Lisa et le diable (1973) : le test complet du Blu-ray

Lisa e il diavolo

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Mario Bava
Avec Elke Sommer, Telly Savalas et Alessio Orano

Édité par ESC Editions

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Le 05/08/2020
Critique

Film fantastique maudit et très personnel de Mario Bava, présenté dans la version voulue par Bava (1972) et celle voulue par son producteur (1975).

Lisa et le Diable

Argument de Lisa et le diable (version originale de 1972) : Tolède, Espagne 1972, Lisa Reiner et son amie observent, au cours d’une visite guidée touristique, une fresque murale représentant le diable emportant un mort dans ses bras. À partir de ce moment, une suite de coïncidences et d’évènements dramatiques semblent s’acharner sur Lisa et vont lui faire vivre une nuit cauchemardesque dans une demeure où règnent la mort et la folie. Le matin suivant, Lisa a survécu mais, lorsqu’elle monte dans l’avion du retour, elle constate qu’elle n’en a nullement fini avec le diable, obstinément attaché à sa proie.

Argument de La Maison de l’exorcisme (version alternative de Lisa et le diable, 1975) : Tolède, Espagne 1975, Lisa Reiner après avoir observé une fresque murale représentant le diable, se retrouve possédée en pleine rue. On l’emmène en urgence dans une clinique où les médecins s’avèrent impuissants mais où un prêtre, intéressé par son cas, tente de la sauver en pratiquant un exorcisme méthodique. Il aide Lisa, entre deux crises de possessions, à reconstituer l’histoire de la nuit maléfique qu’elle a vécu auparavant dans une demeure maléfique. Il devra finalement affronter là-bas le démon.

Lisa et le diable (Lisa e il diavolo, Ital.-RFA-Esp. 1972) de Mario Bava se situe filmographiquement entre Baron Vampire (Gli orrori del castello di Norimberga / The Torture Chamber of Baron Blood, Ital.-RFA-Esp. 1972) et Chiens enragés (Ital. 1974).

On sait que le producteur Alfred Leone avait donné carte blanche à Bava à la suite du succès financier de Baron Vampire : Bava reprit la star allemande Elke Sommer en vedette féminine et disposa d’un budget d’un million de dollars environ, pour 7 semaines de tournage à Tolède et à Rome. Lisa et le diable fut présenté dans divers festivals (notamment au 26ème Marché du film du Festival de Cannes de mai 1973) et connut un relatif succès critique mais fut un cruel échec commercial. Il demeura inédit au cinéma dans de nombreux pays, y compris en France. La télévision, la VHS puis la vidéo numérique (Laserdisques et DVD) assurèrent sa survie avant que la vidéo numérique haute définition (Blu-ray) ne lui rende enfin, 40 ans après la mort de Bava, bien davantage justice sur le plan technique.

Lisa et le Diable

Ce n’est que lorsque sa version alternative La Maison de l’exorcisme (La Casa dell’ esorcismo, Ital.-RFA-Esp. 1975) signée « Mickey Lion » ou « Mickey Leon » (selon les copies) fut distribuée chez nous qu’on put se faire une idée (bancale mais tout de même savoureuse et intéressante bien qu’assez décevante) du film original de 1972. Il s’agissait d’une version produite par Alfred Leone afin de bénéficier du succès international de L’Exorciste (USA 1973) de William Friedkin. Bava n’avait d’ailleurs pas signé autrement que par pseudonyme cette version 1975 qu’il supervisa étroitement, y compris techniquement, mais dont il refusa de tourner quelques plans érotiques et blasphématoires. Constatant le succès financier et commercial du titre, et par amitié pour Leone, il revint d’ailleurs sur sa décision et lui demanda que son nom soit inscrit au moins sur les copies européennes mais il était trop tard : elles étaient déjà tirées par les laboratoires. Du coup, seul les curieux êtres de raison « Mickey Leon » ou « Mickey Lion » selon les copies, apparaissent comme signataire fantomatique de sa mise en scène, pourtant assez étonnante et survoltée par moment. La Maison de l’exorcisme demeure un très curieux objet d’histoire pure du cinéma fantastique, un très curieux mariage de la machine à coudre et du parapluie sur une table de dissection, comme disait Lautréamont. Il ne mérite peut-être pas l’excès d’indignité critique qui l’a toujours frappé en France.

