Chosen - Saison 1, 2 & 3 (2013) : le test complet du DVD

On sonne à la porte de Ian Mitchell, un avocat pénaliste de Los Angeles : sur le seuil de sa maison, un coffret de bois contenant un pistolet chargé, la photo et le nom d’un inconnu. Un appel téléphonique lui donne l’ordre de le tuer dans les 72 heures, faute de quoi sa fille paiera de sa vie sa désobéissance. Aussitôt après, une femme embusquée de l’autre côté de la rue ouvre le feu sur lui.

Le thème de la tuerie vue comme un divertissement a été souventes fois utilisé sur les écrans, par exemple dans Les Chasses du Comte Zaroff (The Most Dangerous Game, Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, 1932), plus récemment dans Battle Royale et Battle Royale II - Requiem (Kinji Fukasaku, 2000 et 2003) ou encore dans la saga Hunger Games. Et aussi dans les innombrables films sur les jeux du cirque dont les plus récents sont le Gladiator de Ridley Scott, 2000 (quinze ans déjà : comme le temps passe vite !) et l’excellente et sanglante série Spartacus.

Mais Chosen se distingue des autres par l’originalité de son approche du thème. Pour leur amusement exclusif, les membres d’une petite société secrète qui voient tout sans être vus, les watchers, choisissent des individus, les hunters, et les contraignent à tuer s’ils veulent sauver la vie d’un être cher. Ils sont eux-mêmes, sans le savoir, la cible d’autres hunters. Dans les instants suivant chaque meurtre, une équipe déguisée en policiers ou ambulanciers, les fixers, font disparaître les cadavres. Machiavélique !

Chosen a une autre particularité, celle d’avoir été initialement diffusée sur Internet, sur le site Crackle.com, une filiale de Sony Pictures, qui propose, contre abonnement, le visionnage en streaming de films ou de séries. Sony Pictures a dû estimer que les qualités intrinsèques de Chosen lui valaient les honneurs d’une édition sur nos galettes préférées : la saison 1 est sortie sur DVD en 2013 aux USA. Mais l’intégrale des saisons 1, 2 & 3, est, à ce jour, une exclusivité française.

L’originalité du thème n’est pas le seul atout de Chosen. C’est aussi un feuilleton au scénario tendu, très violent (voire sadique), riche en rebondissements, filmé avec des cadrages, des éclairages et des mouvements de caméras soignés. Hélas, tout ça est gâché, tout au long de la saison 1, par une agitation désordonnée de la caméra, le plus souvent injustifiée, particulièrement dans les gros plans de personnages tranquillement assis. Les choses s’arrangent nettement à partir de la saison 2. Rassurant pour la santé du chef op’ : le tremblement n’était probablement pas le signe annonciateur de la maladie de Parkinson.

Accessoirement, on est vite agacé par l’accompagnement musical de longues notes tenues et de percussions, répétitif et envahissant, pendant toute la série.

Milo Ventimiglia, le Peter Petrelli de Heroes, donne une forte présence, dans presque tous les plans, au personnage de Ian Mitchell. Un second personnage fait son entrée à la saison 2, Jacob Orr, interprété par Chad Michael Murray, une des figures de la série Les Frères Scott (One Tree Hill, 2003-2012). Nouveau personnage à la saison 3, celui de Josie Acosta, interprété par Rose McGowan (Grindhouse - L’intégrale, 2007) qui se bat comme une tigresse pour sauver la vie de ses deux enfants adolescents. Le reste de la distribution est solide.

À la découverte de cette étonnante série, on est certain de n’avoir pas fini d’entendre parler de leurs créateurs, Ben Ketai et Ryan Lewis. Leur projet immédiat est une quatrième saison de Chosen dont la diffusion est annoncée pour 2016.

Les trois saisons de Chosen (six épisodes d’une vingtaine de minutes chacun) tiennent sur trois DVD-9 présentés dans un boitier inséré dans un fourreau. Un menu fixe et muet propose le choix entre la version originale au format Dolby Digital 5.1 et deux doublages : en français et en allemand, au format Dolby Surround. Sous-titres en français, anglais et trois autres langues. Copie digitale offerte au format UltraViolet.

En supplément, sur le disque 1, une série d’entretiens (22’) avec les acteurs, le scénariste, le réalisateur… faits essentiellement de coups d’encensoir et de renvois d’ascenseur, dont certains, celui de Milo Ventimiglia notamment, sont truffés de  » you know  » tous les trois ou quatre mots.

L’image (1.78:1) se distingue par l’option de couleurs froides et légèrement désaturées. La texture est agréable et la définition satisfaisante, à l’exception de quelques séquences peu éclairées en intérieur.

Le son Dolby Digital 5.1, assez immersif, est à préférer au doublage en Dolby Digital 2.0 de la version française, pas très naturel de plus. Les dialogues sont clairs et bien équilibrés avec l’ambiance et l’accompagnement musical. Le niveau sonore de la saison 3 doit être poussé et les dialogues y sont occasionnellement étouffés.

Crédits images : © Sony Pictures