Réalisé par Cory Finley
Avec
Hugh Jackman, Ray Romano et Welker White
Édité par HBO
Frank Tassone et Pamela Gluckin règnent sur un district scolaire prisé de Long Island. Bientôt, un scandale de détournement de fonds d’écoles publiques menace tout ce qu’ils ont construit. Frank est obligé de maintenir l’ordre et le secret par tous les moyens…
Bad Education nous arrive directement en vidéo. Sorti en 2019, présenté dans de nombreux festivals, notamment à Sundance et Deauville, c’est le deuxième film de Cory Finley, après Pur-sang (Thoroughbreds, 2017), une comédie noire assez plaisante avec Olivia Cooke, Anya Taylor-Joy et Anton Yelchin.
Le scénario de Bad Education est inspiré d’un article de Robert Kolker, The Bad Superintendent, publié dans le New York Magazine en septembre 2004, relatant le détournement de plusieurs millions de dollars des caisses des écoles publiques du district de Roslyn, dans la grande banlieue de New York.
L’auteur, Mike Makowsky, qui était lycéen à Roslyn lorsque le scandale fut découvert, rappelle fidèlement les grandes lignes du détournement, sur une douzaine d’années, d’une somme de 11,5 millions de dollars par Frank Tassone, le directeur (superintendant) des écoles du district et de son adjointe, Pamela Gluckin, directrice administrative.
Le pot aux roses fut découvert par une élève, une rédactrice du journal du lycée. L’affaire fit d’autant plus de bruit aux USA que Frank Tassone avait réussi à hisser le district de Roslyn sur la quatrième marche du podium des écoles les plus prestigieuses des USA : être élève du Roslyn High School, le lycée, était un bon ticket d’entrée dans les meilleures universités.
Bad Education ajoute à son authenticité documentaire une dramatisation des scènes avec les deux personnages principaux pour découvrir leur personnalité, surtout celle de Frank Tassone, charismatique, manipulateur, menant une double, voire une triple vie : marié, il entretenait deux amants.
La réalisation impersonnelle et trop lisse du film est, en partie, rachetée par la qualité de la prestation de Hugh Jackman dans la peau de Frank Tassone, un individu plus complexe et plus nuancé (comme l’était celui de Jean Valjean dans Les Misérables de Tom Hooper qui lui valut une nomination aux Oscars) que le Logan de la franchise X-Men (Films).
Le second rôle, celui de Pamela Gluckin, est parfaitement tenu par Allison Janney, dont le talent avait été révélé par son interprétation de C.J. Cregg dans la passionnante série d’Aaron Sorkin À la Maison Blanche (The West Wing) et qui décrocha un Oscar en 2017 pour [SAGA(moi_tonya)] (I, Tonya, Craig Gillespie).
Bad Education, en dépit d’une mise en scène trop conventionnelle, soutient l’attention de bout en bout en dévoilant, avec des rebondissements bien amenés, le mécanisme d’un détournement qui a duré pendant douze ans et les circonstances qui l’ont exposé au grand jour.
Bad Education (104 minutes) et ses suppléments (11 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm.
Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 5.1.
D’après une histoire vraie (4’). Le scénario de Mike Makowsky, ancien élève du lycée de Roslyn, relate le plus gros détournement jamais commis au détriment de l’enseignement public aux USA.
La perception de la perfection (3’). En projetant une image irréprochable et en amenant le lycée à l’excellence, Frank Tassone réussit à abuser tout son entourage.
Hugh Jackman et Allison Janney : conversation virtuelle (4’). Confinés chez eux en raison de l’épidémie du Covid-19, les deux acteurs annoncent la diffusion du film sur les écrans de HBO.
L’image (2.39:1), bien résolue et contrastée, étale des couleurs naturelles, agréablement saturées.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale assure l’essentiel, la clarté des dialogues, dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical. Une sollicitation timide des canaux latéraux réussit toutefois à créer une trop discrète sensation d’immersion dans l’ambiance.
Le doublage en français, plutôt réussi, appelle les mêmes remarques.
Crédits images : © HBO Films, Automatik Entertainment, Sight Unseen Pictures, Slater Hall Pictures