Le Convoi des braves (1950) : le test complet du DVD

Travis et Sandy, deux aventuriers, acceptent d’accompagner pour une traversée du désert un convoi de Mormons jusqu’à la rivière de San Juan, Utah, où ils comptent s’établir…

John Ford regardait Le Convoi des braves (Wagon Master) comme l’un de ses meilleurs films. Un scénario quasi-documentaire suit la difficile progression des chariots, la traversée de rivières à gué, le franchissement d’escarpements dans lesquels une piste doit être creusée à la pioche. On retrouve le climat d’autres grands westerns classiques, comme La Piste des géants (The Big Trail, 1930) ou La Captive aux yeux clairs (The Big Sky, 1950) récemment testés.

Peu d’événements dramatiques : la rencontre avec les Navajos se termine pacifiquement par une invitation des colons à participer à des danses autour du feu de camp. Seule une petite bande de hors la loi réussit à troubler un temps une joie de vivre qui s’exprime souvent dans des quadrilles entraînants.

Avec la pureté du scénario, la photo est un des atouts du Convoi des Braves : derrière la caméra, Bert Glennon qui fut aussi le chef opérateur de sept autres films de John Ford dont Rio Grande (1950) et La Chevauchée fantastique (Stagecoach, 1939), testés pour vous.

Les moyens alloués ont permis de réunir une grosse troupe de figurants et une distribution solide des premiers rôles en tête de laquelle figure Ward Bond (une trentaine de films avec John Ford dont Le Massacre de Fort Apache (1948) et La Prisonnière du desert alias The Searchers, 1956). Et aussi Joanne Dru, tête d’affiche en 1949 de La Charge héroïque - She Wore a Yellow Ribbon - un autre grand John Ford. Et, dans les rôles de Travis et Sandy, Ben Johnson et Harry Carey Jr., deux autres habitués du cinéma de John Ford.

Les impressionnants paysages de Monument Valley et de la rivière du Colorado participent au charme exercé par Le Convoi des braves, tout comme les attelages à six chevaux, magnifiquement filmés dans leurs efforts et dans une spectaculaire ruée vers la rivière du convoi assoiffé.

Un très grand western !

Présentation spartiate dans un keep case cristal avec l’affiche originale du film sur la jaquette. On peut s’interroger sur l’utilité du menu fixe et muet : le film n’étant proposé, dans le sous-menu Langues que dans sa seule version originale, avec sous-titres français imposés (pas dans les habitudes de Warner).

L’image (1.33:1, noir en blanc) offre un magnifique dégradé de gris. La restauration l’a débarrassée des taches et griffures et lui assure une bonne netteté, sans altérer sa texture argentique, au prix d’un fourmillement discret qu’on remarque surtout sur les fonds de ciel. En ergotant, on peut relever des blancs légèrement brûlés et un scintillement occasionnel des scènes les plus éclairées.

Même satisfecit pour le son (Dolby Digital 1.0) : les parasites ont été éliminés, pratiquement pas de saturations et un le souffle à peine audible. La dynamique est surprenante pour l’âge du film.

Crédits images : © Warner Bros.