Le Rouge et le Noir (1997) : le test complet du DVD

Réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe
Avec Carole Bouquet, Kim Rossi Stuart et Judith Godrèche

Édité par Koba Films

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Le 30/03/2017
Critique

Le Rouge et le Noir

1830. Julien Sorel, recommandé par l’abbé Chélan, est placé comme précepteur chez Monsieur de Rênal, maire de Verrières. Séduisant et intelligent, Julien brûle d’échapper à sa modeste condition et de se faire un nom. Son goût pour les lettres le fait aspirer au séminaire sans qu’il ait les moyens d’y poursuivre ses études. Dès leur première rencontre, Madame de Rênal est troublée, puis irrésistiblement attirée par ce jeune homme cultivé, si différent des aristocrates qu’elle côtoie…

Le Rouge et le noir, chronique de 1830, chef-d’œuvre de Stendhal et monument de la littérature romantique, se réfère à des événements réels, ceux de l’affaire Antoine Berthet, un séminariste guillotiné pour avoir tenté, en 1827, d’assassiner l’épouse d’un maire, la mère des enfants dont il était le précepteur avec laquelle il avait eu une liaison qu’elle allait plus tard rendre publique, ruinant ainsi ses espoirs de mariage avec une autre femme.

Le roman a été adapté à l’écran pas moins de six fois. Deux fois au temps du muet, en Italie par Mario Bonnard (Il Rosso e il nero) en 1920 et en Allemagne par Gennaro Righelli (Der geheime Kurier, 1928), avec Ivan Mosjoukine dans le rôle de Julien Sorel. Gennaro Righelli réalisera en 1947 une seconde version, en Italie cette fois, Il Corriere del re, avec Rossano Brazzi. Vient ensuite, en 1954, celle de Claude Autant-Lara, avec Gérard Philipe et Danièle Darrieux, la plus connue mais pas la meilleure, en partie parce que Julien Sorel et Madame de Rênal paraissaient avoir le même âge.

Les trois dernières adaptations, pour la télévision, d’une meilleure tenue, sont, en 1961, celle écrite et réalisée par Pierre Cardinal, notamment grâce à l’interprétation de Madame de Rênal par Micheline Presle, puis la minisérie anglaise coproduite par la BBC The Scarlet and the Black, réalisée par Ben Bolt en 1993 avec Ewan McGregor dans le rôle de Julien Sorel et Rachel Weisz dans celui de Mathilde de La Mole.

Le Rouge et le Noir

Pour finir, celle qui nous intéresse aujourd’hui, réalisée par Jean-Daniel Verhaeghe en 1997, sur un scénario coécrit avec Danièle Thompson. Jean-Daniel Verhaeghe s’est fait une spécialité des adaptations d’œuvres littéraires, en particulier romantiques avec, parmi les plus achevées, Bouvard et Pecuchet (1989), Eugénie Grandet (1994), Le Père Goriot (2004) et quatre épisodes des collections Au siècle de Maupassant : Contes et nouvelles du XIXème siècle et Chez Maupassant.

En réduisant le nombre de personnages (Madame de Rênal n’a plus qu’un enfant au lieu des trois du roman), en passant à pieds joints sur certaines phases de la vie de Julien Sorel (sa vie au séminaire est à peine esquissée), l’adaptation a permis de conserver l’essentiel, l’obsession qui habite Julien Sorel : se servir de son éducation pour s’élever au-dessus de sa condition de fils d’un pauvre charpentier en choisissant « le noir », la soutane, « le rouge », l’uniforme d’officier n’étant plus à sa portée depuis la fin des campagnes napoléoniennes.

La mise en scène de Jean-Daniel Verhaeghe, la photo de Gérard Vigneron, son chef opérateur attitré, l’accompagnement musical de Philippe Sarde (Barocco d’André Téchiné, La Guerre du feu de Jean-Jacques Annaud et Tess de Roman Polanski), le faste des décors et costumes, aboutissent à une adaptation soignée, peut-être un peu trop sage, de l’œuvre de Stendhal qu’elle ne dénature pas.

Le Rouge et le noir reste néanmoins en attente d’une adaptation de référence, peut être sous la forme d’une série dont la durée autoriserait un examen plus approfondi de la personnalité de Julien Sorel et une découverte plus progressive du cheminement qui l’a conduit à sa perte, analysés au long des 600 pages du roman.

Le Rouge et le Noir

Édition - 7 / 10

Le Rouge et le noir, présenté en deux parties (98 et 109 minutes) tient sur deux DVD-9 logés dans un boîtier couleur bronze de 14 mm. Le menu animé et musical propose le téléfilm au format audio Dolby Digital 2.0 stéréo.

Aucun supplément. Juste l’Espace découverte avec un extrait de quatre récentes éditions Koba Films, Pemberley, La Dame de Wildfell Hall, L’espionne de Tanger et Palmiers dans la neige.

L’image (1.66:1), propre, lumineuse, bien contrastée avec des noirs denses et une délicate palette de couleurs, bénéficie d’une résolution au meilleur niveau que le DVD puisse offrir.

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo, propre lui aussi, met en valeur la musique de Philippe Sarde et restitue correctement l’ambiance. Malheureusement, l’équilibre est mal assuré entre l’accompagnement musical, l’ambiance et les dialogues, parfois audibles au seul prix d’un gros effort d’attention.

Crédits images : © Koba Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 1 avril 2017
Le Rouge et le noir, relu par Jean-Daniel Verhaeghe avec la complicité de la scénariste Danièle Thompson, est probablement la meilleure adaptation jamais faite de ce chef-d’œuvre de la littérature romantique. On reste toutefois en attente d’une version de référence qui donnerait plus d’épaisseur aux personnages.

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