Le Jardin des délices (1970) : le test complet du DVD

Jardín de las delicias, El

Réalisé par Carlos Saura
Avec Luchy Soto, Francisco Pierra et Jose Luis López Vázquez

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 23/05/2017
Critique

Le Jardin des délices

À la suite d’un accident, Antonio, un riche industriel, se retrouve paralysé, aphasique et amnésique. Son entourage tente par tous les moyens de l’aider à recouvrer la mémoire pour obtenir la combinaison du coffre-fort et le numéro de son compte bancaire en Suisse.

Le Jardin des délices (El Jardín de las delicias, 1970) est le septième long métrage de Calos Saura, sorti entre La Madriguera (1969) et Anna et les loups (1973). Après le lent panoramique du générique dans un atelier désaffecté, envahi par un bric-à-brac hétéroclite (annonçant la confusion mentale d’Antonio ?), une des premières scènes du film ne manque pas d’intriguer : un homme et une femme jouent un mélodrame ; en contrechamp, le visage d’un homme, les traits figés, l’air absent, assis sur une chaise roulante.

La famille use de tous les moyens, y compris les plus farfelus, pour créer le choc psychologique qui pourrait réveiller la mémoire d’Antonio, en tentant de lui faire prendre conscience de son identité : remettre en scène ses peurs d’enfance, sa communion (avec l’irruption dans l’église des « rouges » avec l’étendard de la République), son mariage et même des moments d’intimité avec ses maîtresses dans l’espoir que le titillement sexuel crée le déclic attendu, etc.

Le Jardin des délices

La diffusion du film fut interdite par la censure franquiste pour « moquerie manifeste envers l’action de notre armée lors de la dernière guerre espagnole et mépris des principes du Mouvement national, présentation irrévérencieuse des pratiques, croyances et cérémonies religieuses confinant au blasphème ».

Bien que l’idée du film lui soit simplement venue de l’histoire d’un homme fortement diminué par un accident de la route, Carlos Saura cherche, sans l’ombre d’un doute, à épingler les travers du franquisme. Certains ont même vu dans le film une représentation de la bourgeoisie espagnole, désemparée par l’annonce de la déchéance du Caudillo, sévèrement atteint par la maladie de Parkinson.

José Luis López Vázquez interprète avec justesse l’étrange Antonio. Il fut en tête d’affiche de deux autres films de Carlos Saura : Peppermint Frappé (1967) et La Cousine Angélique (1974).

Le Jardin des délices

Édition - 7 / 10

Le Jardin des délices, une fable ironique et cruelle, nous revient, en édition séparée, dans une nouvelle Collection Carlos Saura. Il était l’un des films du coffret de neuf DVD Carlos Saura : Les années rebelles 1965-1979 édité en novembre 2015 par Tamasa Diffusion.

Le Jardin des délices (91 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un mince digipack. Sur la couverture, une composition graphique de Betty, reprise sur la sérigraphie du disque et sur le menu fixe et musical. Le film est présenté dans sa version originale, avec sous-titres optionnels parfaitement lisibles, mais placés un peu trop haut sur l’image.

Le Jardin des délices

Le bonus vidéo se limite à une galerie d’une vingtaine de photos du film recadrées en 1.20:1 ou 1.33:1 et de quelques affiches.

L’image (1.66:1) restaurée, précise, respecte la texture argentique, propose une palette de couleurs légèrement insaturées, soigneusement étalonnées.

Le son Dolby Digital 2.0 mono, à la bande passante relativement ouverte, est propre (hormis quelques petits bruits parasites très occasionnels) et pratiquement sans souffle. Saturations fréquentes dans les aigus de l’accompagnement musical.

Le Jardin des délices

Crédits images : © Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 23 mai 2017
Le Jardin des délices, ou comment savoir où Antonio, devenu amnésique, a caché son magot. Sous ce prétexte, Carlos Saura, avec un humour grinçant, dresse un portrait sans concession de la bourgeoisie dans un film qui fut interdit par le régime franquiste

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