Lisa et le diable a, pour sa part, longtemps bénéficié auprès des cinéphiles fantastiques francophones de cette réputation de film maudit et invisible. Ce n’est pas un film fantastique d’horreur et d’épouvante au sens commercial du terme mais d’abord une oeuvre expérimentale et poétique. Sa poésie est certes, au total et Bava oblige, celle de la mort. On peut donc, encore une fois, justement parler ici d’exaltation récurrente de la nécrophilie mais le scénario - assez indigeste car souffrant d’un curieux déséquilibre : tantôt complexe et allusif, tantôt lourd et grossier - ne pouvait que laisser sur sa faim un public populaire avide d’une ligne directrice narrative assez simple. Car il faut bien avouer que, de toute la filmographie de Bava, Lisa et le diable est probablement le titre qui manifeste le plus clairement une volonté anti-narrative. Le cinéma de Bava y devient un cinéma de la séquence, du fragment, au dépend d’une totalité signifiante, rattrapée certes de justesse par une fin brillante conférant à l’ensemble une curieuse saveur, oscillant entre peur et rire. (*) Son générique d’ouverture est très brillant mais pas original : il se souvient un peu trop du si beau générique de Le Masque de la Mort Rouge (USA-GB 1964) de Roger Corman. La fuite nocturne d’Elke Sommer dans les ruelles reprend, mutatis mutandis, celle de la même actrice déjà vue dans l’antérieur Baron Vampire. En revanche, abondent de magnifiques plans qui marient les quatre éléments (terre, eau, feu, air) à l’idée de la mort (par exemple l’étrange chambre mi-nuptiale / mi-mortuaire envahie par la végétation dans laquelle se réveille Lisa), sans oublier une très intéressante séquence finale dans un avion, impressionnante par son délire authentiquement surréaliste. Tout cela est, en revanche, à mettre au crédit de Lisa et le diable mais il faut pourtant bien convenir que son rythme narratif est déséquilibré, assez souvent semé de points de ruptures ou même de fâcheuses ellipses.

Lisa et le Diable

Autre aspect certes original mais plus difficile à défendre : le choix de Telly Savalas pour jouer le double rôle du diable et du majordome. Il mérite qu’on s’y attarde car il pose plusieurs problèmes intéressants d’histoire du cinéma. D’abord, on peut être indulgent et estimer que Savalas retrouve de temps en temps le secret de l’équilibre entre terreur et grotesque qui animait, par exemple, les créations dramatiques classiques d’un Bela Lugosi mais on peut, au contraire, aussi être sévère et considérer qu’il n’y réussit jamais vraiment tout à fait non plus. Ce casting curieux produit un décalage éventuellement inquiétant (ce diable est tantôt un homme intelligent et drôle, tantôt une sorte de brute qui brise sans hésiter les pieds d’un cadavre : dualité d’essence toute théologique) mais qui ne semble pas toujours contrôlé. Aux yeux du public intellectuel de 1972, Savalas en vedette n’était, de toute manière, pas un atout. Et à ceux du public populaire lorsque la version 1975 sortit en France, Savalas s’était entre-temps identifié au détective de la série TV américaine Kojak qu’il jouait en vedette depuis 1973 : son apparition à contre-emploi étonnait (voire même, provoquait le rire au cinéma parisien Rio-Opéra où nous avions découvert la version 1975) bien davantage qu’elle n’inquiétait. D’autant plus que sa fameuse sucette (Savalas tentait en 1972 d’arrêter du fumer grâce à ce procédé) était lui aussi devenu emblématique de Kojak depuis 1973 ! Bref… en 1975, Savalas apparaissait à contre-emploi et produisait un très curieux effet dans les cinémas français, effet qui influençait inévitablement la réception critique. Dommage car les autres acteurs sont bien adaptés à leurs rôles et, surtout, les trois actrices principales sont excellentes. Le travail d’Argento avec l’actrice Alida Valli dans Suspiria (Ital. 1977) et Inferno (Ital. 1979) doit, par exemple, beaucoup à ce titre de 1972. On retrouve Sylva Koscina certes plus mûre mais toujours aussi belle et encore plus érotique que l’héroïne mythologique Iole qu’elle avait incarnée dans le plastiquement si beau Les Travaux d’Hercule (Le Fatiche di Ercole, Ital.-Esp. 1957) de Pietro Francisci, d’ailleurs photographié, comme on sait, par Bava. Quant à Elke Sommer, Bava et Leone étaient satisfaits de sa prestation dans le précédent Baron Vampire, raison pour laquelle ils la reprennent en vedette ici.

