Les Oiseaux de passage (2018) : le test complet du DVD

Pájaros de verano

Réalisé par Cristina Gallego
Avec Carmiña Martínez, José Acosta et Natalia Reyes

Édité par Diaphana

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Le 16/09/2019
Critique

La vie tranquille des tribus Wayuu, au nord de la Colombie, est bouleversée par le trafic de la drogue dans les années 70.

Les Oiseaux de passage

Dans les années 70, sur la presqu’île de Guajira, au nord de la Colombie, près de la frontière avec le Venezuela, une région quasi-désertique habitée par les clans Wayuu. Zaida, après une année d’isolement, va se présenter au village pour annoncer qu’elle a l’âge de se marier. Rapayet, un « étranger » au village, se propose. Il devra payer une dot élevée : trente chèvres, vingt vaches, deux mules et cinq colliers. Fauché, il a l’idée de vendre aux jeunes Américains de la marihuana cultivée par son oncle Peregrino. Il a vite fait de gagner la somme nécessaire pour épouser Zaida et prend goût à l’argent facile, associé à son ami Moises, une tête brûlée…

Les Oiseaux de passage (Pájaros de verano), plusieurs fois primé tout autour de la planète, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, sorti dans nos salles en avril 2019, a été réalisé en 2018 par Ciro Guerra et Cristina Gallego. On avait pu apprécier la maîtrise et l’originalité de Ciro Guerra avec la sortie sur DVD, en 2016, du magnifique L’Étreinte du serpent (El Abrazo de la serpiente). L’intérêt de ce nouveau film nous fait espérer l’édition vidéo de ses deux autres films, L’Ombre de Bogota (La Sombra del caminante, 2004) et Les Voyages du vent (Los Viajes del viento, 2009).

Cristina Gallego, coproductrice de la plupart des films de Ciro Guerra (et de Wajib : L’invitation au mariage), est moins connue. Les Oiseaux de passage, dont elle a eu l’idée originale, est sa première réalisation.

Les Oiseaux de passage

Les Oiseaux de passage, divisé en cinq « chants », touche à plusieurs genres. À l’ethnologie, en nous dévoilant quelques aspects de la culture wayuu dès les premières séquences avec la danse rituelle dans laquelle la fille en âge de se marier avance vers un homme qui marche à reculons et ne doit pas tomber. Les dialogues d’autres scènes et des chants rappellent les règles de vie, le nécessaire respect des interdits (le prétendant ne doit pas amener la dot sans avoir envoyé un messager pour prévenir de son arrivée), l’importance des présages annoncés par les oiseaux et les rêves (dont l’un est l’occasion d’une scène dont le cadrage fait penser à une toile de Magritte), le poids de la parole donnée… La présence de nombreux figurants locaux ajoute à l’authenticité documentaire du film.

C’est aussi une terrible tragédie au coeur d’une famille soumise à un strict code de l’honneur, un film de gangsters d’une particulière violence (toutefois jamais étalée avec complaisance) et aussi un conte moral, un avertissement sur les dangers de l’argent mal acquis, capable de détruire une famille ou, pire encore, la culture d’un peuple.

Un film rare, à ne pas manquer, dont l’édition vidéo devrait élargir le public.

Les Oiseaux de passage

Présentation - 3,0 / 5

Les Oiseaux de passage (120 minutes) et ses suppléments (15 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale (en espagnol et, surtout, en wayuunaiki, une langue amérindienne parlée en Colombie et au Venezuela dans le désert de la péninsule de Guajira, par quelques 300 000 personnes), avec sous-titres imposés, idéalement placés sur la bande noire sous l’image, au format audio Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

Une édition Blu-ray est sortie simultanément.

Bonus - 2,5 / 5

La production du film (5’). Cristina Gallego, Ciro Guerra et d’autres membres de l’équipe rappellent les difficultés rencontrées dans un environnement hostile : un désert battu pas des vents tempétueux, les décors inondés par une crue du fleuve, malgré la construction d’une digue…

La culture wayuu (5’). Transmise par tradition orale, notamment par les chants, elle obéit à des codes stricts, certains propres à chaque clan. Le « messager » joue un rôle important : gardien des équilibres, il règle aussi les problèmes. La parole donnée a une grande valeur.

La bonanza marimbera (5’). La Guajira, une région déshéritée, a traditionnellement pratiqué la contrebande. Dans les années 70, le trafic de la marihuana a fait la fortune de certains, profité à beaucoup, notamment à des paysans qui avaient institué des points de péage en bordure de leurs terres. Ce trafic a pris fin quand le cartel de Medellín a voulu le contrôler.

Les Oiseaux de passage

Image - 5,0 / 5

L’image (2.35:1), avec une bonne résolution, dans une palette de couleurs chaudes, étalonnées avec soin, met en valeur la belle photo de David Gallego, le chef opérateur de L’Étreinte du serpent.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative stéréo) offre un spectre ouvert et une belle dynamique. Une utilisation discrète, mais cohérente, des voies latérales réussit à créer une sensation d’immersion dans l’action.

Crédits images : © Ciudad Lunar Blond - Indian-Mateo Contreras

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 16 septembre 2019
Un film dépaysant, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, tourné sur la presqu’île de Guajira, au nord de la Colombie, une région quasi-désertique habitée par les clans Wayuu. Souhaitons que cette édition DVD lui permette de toucher le large public qu’il mérite !

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Les Oiseaux de passage
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