Le Champion (1949) : le test complet du DVD

Champion

Réalisé par Mark Robson
Avec Kirk Douglas, Marilyn Maxwell et Arthur Kennedy

Édité par Rimini Editions

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Le 24/09/2020
Critique

Midge Kelly est devenu champion du monde de boxe. Ce film, avec Kirk Douglas pour la première fois en tête d’affiche, retrace le parcours du boxeur.

Le Champion

Midge et Connie, les frères Kelly, sont clandestinement montés à bord d’un train en route vers la Côte Ouest, où ils sont résolus à faire fortune. Midge cède aux charmes d’Emma, la fille du patron d’un petit restaurant où ils ont trouvé un emploi, et est contraint à l’épouser. Peu satisfait de son sort, il se souvient de l’offre faite de faire de lui un champion par Tommy Haley, propriétaire à Los Angeles du Bradey’s Gym, une salle d’entraînement de boxeurs. Il pousse un jour la porte du gymnase…

Le Champion (Champion, 1949), une des premières productions de Stanley Kramer, est le huitième de la centaine de rôles que tiendra Kirk Douglas, mais le premier pour lequel son nom s’inscrit en tête d’affiche et lui vaudra une sélection pour les Oscars.

Le Champion, le sixième film de Mark Robson, est le premier à connaître un grand succès parmi la trentaine qu’il a réalisés. Comptent surtout dans sa filmographie, Les Plaisirs de l’enfer (Peyton Place, 1957, l’adaptation d’un roman de Grace Metalious qui inspirera les 514 épisodes de la plus populaire des séries américaines des années 60), L’Auberge du sixième bonheur (The Inn of the Sixth Happiness, 1957), Du haut de la terrasse (From the Terrace, 1960), L’Express du colonel Von Ryan (Von Ryan’s Express, 1965). Il s’est essayé à tous les genres, horreur, guerre, catastrophe, mélodrame, comédie, romance… mais c’est un autre film très noir sur la boxe, Plus dure sera la chute (The Harder They Fall, 1956), qui est aujourd’hui vu comme son chef-d’oeuvre.

Le Champion

Inspiré par une histoire du journaliste sportif Ring Lardner, le scénario est l’oeuvre de Carl Foreman qui allait écrire celui de trois films d’anthologie : Le Train sifflera trois fois (High Noon, Fred Zinnemann, 1952), Le Pont de la rivière Kwai (The Bridge on the River Kwai, David Lean, 1957) et Les Canons de Navarone (The Guns of Navarone, J. Lee Thompson, 1961). Très sombre, avec un anti-héros comme personnage principal, Le Champion jette un regard sans concession sur le soi-disant « noble art », traumatique et corrompu par la pègre.

Kirk Douglas semble habité par un personnage qu’il interprète sur plusieurs registres, clownesque pendant l’entraînement, séducteur avec les femmes, froid quand il trahit ses proches, glaçant dans sa détermination à vaincre ses opposants sur le ring - on pourrait dire à les tuer. Il aura fallu 103 ans pour que ce grand acteur finisse par lâcher prise à la vie. Ceux qui l’aiment liront avec plaisir I Am Spartacus, le livre qu’il publia en 2012, édité en France par Capricci et récompensé en 2013 par le Prix du meilleur livre étranger sur le cinéma du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

Le Champion

Lui donne la réplique, dans le rôle de son frère Connie, Arthur Kennedy, qui devait une notoriété déjà bien assise à deux films réalisés par Raoul Walsh en 1941, La Grande évasion (High Sierra) et La Charge fantastique (They Died with Their Boots On). On retrouvera les deux acteurs l’année suivante dans La Ménagerie de verre (The Glass Menagerie), l’une des nombreuses adaptations, celle-ci par Irving Rapper, de la fameuse pièce de Tennessee Williams.

Le Champion, à la qualité de l’écriture et de l’interprétation, ajoute la magnifique photographie d’un des grands chefs-opérateurs de Hollywood, Franz Planer, et le montage de Harry Gerstad, salué par l’Oscar du meilleur montage.

Rimini Éditions comble un manque évident en ajoutant à un catalogue de près de cinq cents titres ce film, sur DVD et Blu-ray, dans une version parfaitement restaurée, enrichie d’un complément inédit.

Le Champion

Présentation - 3,0 / 5

Le Champion (95 minutes) et son supplément (23 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio Dolby Digital 1.0.

Une édition Blu-ray est sortie simultanément, avec le même contenu.

Bonus - 3,5 / 5

Le Champion, entretien avec Séverine Danflous (23’, Rimini Éditions, 2020), critique et auteur de plusieurs ouvrages, dont Tennessee Williams, l’écran sauvage (Marest Éditions, mai 2020). Elle rappelle l’expérience de monteur de Mark Robson à la RKO, aux côtés de Jacques Tourneur et d’Orson Welles. Kirk Douglas montra vite son intérêt pour le personnage, pourtant très négatif, du champion, un vagabond qui ne recule devant aucun moyen « pour trouver sa place (…) dans le rêve américain ». Avec Arthur Kennedy cantonné dans un emploi de faire-valoir, le film allait faire de Kirk Douglas un acteur de premier plan. Les trois femmes du film ne sont, aux yeux du champion, qu’un « moyen de représentation » de l’ascension sociale.

Le Champion

Image - 4,5 / 5

L’image (1.37:1, 1080p, AVC), parfaitement débarrassées de toutes les marques du temps par la restauration effectuée pour l’édition en haute définition sortie aux USA en 2013, ajoute à une fine résolution, des blancs lumineux et des noirs denses mettant en valeur les magnifiques clairs-obscurs du chef-opérateur Franz Planer, nommé aux Oscars et salué par un Golden Globe pour sa prestation.

Certains pourront lui reprocher une réduction trop poussée du grain originel.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master audio 1.0, très propre lui aussi, pratiquement sans souffle, fait difficilement son âge bien qu’il soit mis à rude épreuve par l’accompagnement musical parfois emphatique de Dimitri Tiomkin. Il garantit une parfaite intelligibilité des dialogues.

Ces observations valent pour le doublage en français qui place les dialogues trop en avant.

Crédits images : © Droits réservés

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 26 septembre 2020
Encore inédit en vidéo, ce film noir, un constat sans complaisance des dessous du monde de la boxe, le chef-d’œuvre de Mark Robson, permit à Kirk Douglas, pour la première fois, d’inscrire son nom en tête d’affiche et d’être nommé aux Oscars. Une précieuse addition à l'impressionnant catalogue de films classiques de Rimini Éditions!

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Le Champion
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