Lisa et le Diable

Les scènes sanglantes ou nécrophiles de Lisa et le diable étaient, en 1972, trop peu nombreuses pour le public populaire qui s’ennuyait un peu, trop racoleuses pour le public intellectuel, et idem pour les quelques séquences érotiques : cercle vicieux du film invendable qui ne pouvait donc satisfaire et, de fait, n’avait vraiment satisfait, à l’époque, personne ! Le tournage de nouvelles séquences, la réécriture du scénario et le remontage qui aboutissent à La Maison de l’exorcisme en 1975, accouchent d’un très curieux film-bis, au total plastiquement inévitablement déséquilibré en dépit d’un travail de raccord soigné au montage mais, finalement, plus accessible car l’histoire est un peu plus simple bien que moins originale. Signe musical qui ne trompe d’ailleurs pas : l’apparition en 1975 des emprunts du compositeur Carlo Savina au Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky en remplacement, autant que possible, du Concerto d’Aranjuez dans la partition de 1972. Bava avait peut-être détourné ce dernier en guise de légère provocation esthétique (et à fins psychologiques, durant le tournage sur le plateau, selon certains témoignages) mais, le temps passant, on n’en retient aujourd’hui qu’une inadéquation gênante. Preuve que la provocation fait mouche, peut-on rétorquer mais je n’en suis toujours pas convaincu. Lorsque les spectateurs de 1975 entendent au générique d’ouverture de La Maison de l’exorcisme l’adaptation stravinskienne de Carlo Savina, tout en visualisant un très impressionnant générique aux équidensités cadavériques, aucune ambivalence esthétique ni thématique n’est possible : ils sont devant un film d’horreur et d’épouvante classique, devant ce que André Malraux nommait un « art d’assouvissement ».

Lisa et le diable était le premier titre de la filmographie de Bava - depuis Danger Diabolik (Danger : Diabolik !, Ital.-Fr., 1968) - pour lequel il disposât à la fois du budget nécessaire à ses ambitions et d’une totale liberté. Sa mise en scène sophistiquée, ajustée au cordeau le plus millimétrique, présente des raccords inspirés qui laissent pantois les disciples du vidéo-clip le plus récent. La structure entière de l’histoire est cauchemardesque, mais bien davantage et bien moins subtilement que celle, en son temps, de La Fille qui en savait trop (Ital. 1962). Les échanges visuels entre mannequins et vivants - voir Six femmes pour l’assassin (Ital.-Fr.-RFA-Monaco 1964) de Bava et Une Hache pour la lune de miel (Il Rosso segno della folia, Italie-Esp.1969) de Bava - sont redondants, ont un air obsédant de déjà-vu, sans parler du retournement un peu formel et artificiel de la situation du Psychose (USA 1960) d’Alfred Hitchcock : en 1972, la mère est vivante et c’est une maîtresse de son défunt mari qui est conservée par son fils !

Lisa et le Diable

Ces emprunts, ces modifications et ces clefs confère à Lisa et le Diable l’aspect d’une éventuelle somme poétique mais on peut cependant lui préférer chacune des oeuvres antérieures auxquelles elle fait ouvertement référence. Et on peut considérer que la véritable somme thématique et esthétique bavaïenne, c’est plutôt dans Les Trois visages de la peur (Ital.-Fr.-USA 1963) voire même dans Baron Vampire qu’on la trouve. Car ce rassemblement d’images et de thèmes aboutit souvent, dans Lisa et le diable, au contraire du but recherché : il produit plutôt l’effet d’une dissolution totale que d’un rassemblement synthétique. Puisque Bava ne cessa de vouloir montrer la mort, on pourrait rétorquer que c’est justement, de tous ses titres, celui qui la montre le mieux en raison de cette décomposition syntaxique et thématique : Lisa et le diable serait alors une sorte d’image esthétique assez fidèle du processus biologique même de la mort. Les avis seront, de toutes manières, inévitablement partagés car Lisa et le Diable possède assurément cette qualité majeure du cinéma de Bava : être profondément dérangeant, tirant constamment le fantastique vers le surréalisme. De ce point de vue, la version 1972 voulue par Bava vieillit bien, mieux que je ne m’y attendais en la revoyant. Elle vieillit en outre bien dans la mesure où elle devient, à mesure que le temps passe et toujours davantage, un assez fascinant et pur objet esthétique : en somme, on le reçoit à présent de la manière dont Bava voulait probablement qu’elle le fût.

