Castle Rock - Saison 2 (2019) : le test complet du DVD

Ce deuxième volet de l’anthologie fantastique nous fait faire la connaissance de l’infirmière Annie Wilkes, des années avant sa rencontre avec l’auteur de Misery.

Annie Wilkes, une infirmière, va de ville en ville avec sa fille Joy, à bord d’un pick-up dont elle change régulièrement les plaques d’immatriculation. Un accident l’oblige à s’arrêter à Castle Rock, une petite ville du Maine, où elle se fait embaucher dans la clinique.

Castle Rock, une anthologie créée par Sam Shaw et Dustin Thomason, coproduite par J.J. Abrams et Stephen King, puise son inspiration dans l’oeuvre de ce dernier, dans les personnages et les lieux qu’il a imaginés. La saison 1 était une digression autour de l’intrigue de la nouvelle Rita Hayworth and Shawshank Redemption qui inspira une remarquable adaptation pour l’écran, Les Evadés (The Shawshank Redemption, Frank Darabont, 1994).

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Le deuxième volet de Castle Rock est, accessoirement, une suite de The Shawshank Redemption : on y retrouve, dans l’avant-dernier épisode, le Kid, le personnage central de la première saison. Mais il est, principalement, un prequel de Misery, le roman publié en 1987 et adapté pour l’écran par Rob Reiner en 1990. Il montre l’enfance et l’adolescence d’Annie Wilkes, l’infirmière qui fera passer de bien mauvais moments au romancier Paul Sheldon, auteur à succès d’une suite des aventures de Misery Chastain, l’héroïne préférée d’Annie.

La série reste localisée dans l’état du Maine, terre de naissance et d’élection de Stephen King, dans trois lieux fictifs. Castle Rock, une petite ville du roman qui inspirera la saga Dead Zone (Série) (2002-2007, 81 épisodes) et Bazaar, transposé au cinéma sous le titre Le Bazaar de l’épouvante (Needful Things, Fraser C. Heston, 1993). Le second, Salem’s Lot, théâtre de l’action de son deuxième roman, inspirera Tobe Hooper pour Les Vampires de Salem (Salem’s Lot, 1979). Le troisième, le pénitencier de Shawshank, donnera l’occasion à Tim Robbins de revenir, vingt-cinq ans plus tard, sur les lieux de tournage de Les Evadés, l’Ohio State Reformatory, aujourd’hui reconverti en musée.

Castle Rock, dans cette deuxième saison, met en premier plan deux familles dysfonctionnelles, celle d’Annie et de Joy, et celle de Reginald ‘Pop’ Merrill, qui a élevé comme ses enfants ses neveux John et Chris Merrill, les fils du Kid, son frère. Lizzy Caplan, remarquée dans sa composition de Virginia Johnson dans Masters of Sex (créée par Michelle Ashford, 2013-2016, 46 épisodes), incarne avec une extraordinaire intensité Annie, une femme aussi fragile que dangereuse, probablement la première, dans toute l’histoire du cinéma, à utiliser une cuillère à glace comme arme létale. C’est à Castle Rock qu’Annie découvre les deux premiers tomes des aventures de son héroïne préférée, Misery Chastain, imaginée par Paul Sheldon.

Le scénario, s’il donne une réelle épaisseur aux deux personnages, notamment à l’aide de flashbacks, est moins structuré dans le développement de la dimension fantastique des derniers épisodes, avec une secte sataniste qui s’apprête à fêter le 400ème anniversaire de la fondation de Salem’s Lot, anciennement New Jerusalem, par une colonie de Français, recueillant aujourd’hui une communauté de réfugiés somaliens.

Castle Rock, saison 2 (10 épisodes d’une durée cumulée de 464 minutes) tient sur trois DVD-9 logés dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un étui.

Le menu fixe et muet propose la série dans sa version originale, en anglais, au format audio Dolby Digital 5.1 et dans un doublage en français (DD 2.0 stéréo) et en allemand (DD 5.1)

Sous-titres disponibles dans neuf langues, dont le français et l’anglais pour malentendants.

Est sorti, simultanément, un coffret regroupant les saisons 1 et 2 sur six DVD.

Une édition Blu-ray est disponible aux USA, au Royaume Uni et en Espagne, cette dernière avec doublage et sous-titres en français.

Annie, mère de la douleur (6’), un entretien avec Dustin Thomason, cocréateur de la série, et Lizzy Caplan. L’idée était d’imaginer la personnalité et l’histoire d’Annie Wilkes, un personnage célèbre mais dont on ne connaît rien, pour donner une explication à son comportement quand le hasard lui fera croiser la route de Paul Sheldon. Pop est un autre personnage ambigu, rongé par la culpabilité.

L’image numérique, au ratio 2.00:1 (la jaquette indique faussement 2.40:1), précise, propose une palette de couleurs naturelles. Lumineuse, agréablement contrastée avec des noirs denses, elle garantit une parfaite lisibilité des plans, y compris dans les nombreuses scènes de nuit.

Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale, avec une bonne dynamique et une large ouverture de la bande passante, met en valeur la piste sonore qui tient une place importante en contrepoint de l’image. La répartition équilibrée sur les cinq canaux immerge dans l’ambiance, malgré un concours trop limité du caisson de basses.

Le doublage en français doit se contenter de la stéréo, avec une séparation correcte des deux voies, et place les dialogues un peu trop en avant. Il n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Bad Robot, Warner Bros.