Casino (1995) : le test complet du DVD

Édition Collector

Réalisé par Martin Scorsese
Avec Robert De Niro, Sharon Stone et Joe Pesci

Édité par TF1 Studio

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 04/05/2003
Critique

Tout commence par ce qui pourrait être la fin quand, en 1983, Sam « Ace » Rothstein (Robert De Niro), directeur du Casino Tangiers de Las Vegas, tourne la clé de contact de sa voiture piégée à l’explosif.

C’est Nicky Santoro (Joe Pesci), son ami d’enfance, qui, en voix off, raconte l’histoire, en remontant à l’époque bénie où les gogos venaient de partout, au lieu d’aller à Disneyland comme maintenant, et laissaient à Vegas, bon an mal an, un milliard de $ puisés dans leurs économies. « Les seuls gagnants, c’est nous ! », assure Nicky.

Sam, un petit bookmaker en délicatesse avec la justice, prend très à coeur le job de directeur de casino que lui confie la mafia. Aucun détail ne lui échappe ! Les tricheurs son vite repérés par des arnaqueurs « repentis » (payés par le casino) et les employés incompétents expulsés sans préavis. Sam gagne une nouvelle respectabilité et se fait appeler « Monsieur » Rothstein.

Tout doit être régulier. Enfin… presque tout, si l’on oublie qu’une partie de la recette est discrètement prélevée de la « salle des comptes » (où Sam lui-même n’a pas accès) et transférée en cash à Kansas City pour alimenter la caisse noire du syndicat des camionneurs.

Le « professionnalisme » de Nicky, responsable de la « sécurité », n’a rien à envier à celui de Sam. Père de famille attentionné, petit homme enjoué, Nicky ne peut plus contrôler son « efficacité » quand on le met en colère ; bricoleur avec ça, il sait comment utiliser un étau pour… faire parler les plus réticents !

Alors que les bénéfices du casino s’envolent, que tout marche comme une horloge, les choses vont se gâter.

Sam s’entiche de Ginger, une call girl (époustouflante Sharon Stone !), au point de l’épouser et d’avoir un enfant avec elle ; mais la belle, même devenue »Madame » Rothstein, a toujours le béguin pour Lester Diamond (James Woods), son ex souteneur.

Nicky, devenu incontrôlable, finit par être inscrit sur la liste noire, ce qui lui vaut l’interdiction d’entrer dans tout casino. Endossant alors l’apparence d’un bon commerçant, propriétaire d’une bijouterie et d’un restaurant, il commet des casses, parfois sanglants.

L’arrogance de Sam et les provocations de Nicky mettent le casino dans le collimateur du FBI…

Ce film est une brillante démonstration de l’art de Martin Scorsese. Le récit est déroulé avec une grande maestria : pas de place laissé à l’ennui tout au long des trois heures - ou presque - que dure le film, avec une alternance savamment orchestrée de scènes dramatiques, tendres ou comiques et, aussi, de moments d’une violence paroxystique, à la limite du soutenable. Le récit, lui-même, est captivant. Mais l’aspect « documentaire » du film (adapté, nous dit-on, d’une histoire vraie), renforce encore son intérêt.

Et les acteurs ! Ce n’est quand même pas rien d’avoir, dans un seul film, Robert De Niro, Sharon Stone, Joe Pesci et James Woods, au meilleur de leur forme, sans compter une pléiade d’acteurs chevronnés dans les seconds rôles et une cohorte de figurants.

Un film phare dans l’oeuvre de Scorsese, après Mean Streets (1973, indisponible aujourd’hui, à rééditer bien vite s’il vous plait !) Taxi Driver (1976, disponible en édition limitée), GoodFellas (Les affranchis, 1990), en attendant, bien sûr, la sortie de Gangs of New York. Un vide à combler d’urgence : After Hours, une cauchemardesque et brillante comédie noire, réalisée en 1985 (alors qu’une controverse avec les studios avait repoussé la réalisation de La Dernière tentation du Christ), est toujours absente des catalogues de la zone 2 comme de la zone 1.

Présentation - 4,0 / 5

L’esthétique des menus a été soignée, dans les tons sang et or, sur fond noir, tous accompagnés du magnifique choeur d’ouverture de la Passion selon St. Matthieu de Jean- Sébastien Bach, repris du superbe générique du film. Les menus sont sobrement animés, sauf l’introduction du menu principal.

