Le Massacre des morts vivants (1974) : le test complet du DVD

À une station-service, Edna renverse la moto de George. Il lui demande de l’emmener près de Manchester, dans la campagne, où des ingénieurs testent une machine visant à remplacer les pesticides : elle émet des radiations qui poussent les insectes à s’entredévorer. Edna est agressée par un homme mort huit jours plus tôt. Il semble que les radiations n’aient pas d’effets que sur les insectes…

Le Massacre des morts-vivants (No profanar el sueño de los muertos), coproduction hispano-italienne, a été réalisé en 1974 par le Catalan Jorge Grau, auteur d’une vingtaine de longs métrages explorant tous les genres, dont l’horreur et l’érotisme. Il a écrit le scénario de presque tous ses films, mais pas de celui qui nous occupe aujourd’hui.

Le Massacre des morts-vivants visait, nous dit-on dans le supplément, à créer une sorte de réplique en couleurs de La Nuit des morts vivants de George A. Romero (1968).

Si la barre était, sans le moindre doute, placée trop haut, ce film a cependant ses mérites. Il bénéficie d’une belle photographie dans le cadre magnifiquement fantastique du Peak District National Park, dans le Derbyshire, où a été tournée la plupart des scènes d’extérieur. Il recèle aussi une trouvaille : les nouveau-nés, devenus eux aussi agressifs sous l’effet des radiations, se mettent à grignoter les infirmières !

Un autre atout du film est la distribution des premiers rôles. On remarque surtout Cristina Galbó assez convaincante dans sa façon de subir les épreuves infligées à la malheureuse Edna. On y rencontre aussi Arthur Kennedy, alors au creux de la vague, dans le rôle d’un policier brutal qui, au profit des rebondissements du scénario, refuse obstinément de croire aux histoires de zombies qu’on lui raconte.

Les amateurs de gore ne seront pas déçus : les morts-vivants affamés se goinfrent des viscères bien sanguinolents de leurs victimes avec mastication en fond sonore ! Ce qui a certainement incité la censure à utiliser ses ciseaux dans plusieurs pays, y compris en France où le film est sorti en salles en 1980.

Pas inoubliable, mais tout de même primé au festival de Sitges, Le Massacre des morts-vivants se voit sans déplaisir.

Le Massacre des morts-vivants, le dernier sorti des six titres composant à ce jour la collection Ciné de Terror, éditée par Artus Films, tient sur un DVD-9, présenté, comme les autres titres de l’éditeur, dans un digipack de 6 mm dont la couverture et les deux pages intérieures reproduisent des affiches du film.

Le menu, fixe et musical, propose le film dans sa version originale (celle en anglais), avec sous-titres optionnels, et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 1.0.

En supplément, Le sommeil des morts (50’) par David Didelot, cocréateur du fanzine Vidéotopsie et auteur de Gore, dissection d’une collection, un livre édité en 2014 par Artus Films. Il fait une revue détaillée de la carrière de Jorge Grau en partant de sa formation de scénariste en Italie. Le Massacre des morts-vivants est, nous dit-il, le premier film espagnol à avoir montré une femme entièrement nue alors que commençait à souffler un vent de liberté au crépuscule de l’ère Franco. Il voit dans le film un contenu politique qui m’a un peu échappé, je dois le confesser. Un document dense.

Pour finir, un diaporama et les bandes-annonces des autres titres de la collection Ciné de Terror.

L’image (1.85:1), proprement restaurée, bénéficie de couleurs fraîches, de contrastes marqués et d’une bonne résolution, au moins pour les plans serrés : on ne loupe rien des sanglantes ripailles des morts-vivants ! Seuls quelques plans larges sont un peu estompés. L’étalonnage des couleurs a quelques faiblesses, les visages prenant occasionnellement une coloration orange.

Le son Dolby Digital 1.0, au spectre assez étroit, réussit à donner une bonne présence, avec quelques saturations, à l’accompagnement musical fait d’une musique planante, de souffles haletants et de battements de coeur. Les dialogues sont restitués clairement dans les deux versions. Un souffle assez fort se fait un peu trop remarquer dans les passages sans musique.

Crédits images : © Artus Films