Dexter - L'intégrale + Dexter : New Blood (2006) : le test complet du DVD

Quatre-vingt-dix heures d’une des meilleures séries de ces quinze dernières années pour le prix de six à sept tickets de cinéma !

Dexter Morgan, après une petite enfance traumatisante, est devenu, au sein de la police criminelle de Miami, expert en analyse des éclaboussures de sang sur les scènes de crime. Il élimine aussi les assassins qui ont réussi à passer entre les mailles des filets de la justice, discrètement, à l’insu de tous, y compris de sa soeur, affectée dans le même commissariat. Son administration expéditive de la justice épargne aux contribuables les frais d’un procès et d’une détention. Alors qu’il est donné pour mort, au terme de la saison 8, on le retrouve, dix ans plus tard, sous l’identité de Jim Lindsay, devenu armurier dans une petite ville de l’état de New York, où il vit paisiblement avec sa petite amie Angela Bishop, responsable de la police et va devoir assumer son rôle de père…

Dexter, diffusée par Showtime à qui elle valut ses records d’audience, a été inspirée par Darkly Dreaming Dexter, publié en 2004, le premier volume d’une suite de romans de Jeff Lindsay. L’adaptation télévisée fut le fait d’armes de James Manos Jr., créateur et showrunner de la série composée de 96 épisodes répartis sur 8 saisons.

Dexter avait réussi à captiver ses fans dès la première heure et tout au long des 8 saisons. Un exploit salué par ma chronique de la saison 8, dans laquelle je me joignais au concert de louanges entonné par Stéphane Leblanc pour la saison 5 et la saison 6 et par Giuseppe Salza pour la saison 7.

Dexter : New Blood fait, huit ans plus tard, revenir Dexter Morgan sur les petits écrans, à l’initiative du scénariste et producteur Clyde Phillips qui avait été le showrunner de 48 des 96 épisodes de Dexter.

Chassez le naturel, il revient au galop !

Michael C. Hall, l’inoubliable David Fischer de l’excellente série Six Feet Under (2001-2005), communique subtilement l’inquiétante singularité du personnage de Dexter Morgan, conçu pour attirer l’empathie du spectateur. L’acteur réussit à faire ressentir, avec une étonnante sensibilité, la lente évolution d’un des héros de série dont la personnalité aura été fouillée le plus profondément possible. Dexter Morgan, année après année, s’est efforcé de soigner son apparence : le psychopathe mutique, dont toutes les pensées nous sont révélées en voice over, paraît s’être progressivement humanisé.

Changement d’ambiance, des années plus tard, pour Dexter : New Blood : le froid hivernal de l’état de New York (la saison a été tournée dans le village de Shelburne Falls, Massachusetts, 1 700 habitants) contraste avec le brûlant soleil de Floride et influence l’habituelle palette de couleurs de la série. Un nouveau cadre pour un homme nouveau ? Dexter paraît s’être intégré dans la petite communauté, au point de participer aux soirées de square dance organisées dans le café ! N’oublions pas l’adage : on ne peut pas se fier aux apparences…

Dexter, pour la qualité de son écriture, de la photographie et le bon usage des moyens fournis par les producteurs a attiré des guest stars de premier plan : Keith Carradine, Jimmy Smits, Edward James Olmos, John Lithgow, Charlotte Rampling… Cet atout s’ajoute à une solide équipe d’acteurs récurrents, dans les rôles de policiers, en tête desquels s’impose Jennifer Carpenter qui partagea la vie de Michael C. Hall de 2006 à 2011, pendant les six premières saisons de la série. On a pu la revoir, notamment dans l’insolite film noir Traîné sur le bitume (Dragged Across Concrete, S. Craig Zahler, 2018) et elle revient dans Dexter : New Blood.

N’oublions pas, non plus, la qualité du générique et l’entêtant thème musical de Daniel Licht, disparu en 2017, compositeur de la musique d’une bonne soixantaine de téléfilms, séries et films, dont La Peau sur les os (Thinner, Tom Holland, 1996) dont la première édition vidéo vient de sortir.

Dexter, une des meilleures séries de ces quinze dernières années, est aujourd’hui intégralement disponible en édition DVD et Blu-ray. Une bonne nouvelle pour les aficionados de la série : l’annonce vient d’être faite de la mise en chantier d’un prequel, sous la houlette de Clyde Phillips, Dexter : Origins qui nous montrera Dexter Morgan à son entrée dans la police criminelle de Miami. Pas encore d’indication sur la date de sortie.

Dexter, l’intégrale (8 saisons, 96 épisodes d’une durée cumulée de 71h24) et Dexter : New Blood (10 épisodes, 8h24) et leurs suppléments (163 et 35 minutes, sans compter le commentaire audio de trois épisodes) tiennent sur 38 DVD-9 et 1 DVD-5, logés dans deux boîtiers de 10 cm d’épaisseur, glissés dans un fin cartonnage.

Les épisodes sont proposés dans leur version originale, en anglais, au format audio Dolby Digital 5.1 et dans un doublage en deux à quatre langues selon les saisons, dont le français, au même format (Dolby Surround 2.0 pour Dexter : New Blood).

Pas très facile de manipuler les disques et de les retirer des plots, un inconvénient largement compensé par le prix très attractif du coffret.

La série a aussi été éditée sur Blu-ray : l’intégrale des saisons 1 à 8 dans un coffret de 36 disques, aujourd’hui épuisé, et Dexter : New Blood (4 disques) en édition standard ou SteelBook.

Le commentaire de trois épisodes, les épisodes 6 et 12 de la saison 1 et de l’épisode 12 de la saison 4, assez informatifs, ne sont malheureusement pas sous-titrés.

Le reste est composé de très courts documents à connotation promotionnelle. Le plus consistant est celui sur le tournage de Dexter : New Blood, un documentaire de 29 minutes.

Rien dans tout cela qui soit à la hauteur de la série.

Pour plus de détails, voir la fiche technique.

L’image numérique, au ratio 1.78:1, cumule tous les points forts Elle est lumineuse, agréablement contrastée. Avec une fine résolution, elle déploie des couleurs naturelles, avec un délicat étalonnage des tons de peau.

Le son Dolby Digital 5.1 assure la clarté des dialogues, dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical, finement délivré, et avec l’ambiance qu’une trop discrète sollicitation des canaux latéraux cantonne sur le plan frontal.

Le doublage en français, au même format, place les dialogues trop en avant.

Crédits images : © Clyde Phillips Productions, The Colleton Company, John Goldwyn Productions