Le film est divisé en 9 chapitres, sans titres. Le découpage en chapitres est joliment présenté, chacune des six faces de dés à jouer ouvrant l’accès à un, puis deux, puis trois, etc… chapitres, repérés par le visage d’un des acteurs en médaillon et un numéro. Plus recherché que vraiment pratique…

Le menu audio offre le choix entre une version DD 5.1 et DTS.

Sous-titres disponibles pour les malentendants et piste « Audiovision » pour les mal voyant.

Bonus - 5,0 / 5

Martin Scorsese (VF et VOST, 1.33:1, 60’) est un intéressant documentaire tiré de la collection « Les réalisateurs ». Tout commence par une courte introduction de Jodie Foster, qui voit en Martin Scorsese le plus grand réalisateur américain du moment. Il est issu d’une famille d’ouvriers italo-américains vivant en bordure du Bowery, l’un des plus difficiles quartiers de Manhattan.
L’image (cinéma et télévision) a joué un grand rôle dans l’éducation du jeune Scorsese dont parents n’achetaient jamais de livres : cela le conduira à l’école de cinéma de la New York University. Deux courts métrages primés avant le premier long, Who’s That Knocking at My Door?, réalisé en 1969. Puis, c’est Hollywood avec Boxcar Bertha, produit en 1972 par Roger Corman. Suivra Mean Streets, écrit par Martin Scorsese, le film qui le révéla à la critique, décrivant la faune de Little Italy, bien que tourné à Los Angeles ; ce film marquera le début d’une longue collaboration avec Robert De Niro. Puis c’est la renommée mondiale avec la palme d’or décernée à Taxi Driver au festival de Cannes 1976, où Jodie Foster tenait le rôle d’Iris, qui lui fera réussir son passage du statut d’acteur enfant à celui d’acteur adulte, etc., etc.
Ce documentaire, richement illustré de scènes de films, de photos de plateau, laisse, opportunément une grande place aux confidences de Martin Scorsese, jamais ennuyeuses.
Passionnant ! Un modèle du genre !

The Real Casino (VOST, 1.33:1, 14’) fournit d’intéressantes anecdotes livrées par des témoins de l’époque, notamment de mafiosi qui ont connu les personnages qui ont inspiré Sam et Nicky, qu’on nous montre sur des photos ou des bouts de films. Les mafiosi qui régnaient sur Vegas venaient de Chicago. Tony Spilotro, dont on nous dit qu’il se faisait un point d’honneur de tuer lui-même ceux qui gênaient l’organisation, était apparemment aussi méchant et incontrôlable que le Nicky du film.

Les filmographies de Martin Scorsese, Robert De Niro, Sharon Stone et Joe Pesci ont l’air complètes. Dommage, toutefois, que le titre original des films n’y figure pas.

Un effort aurait pu être fait la bande-annonce, dont l’image, d’une qualité déplorable, a été recadrée en 4/3 et doublée en français.

Le tournage se limite à bien peu : 15 photos d’une méchante qualité technique.

Le Lien Internet conduit à des économiseurs d’écran et à 5 fonds d’écran.

Image - 5,0 / 5

Parfaite résolution, y compris au fond des lointaines perspectives de l’immense salle du casino ! Couleurs vives, contrastées. Un éblouissement de couleurs : les néons du « Strip » ne font pas dans la sobriété !

La compression ne laisse paraître aucun défaut, du même niveau de qualité que pour l’édition précédente de TF1 Vidéo.

Son - 4,0 / 5

Le son est très clair, sans effets spectaculaires, donnant une impression réaliste de profondeur, assez cohérente. Une courte scène de mitraillage (à 138’) est assez saisissante (vous n’assistez toutefois qu’à la guerre des gangs ; n’attendez donc pas les effets spectaculaires de Pearl Harbor ou de Windtalkers).

Un défaut un peu gênant dans la version doublée en français (le doublage est supportable) : dans les scènes se déroulant dans de grands espaces, la salle du casino par exemple, les voix paraissent très mates, sans cohérence avec l’ambiance sonore dans laquelle elles baignent.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S
Note du disque
Avis

Moyenne

4,7
5
6
4
3
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Marc
Le 2 août 2009
Pas de commentaire.
Avatar
Giuseppe Salza
Le 23 mai 2009
Pas de commentaire.
Avatar
Réal
Le 7 mai 2008
Pas de commentaire.

Lire tous les avis »

Multimédia

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)