Ce documentaire est composé de 5 volets de 52 minutes chacun.
1. Vers la prophétie : Mahomet naît à La Mecque, six
mois après la mort de son père Abdallah, pauvre caravanier de
la tribu des Qoraïch, maîtres de la cité. À la mort de sa
mère, alors qu’il n’a que cinq ans, Mahomet est confié à la
garde de son oncle, caravanier lui aussi. Au cours de ses
déplacements, il découvre d’autres cités, d’autres cultures.
Si les Qoraïchites adoraient alors plusieurs dieux, dont
Alat, la divinité féminine, Hoza, la puissante et Manat, la
mort, d’anciens textes assyriens et babyloniens se référaient
à un dieu unique.
2. La révélation : Mahomet a 40 ans, en l’an 601 de
l’ère chrétienne, quand un « ange » lui ordonne de lire un
texte l’assurant que c’était « la parole de Dieu ». À partir de
là, selon la tradition, les versets, qui allaient plus tard
composer le Coran, lui seront dictés, sur une période de 23
ans.
3. Médine et la loi : Mahomet, après avoir converti
ses proches, émigre avec eux à Yatrib (qui deviendra Médine),
à 350 km au nord, pour échapper aux persécutions des
Mecquois, inquiets du développement du monothéisme. Nous
sommes en 622 de l’ère chrétienne, l’année de l’hégire, qui
marque le début de l’ère musulmane. La cité, où cohabitent
plusieurs tribus arabes et juives, nommera Mahomet aux
fonctions d’arbitre, de juge de paix. Deux messages de
tolérance lui sont alors dictés : « Il n’y a pas de contrainte
en religion » et « celui d’entre vous qui le veut, peut croire
et celui qui le veut, peut ne pas croire ». Un pacte est alors
signé avec les juifs. Peu à peu, les musulmans s’arment pour
mener des razzias ou résister au siège des infidèles. Peu à
peu, aussi, la religion s’arabise : Mahomet fait remonter la
révélation à Abraham, donc à la première source connue du
monothéisme, considérant ainsi les religions judéo-
chrétiennes comme des déviances. La tribu juive des Qorayza
est anéantie en une seule journée : les 900 hommes sont
décapités, les femmes et enfants sont vendus comme esclaves.
4. Le pouvoir et La Mecque : alors que s’est élaboré
l’essentiel des prescriptions, réparties en trois catégories
(commandements, interdictions, choses licites), Mahomet a
renforcé son influence et sa puissance. En 630, à la tête
d’une armée de plus de 10.000 hommes, il assiège La Mecque,
brise les idoles de la Kaaba et impose l’Islam.
5. Le Coran : Mahomet, avant de mourir, en 632, reçoit
une dernière « révélation » : l’annonce de la fin de la
prophétie. Si la plupart des versets ont été transcrits par
les compagnons de Mahomet, de son vivant, sur les « planches »
éparses, c’est bien après sa mort que les versets, regroupés
en sourates, seront rassemblées dans le Coran, principalement
sous le règne de Othman. L’ordonnancement des sourates ne
suit pas leur chronologie : les plus longues sont au début du
livre, les plus courtes à la fin. Des difficultés
d’interprétation résultent du délicat déchiffrage de
l’écriture arabe qui procédait alors du nabatéen : seules les
consonnes étaient tracées et une même graphie pouvait figurer
plusieurs consonnes. De plus, les hadiths, récits de la vie
du prophète, provenant de multiples sources, sont devenus,
pour certains musulmans, aussi importants que les versets du
Coran. D’autres difficultés d’interprétation sont nées d’une
contradiction entre deux sourates, qui ne peut pas être levée
en raison des incertitudes sur leur chronologie, ou encore de
« versets équivoques », qui côtoient les « versets explicites ».
Une grande place laissée à l’interprétation explique que
certains musulmans croient à l’absence de contrainte en
religion, alors que d’autres sont convaincus qu’il est
légitime d’imposer l’Islam à tous les « infidèles »…
Se succèdent photos de paysages, interviews d’historiens et
de religieux (pas toujours aisé de distinguer les uns des
autres), lecture du Coran et récits de la vie du prophète.
Sont également insérés, avec plus ou moins d’à propos, des
documents d’archive sur le pèlerinage de La Mecque.
Un document foisonnant… Une grande page d’histoire sur la
naissance d’une religion qui allait devenir la religion de la
péninsule arabique, avant de se répandre hors de ses
frontières, tout en se divisant entre plusieurs tendances,
schisme après schisme. Le point de vue sociologique n’est pas
négligé : on voit, notamment, comment l’Islam a accordé un
statut à la femme et comment, dans le temps, ou sous
l’influence de contingences locales, ce statut a régressé.
En contrepoint, une splendide musique originale pour
instruments orientaux composée par deux… Canadiens, Gaëtan
Gravel et Serge Laforest.
Le sujet aurait gagné à être sensiblement resserré, en
élaguant parmi les trop nombreux intermèdes où des enfants
psalmodient des versets coraniques ou récitent des extraits
des hadiths, d’autant que 11 autres récits se retrouvent dans
les suppléments.
Un surétui protège le boîtier keep case contetant deux DVD
joliment sérigraphiés en noir, avec caractères entrelacés
mats se détachant du fond brillant.
L’image est belle, bien contrastée. Mais le choix du format
4/3 plein écran, maintenant désuet, est contestable : le
format 16/9 s’imposait pour les plans de paysages et
d’architecture.
Les suppléments, contenus à la fin du deuxième disque,
ajoutent de courts récits à tous ceux, déjà bien nombreux, du
film. Pas indispensable…
Les menus sont fixes, élégants, dans ce style oriental (cela
s’imposait !), sur fond de musique originale. Il sont
proposés avec un choix entre trois langues. Chacun des cinq
titres est découpé en une vingtaine de chapitres, repérés par
des vignettes fixes et un résumé succinct des faits marquants
de la vie de Mahomet.
Choix entre trois versions audio (français, allemand,
anglais) en Dolby Digital 2.0, sans différence perceptible de
qualité.
On peut, à la volée, changer de version audio et choisir les
sous-titres (ou les supprimer).
Onze récits des faits et gestes de Mahomet, en langue
arabe avec sous-titres.
Ces récits n’ajoutent pas grand-chose à tous ceux, déjà fort
nombreux, parsemés sur chacun des cinq titres (on peut, à
l’occasion, se demander si l’ajout de bonus à un documentaire
présente un quelconque intérêt).
1. le voyage nocturne (3’06”)
2. l’entrée du prophète à Médine (1’47”)
3. « oui, j’ai tué l’oncle du prophète » (2’29”)
4. Mahomet miséricordieux (30”)
5. la désignation d’Ali comme successeur (2’01”)
6. la mort du prophète (2’05”)
7. la construction de la première mosquée d’Égypte (1’34”)
8. Moad Ibn Jalal et les sources de la législation (1’01”)
9. l’arbitrage
10. Karbala dans la mémoire des chiites (1’47”)
11. dans le mausolée du petit-fils du prophète (58”)
L’image est contrastée, les couleurs sont éclatantes. Mais, une fois de plus : dommage que le document n’ai pas été filmé en 16/9 (ou, pire encore, qu’il ait été recadré en 4/3) !
Le son stéréo est clair, mettant en valeur l’excellente
musique originale pour instruments orientaux.
Les voix sont correctement enregistrées, tant celles du son
direct que celles du doublage.
Coup de chapeau, au passage, pour la qualité du doublage : il
ne donne jamais, quelle que soit la langue, dans le registre
gnangnan qui nous est souvent infligé !