Le Pirate de Capri (1949) : le test complet du DVD

Naples, à la fin du XVIIIème siècle. Des hommes, les Pirates de Capri, cherchent à libérer le peuple de l’oppression exercée par la reine Marie-Caroline et le baron von Holstein, chef de la police. Ces hommes sont menés par le capitaine Sirocco, un justicier masqué.

Coproduction italo-américaine, Le Pirate de Capri a été tourné en deux versions : une version en italien et une version en anglais, celle testée ici. C’est peut-être pourquoi le film a été coréalisé par Giuseppe Maria Scotese dont le nom n’est pas crédité. Sous le titre donné au générique d’une copie destinée aux salles françaises, Le Pirate de Capri, figure entre parenthèses le titre italien… avec une faute d’orthographe : I pirato di Capri ! Le titre original de la version américaine est The Masked Pirate, devenu Captain Sirocco à l’occasion d’une ressortie.

Edgar G. Ulmer avait une précieuse corde à son arc : celle de pouvoir tourner des films avec quelques poignées de dollars sans que le manque de moyens se voit trop. C’est le cas avec Le Pirate de Capri : le budget a permis la fabrication (ou la location) de costumes de la cour de la reine Marie-Caroline de Bourbon-Siciles qui se présente elle-même comme la soeur de l’infortunée Marie-Antoinette, reine de France, au prix d’un audacieux pied de nez à la vérité historique. Mais ce qui lui permet de justifier l’interdiction que le mot  » peuple  » soit prononcé devant elle.

Louis Hayward tient le rôle-titre, un habitué des films en costume : il a été, tour à tour, le comte de Monte Cristo, le Capitaine Blood et le Masque de fer. Dans Le Pirate de Capri, il succombe aux charmes de Mercedes Villalta Lopez, interprétée par l’Italienne Mariella Lotti à laquelle sa beauté (plus que la qualité de son jeu) permit de jouer dans 55 films en 13 ans !

Le Pirate de Capri, un peu trop bavard, manque de rythme, malgré quelques scènes d’action avec abordage, poursuites sur les toits et quelques combats à l’épée plutôt bien mis en scène. Un des atouts est l’accompagnement musical de Nino Rota, qui se laisse toutefois aller à l’emphase dans les moments dramatiques avec le renfort d’un choeur soutenu par tout l’orchestre.

Le Pirate de Capri n’est pas un film indispensable. Le cinéphile ne pourra cependant qu’approuver qu’il soit, désormais, disponible sur DVD grâce à Artus qui s’évertue à sortir d’un oubli définitif des films de série B. Dans la même collection, Les grands classiques hollywoodiens, sort simultanément L’Ile des péchés oubliés, un autre film d’Edgar G. Ulmer, tourné en 1943.

C’est la version américaine du film Le Pirate de Capri (90’) qui est ici proposée, en anglais avec sous-titres français optionnels et dans un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 mono.

Pas de supplément si ce n’est, en guise de bande-annonce, une courte scène extraite du début du film et les teasers de trois autres titres, L’Ile des péchés oubliés, Tempête sous la mer et Le Pirate des Mers du Sud.

L’image (1.37:1, noir et blanc) est, comme nous le laisse deviner un avertissement, passablement dégradée par les taches, des rayures et quelques rares sauts. Si les noirs manquent un peu de densité, les contrastes sont cependant assez fermes.

Le son (Dolby Digital 2.0 mono) est, dans l’ensemble, assez propre, avec un souffle acceptable. Le spectre est étroit, avec un déficit des graves, et la musique sature dans tous les passages forte.

Crédits images : © Artus Films