveau cinéma de Montréal.
Le sujet peut paraître délicat, mais ce n’est pourtant pas la première fois que les relations entre personnes séparées par une grande différence d’âge ont été explorées par la littérature ou le cinéma, par exemple par Stanley Kubrick dans son adaptation de Lolita, le roman de Vladimir Nabokov ou par Elia Kazan dans l’adaptation de la pièce de Tennessee Willliams, Baby Doll, Harold et Maude ou encore dans Cet obscur objet du désir, une relecture du roman de Pierre Louÿs par Luis Buñuel.
Bruce LaBruce ne joue pas dans la même cour que ces réalisateurs, mais l’objectivité pousse à reconnaître qu’il traite le sujet avec une délicatesse certaine et avec une bonne maîtrise d’écriture. Il est servi par le talent de deux acteurs de l’âge des personnages qu’ils incarnent, Walter Borden qui sait si bien raconter des histoires pas communes et le jeune québécois de langue française, Pier-Gabriel Lajoie, qui fait ici des débuts prometteurs.
Même si la découverte des personnages reste un peu trop superficielle, Gerontophilia est une assez agréable surprise.
Le film, d’une durée de 79 minutes, vient dans un boîtier DVD blanc avec un des projets d’affiche en couverture. A l’intérieur, un catalogue des autres films de l’éditeur Epicentre Films et une carte postale d’Ilo Ilo. Sur le disque, une sérigraphie des deux personnages tirée d’un plan du film.
Le menu animé et musical ne propose que la version originale Dolby Digital 5.1, presque exclusivement en anglais, avec des sous-titres français optionnels, bien placés, à cheval sur la bande noire sous l’image 2.35.
L’image, à la texture agréable, est précise et bien contrastée, y compris dans les scènes nocturnes, comme celle de la boîte de nuit, une quinzaine de minutes après le début du film.
La nature intimiste du film ne sollicite aucun effet sonore spectaculaire. Mais le format Dolby Digital 5.1 restitue clairement les dialogues et donne une belle ampleur à l’accompagnement musical.
Crédits images : © Epicentre Films