Réalisé par Justin Chadwick
Avec
Gillian Anderson, Charles Dance et Denis Lawson
Édité par Koba Films
Un fabuleux héritage a donné lieu à un interminable procès, autour duquel se croisent des destins très divers, celui de Lady Deadlock qui cache un lourd secret, du riche philanthrope John Jarndyce, de deux jeunes orphelines aux origines mystérieuses, Esther Summerson et Ada Clare, d’un jeune clerc indiscret, d’un très inquiétant avocat et d’un petit balayeur de rue…
La Maison d’Âpre-Vent (Bleak Housei() est le premier drame filmé pour la BBC en haute définition, une occasion de regretter d’avoir été privés de l’édition Blu-ray, sortie au Royaume Uni en février 2008.
Le célèbre scénariste Andrew Davies (auteur du scénario ou showrunner de près d’une centaine de téléfilms et séries, dont House of Cards, la version originale réalisée en 1990 et son remake américain - 2013-2017) a signé l’adaptation d’un roman de Charles Dickens, initialement publié en feuilleton en 1852 et 1853. Andrew Davies venait d’écrire une autre adaptation de Dickens, La Petite Dorrit, une magnifique minisérie récemment éditée en France par Koba Films.
La Maison d’Âpre-Vent, emblématique de l’oeuvre de Dickens, contient une charge sévère contre la société et les institutions de son temps, épinglant principalement des défaillances du système judiciaire, illustrées par un interminable procès sur la dévolution d’un héritage qui engraisse depuis plusieurs décennies des avocats peu scrupuleux. Rien d’étonnant à ce que ce roman ait inspiré trois adaptations antérieures pour l’écran, dont une, en 1985, par Arthur Hopcraft, avec Diana Rigg et Denholm Elliott en tête d’affiche.
La Maison d’Âpre-Vent nous emmène dans l’intimité de gens aisés, dans Bleak House, le manoir de John Jarndyne et dans l’hôtel particulier de Sir Leicester Dedlock et de son épouse. Un contraste saisissant avec la misère des bas-fonds londoniens, l’exploitation des enfants… montrées en arrière-plan.
Au soin apporté à la mise en scène, à la photographie, aux décors, aux costumes, s’ajoute une solide distribution, avec deux jeunes actrices remarquables, Anna Maxwell Martin, distinguée pour son interprétation d’Esther Summerson par un (BAFTA Award(, et Carey Mullligan, à ses débuts devant les caméras. Mais figurent aussi au générique, Charles Dance, glaçant dans le rôle du sinistre Mr. Tulkinghorn, Gillian Anderson, émouvante dans celui de Lady Dedlock, et deux « gueules » des écrans d’outre-Manche, Burn Gorman, dans le rôle du clerc Guppy et Phil Davis dans celui de Smallweed, un répugnant usurier.
Longtemps attendue, La Maison d’Âpre-Vent nous arrive enfin par les bons soins de Koba Films qui a fait traverser le Channel à une foultitude de remarquables téléfilms et séries coproduites par la BBC.
La Maison d’Âpre-Vent (8 x 52 minutes, alors que l’édition britannique avait été divisée en 15 épisodes) tient sur trois DVD-9 logés dans un boîtier bleu non fourni pour le test, effectué sur check disc. Le menu animé et musical propose la seule version originale, avec sous-titres optionnels, au format Dolby Digital 2.0 stéréo.
Pas de bonus, juste (L’Espace découverte Koba Films( avec de courts extraits de quatre autres séries, De grandes espérances (2011), La Petite Dorrit, La Foire aux vanités et La Dame de Wildfell Hall.
L’image (1.78:1) est nette, avec des couleurs naturelles, des contrastes fermes et des noirs denses, dans toutes les conditions d’éclairage, autorisant de très beaux clairs-obscurs à la lueur de bougies.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo, propre, au spectre ouvert, restitue clairement les dialogues et finement le discret accompagnement musical aéré. La séparation des deux voies réussit à créer une subtile impression d’immersion.
Crédits images : © BBC 2005