Casa Grande (2014) : le test complet du DVD

Réalisé par Fellipe Barbosa
Avec Marcello Novaes, Suzana Pires et Thales Cavalcanti

Édité par Damned Films

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Le 17/11/2015
Critique

Casa Grande

Jean, en terminale dans un lycée catholique de Rio et Nathalie, sa soeur âgée de 14 ans, vivent dans le confort douillet d’une grande maison dans une banlieue chic. Pourtant, le père de famille, gestionnaire d’un fonds d’investissement, a été ruiné par la crise financière de l’automne 2008. Il n’a rien laissé paraître, mais son endettement l’a amené à licencier Severino, le chauffeur qui conduit tous les matins Jean au lycée. Ce dernier a mal reçu cette décision, ce qui va contribuer à altérer ses relations avec son père.

Le jeune réalisateur brésilien Fellipe Barbosa, également coscénariste, signe en 2014, avec Casa grande, son premier long métrage de fiction, une sorte de récit autobiographique, nous confie-t-il dans l’entretien en bonus.

Casa grande, un roman initiatique, montre l’éveil de Jean à la réalité qui entoure le cocon familial. Éveil déclenché par le licenciement du chauffeur, non seulement parce qu’il suscite en lui, pour la première fois, une remise en cause de l’autorité du père, mais aussi parce qu’il l’oblige à prendre le bus pour ses allers et retours au lycée, lui donnant l’occasion de côtoyer des gens d’autres milieux et de rencontrer Luiza, une fille de son âge, mais si différente de lui : métisse, elle vit avec sa seule mère dans un quartier pauvre.

Casa Grande

En toile de fond de la relation qui se noue entre ces deux-là, apparaissent, esquissées, certaines transformations sociales et politiques du Brésil. Est particulièrement évoquée une loi de 2012 qui impose des quotas raciaux visant à faciliter l’accession des classes défavorisées à une meilleure éducation et à de meilleurs emplois. Sous-jacente, aussi, l’insécurité de la ville.

La caméra fouine à droite et à gauche, dans les rues de quartiers pauvres, donnant au film une dimension documentaire. L’occasion d’apprendre ce qu’est le forró, un genre musical populaire du Nordeste, interprété par un accordéon, un triangle et un zabumba (tambour plat), sur un rythme qui rappelle celui de la rumba.

Casa grande, plusieurs fois primé, fait parfois penser à une telenovela, par sa mise en scène, sa direction d’acteurs (les jeunes sont tous des débutants, les adultes sont des vedettes de télévision) et son écriture à plusieurs caméras, marquée par une succession de champs et contrechamps. Cette approche simple, banale en quelque sorte, d’une chronique familiale et sociale, a le mérite de servir son authenticité.

Casa Grande

Édition - 8 / 10

Le DVD-9 de Casa grande est, comme tous les autres titres édités par Damned Distribution, présenté dans un fin digipack. Le menu, fixe et muet, reprenant le dernier plan du film, également sur la jaquette, ne propose le film que dans sa version originale (avec sous-titres optionnels) mais avec le choix entre deux formats : Dolby Digital 5.1 ou stéréo.

En supplément, un court métrage assez abouti, plusieurs fois primé, réalisé par Fellipe Barbosa en 2007, Baiser salé (Salt Kiss, 18’, 1.78:1 en 4/3). Rogério a invité des amis à fêter le nouvel an dans sa villa. Il va tout faire pour convaincre son ami Paulo, venu avec sa jeune épouse Luma, de retourner au célibat pour profiter pleinement de la vie.

Suit un entretien avec le réalisateur (11’), en français, enregistré en 2015 à Paris. Il a acquis sa formation au cinéma à la Columbia University de New York et confie que le personnage de Jean est une projection de lui-même : il a été l’élève de Saint Benoît, le seul lycée du Brésil à n’accueillir que des garçons. Il a aussi voulu évoquer les changements sociaux qui se manifestent au fur et à mesure que les citoyens prennent progressivement conscience de leurs droits. Curieusement, l’entretien s’arrête abruptement sur un écran noir, près de deux minutes avant l’expiration de la durée annoncé.

Pour finir, quatre scènes coupées (11’) en VOST, avec une qualité d’image brute, avant tout soin de postproduction.

L’image (1.85:1) est lumineuse, avec une texture agréable, des couleurs soigneusement étalonnées et des contrastes qui assurent une bonne lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage.

Le son (Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo, au choix) restitue les dialogues avec clarté, dans un bon équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical. Le format multicanal procure une immersion convaincante dans l’ambiance des rues, des discothèques ou sous les grosses averses.

Casa Grande

Crédits images : © Migdal Filmes

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
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Philippe Gautreau
Le 17 novembre 2015
Casa grande montre comment un petit incident déclenche chez Jean, lycéen calme d’un milieu bourgeois, une quête initiatique qui commence par la remise en cause des valeurs établies. En toile de fond de cette simple histoire, un aperçu de la diversité de Rio de Janeiro…

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