L'Echange des princesses (2017) : le test complet du DVD

Louis XV devient roi de France à cinq ans, le 1er septembre 1715, à la mort de Louis XIV, son arrière-grand-père. Le pouvoir est exercé par le régent, son cousin le duc d’Orléans à qui viendra l’idée, pour consolider la paix entre la France et l’Espagne, ruinées par des années de guerre, de fiancer en 1721 le jeune Louis XV à Anna Maria Victoria, l’infante d’Espagne, âgée de quatre ans, et de marier en 1722 sa propre fille, Louise-Élisabeth d’Orléans, dite Mademoiselle de Montpensier, âgée de douze ans, à Don Luis de Bourbon, prince des Asturies, le fils du roi d’Espagne Philippe V.

L’Échange des princesses est le quatrième film de Marc Dugain, réalisateur, scénariste et romancier. Son roman le plus connu, La Chambre des officiers, a été adapté au cinéma par François Dupeyron en 2001. Mais il a lui-même mis en images trois de ses autres romans, Une Exécution ordinaire en 2010, une chronique des derniers mois de vie de Joseph Staline, La Bonté des femmes en 2011, un huis-clos familial, La Malédiction d’Edgar en 2013, sur les relations de J. Edgar Hoover, le patron du FBI, avec le clan Kennedy.

Cette fois, L’Échange des princesses est l’adaptation du roman d’un autre écrivain, Chantal Thomas, dont un autre roman historique, Les Adieux à la Reine avait été adapté au cinéma, en 2012, par Benoît Jacquot. La romancière a, également, coécrit le scénario avec Marc Dugain.

Un lent travelling arrière révèle deux femmes, dans la pénombre, chacune endormie dans un fauteuil. Cette séquence d’ouverture du film permet, au premier coup d’oeil, d’apprécier le soin apporté par le réalisateur et le directeur de la photographie Gilles Porte à l’agencement des cadres et à leur éclairage, par le duo Alain-Pascal Housiaux et Patrick Dechesne aux décors (même si le choix du château de Beloeil, dans la province de Hainaut, passe difficilement pour Versailles) et aux costumes par Fabio Perrone. Un soin qui s’accorde au raffinement des dialogues.

L’Échange des princesses, une page de la petite histoire agréablement racontée, vaut aussi par sa distribution. Certains pourront admirer la prestation de Lambert Wilson, sous la perruque de Philippe V, un personnage tourmenté, d’autres juger qu’il en fait trop. On remarque aussi, parmi les adultes, Olivier Gourmet, dans le rôle du régent, Thomas Mustin dans celui du duc de Condé, Andréa Ferréol et, surtout, Catherine Mouchet dans celui de Madame de Ventadour.

Mais ce sont principalement les enfants ou adolescents qui sont mis en avant, talentueux et bien dirigés : Juliane Lepoureau (Anna Maria Victoria), Igor van Dessel (Louis XV) et, surtout Anamaria Vartolomei (Louise-Élisabeth) et Kacey Mottet Klein dans son interprétation émouvante de Don Luis.

L’Échange des princesses (96 minutes) et ses suppléments (22 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un fin boîtier épais de 14 mm, logé dans un fourreau reproduisant, comme la jaquette, l’affiche du film. Sort simultanément une édition Blu-ray, avec le même contenu.

Le menu animé et musical propose le film au format audio Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo, au choix.

Piste d’audiodescription DD 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Entretien avec Marc Dugain et Lambert Wilson (22’) Discours flagorneur de Lambert Wilson : un film avec un tel scénario, historique, en costumes, « c’est si rare ! » Marc Dugain n’oublie pas de lui renvoyer l’ascenseur mais, plus prosaïque, évoque aussi la difficulté de rasembler le budget, nécessairement élevé, d’un film en costumes, avec des enfants, et l’exaltant défi d’une reconstitution des cours du XVIIIème siècle, celle de France et celle d’Espagne. Un créneau limité à 37 jours a contraint à une préparation minutieuse du tournage.

Bande-annonce.

L’image (2.39:1) est précise, fine, dans une palette de couleurs chaudes, avec des contrastes fermes et des noirs denses qui assurent une parfaite lisibilité des scènes en clair-obscur et des plans en contre-jour.

Le son Dolby Digital 5.1 recrée avec finesse les ambiances, le bruit des pas ou le froissement des robes dans les scènes d’intérieur, le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles dans les scènes d’extérieur.

Tout serait parfait sans l’articulation parfois défaillante des dialogues, une autre forme de « mal français ».

Crédits images : © High Sea Production et Scope Pictures