J'ai failli te dire je t'aime (2014) : le test complet du DVD

Alex, 37 ans, a tout pour être heureux : une belle gueule, une santé de fer, un job de rêve dans une agence de pub, un splendide appartement sur les hauteurs de Barcelone. Et pourtant, il broie du noir : Elena, à laquelle il venait de proposer le mariage, l’a soudainement plaqué. Un moment d’inattention au volant et il renverse le scooter de Niki. Coup de foudre réciproque. Niki lui fait des avances appuyées. Le début d’un grand amour, sans aucun doute. Ah, j’allais oublier : la belle Niki n’a que 17 ans…

J’ai failli te dire je t’aime (Perdona si te llamo amor) est l’adaptation, faite en 2014 par Joaquín Llamas, du film italien Scusa ma ti voglio sposare, réalisé en 2010 par Federico Moccia sur un scénario tiré de son roman éponyme.

Les romans de Federico Moccia, des histoires d’amours impossibles qui finissent pourtant par aboutir (l’amour est le plus fort), ont le vent en poupe, en Italie, mais aussi ailleurs en Europe, notamment en Espagne, où le roman, sous le titre Perdona si te llamo amor, s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires !

Ça se confirme : l’Espagne est une terre bénie pour les écrits et les films de Federico Moccia. Rappelez-vous le succès de la saga baptisée chez nous Twilight Love, avec ses deux chapitres, 3 mètres au-dessus du ciel (Twilight Love) et J’ai envie de toi (Twilight Love 2), tous les deux réalisés par Fernando González Molina en 2010 et 2012. Une autre histoire d’amour impossible, pas pour la différence d’âge, cette fois, mais pour la différence de milieu social : Babi est le rejeton d’une famille bourgeoise aisée, Hugo a grandi dans la rue.

Là encore, les deux volets de l’histoire avaient inspiré, en Italie, une première adaptation pour le grand écran, accueillie avec une certaine indifférence, par Luca Lucini en 2004 pour la première partie, par Luis Prieto en 2007 pour la suite.

Le succès fut au rendez-vous en Espagne : Tres metros sobre el cielo fit un tabac avec une recette en salles proche de 15 millions d’euros. Le second chapitre, Tengo ganas de ti, démarra tout aussi fort, mais tint moins bien la distance. J’ai failli te dire je t’aime commença plus modestement, mais réussit quand même à accumuler une recette de 3 millions d’euros. Pas de chiffres d’entrées pour la France : aucun des films n’est sorti dans nos salles.

Les histoires d’amour ont toujours eu leur public, en particulier, depuis Roméo et Juliette, quand la passion est contrariée par le mauvais sort ou les préjugés. Le succès de 3 mètres au-dessus du ciel (Twilight Love) a été favorisé par un ancrage assez réussi dans l’univers des adolescents d’aujourd’hui, dont le succès de la saga Twilight a révélé qu’il était porteur.

3 mètres au-dessus du ciel (Twilight Love) devait aussi beaucoup au talent des deux acteurs principaux, Mario Casas et, surtout, à María Valverde, lumineuse.

J’ai failli te dire je t’aime a ses atouts : le cadre de Barcelone, assez bien mis en valeur, et deux acteurs bien à leur place. Alex, c’est l’Italien Daniele Liotti, que nous avions remarqué dans l’excellente série Corleone (Il Capo dei capi, 2007). Niki est interprétée par Paloma Bloyd, née à Chicago où elle suivit les cours de l’Actor’s Studio. Mais c’est en Espagne qu’elle a commencé d’apparaître devant les caméras, à une exception près : elle tenait le rôle de Charlotte d’Aragon dans la série Borgia, celle créée par Tom Fontana en 2011. Elle est bouillonnante dans son interprétation de Niki avec une tendance à vouloir en faire un peu trop.

J’ai failli te dire je t’aime, comparé à 3 mètres au-dessus du ciel (Twilight Love), est trop lisse. Ce qui se passe pendant les deux heures que dure le film est trop prévisible, y compris l’inévitable rupture provisoire, assez maladroitement amenée d’ailleurs. Les personnages, à peine esquissés psychologiquement, manquent d’épaisseur. Et, surtout, leur relation n’est présentée qu’en surface. Ces réserves faites, J’ai failli te dire je t’aime se regarde sans déplaisir.

Attendons de voir l’accueil qui sera réservé à ce troisième titre. La saga Twilight Love, sous ses trois conditionnements, éditions simples et coffret réunissant les deux titres, s’est vendue à plus de 50 000 exemplaires, un score remarquable pour des titres privés d’une diffusion dans les salles de cinéma. Une occasion de plus pour rappeler que l’édition vidéo joue un rôle essentiel en assurant la diffusion de films à un plus large public et en donnant une seconde chance à d’autres, restés trop peu de temps à l’affiche.

J’ai failli te dire je t’aime (115’) tient sur un DVD-9 logé dans un keep case de 14 mm. Le menu animé, avec la chanson Perdona si te llamo amor en fond musical, offre le choix entre la version originale au format Dolby Digital stéréo, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français Dolby Digital 5.1.

En supplément, un documentaire sur le tournage (14’) dans lequel défilent Federico Moccia, le réalisateur et les acteurs pour nous dire que la film raconte une histoire d’amour dont ils nous donnent les grandes lignes. Pas indispensable.

Dans l’Espace découverte Koba Films, de courts extraits de 3 mètres au-dessus du ciel (Twilight Love) et de J’ai envie de toi (Twilight Love 2), bien sûr, et de deux films intéressants qui nous arrivent aussi directement en vidéo, Troisième étoile à droite (Third Star, Hattie Dalton, 2015) et Hector et la recherche du bonheur (Peter Chelsom, 2015).

L’image (2.35:1) est impeccable, bien définie, avec des couleurs agréablement saturées et soigneusement étalonnées, dans toutes les conditions d’éclairage. Nickel !

Le son Dolby Digital stéréo de la version originale est clair et assure un bon équilibre entre ambiance, accompagnement musical et dialogues, parfois légèrement étouffés. On peut discuter le choix d’avoir réservé le format 5.1 au doublage français, assez correct. Mais la différence est à peine audible, l’image sonore étant centrée sur les voies avant.

Crédits images : © Koba Films