(*) PS Cette oscillation n’était d’ailleurs pas étrangère à Bava qui avait déjà conclu, dix ans plus tôt en 1963, Les Trois visages de la peur par un très curieux plan ouvertement comique et démystificateur avec Boris Karloff. Ce célèbre plan fut amputé au montage des copies cinéma tardivement exploitées en France à partir de novembre 1965. La télévision, la vidéo magnétique puis numérique l’ont occasionnellement restitué par la suite. On peut, en édition numérique française, le visionner à la fin de la copie argentique éditée en DVD en 2008 par les éditions Montparnasse, collection Classiques italiens + collection Mad Movies (même master vidéo sous deux jaquettes distinctes).

Lisa et le Diable

Présentation - 5,0 / 5

1 combo collector Blu-ray + DVD + livret, édité par ESC le 05 août 2020, collection Mario Bava. Image écran large couleurs au format 1.85 nominal compatible 16/9. Son DTS-HD Master Audio 2.0 VISTF, VASTF et VF. Durée du film sur BRD : 95 min. environ. Suppléments : La Maison de l’exorcisme (Italie 1975) de Mario Bava en VISTF, VASTF et VF d’époque + Bande-annonce 1973 (durée 3 min. 15 sec. environ) + Bande-annonce 1975 (3 min. 12 sec. environ) + présentation par Bruno Terrier (16 min. 30 sec. environ) + présentation collection Mario Bava (3 min. 50 sec. environ) + livret 16 pages rédigées par Marc Toullec. Seul le disque Blu-ray a été reçu et testé.

Bonus - 5,0 / 5

C’est assurément l’édition collector que tous les cinéphiles francophones attendaient.

La Maison de l’exorcisme (Ital.-RFA-Esp. 1975) de Mickey Lion (alias Mario Bava) : version alternative tardive (durée 91 min. 25 sec. environ) produite et distribuée par Alfred Leone afin de bénéficier du succès international de L’Exorciste (USA 1973) de William Friedkin. Elle est ici proposée en Full HD au format large compatible 16/9, avec trois pistes sonores (VISTF italienne + VASTF anglaise internationale + VF d’époque). C’est le bonus majeur de cette édition : les cinéphiles ont enfin la commodité de pouvoir visionner la version originale 1972 en tant que film principal et la version alternative 1975 en tant que supplément sur un seul et même disque. C’est d’autant plus Byzance que l’ancienne édition DVD Films sans frontières, sortie il y a vingt ans, était seulement compatible 4/3 et ne comportait pas la VISTF. Cette édition ESC la remplace donc très avantageusement.

Présentation par Bruno Terrier (durée 16 min. 30 sec. environ, 16/9) : Elle replace les deux versions 1972 et 1975 dans la bio-filmographie de Mario Bava d’une manière claire et éducative, bien illustrée par les affiches françaises d’époque (parfois reproduites un peu trop petites, cependant). Terrier insiste sur le fait que Lisa et le Diable était le film préféré de Bava et présente rapidement les raisons esthétiques et thématiques permettant d’expliquer cette préférence. Il compare en outre rapidement mais clairement le contenu des deux versions, résume leur genèse, leur production et leurs destins respectif concernant leur distribution international :Lisa et le Diable fut un échec total alors que La Maison de l’exorcisme fut un relatif succès financier.

Bande-annonce américaine de la version 1973 (durée 3 min. 15 sec. environ) : Intéressante car elle reprend l’idée des équidensités déjà utilisées pour une célèbre bande-annonce américaine de La Baie sanglante (Reazione a catena / Antefatto / Ecologia del delitto, Ital. 1971). Mais elle est cependant moins inspirée que celle-là et plastiquement un peu plus sobre.

Bande-annonce internationale de la version 1975 (durée 3 min. 12 sec. environ) : Elle contient de nombreux plans provenant de la bande-annonce de 1975 mais y ajoute certains plans des séquences rajoutées, notamment un plan érotique de la belle Sylva Koscina intégralement nue.

Livret 16 pages de Marc Toullec : pas reçu.

PS Les cinéphiles anglophones pourront, en outre, consulter avec profit les bonus de l’édition américaine Kino Lorber 2012 qui proposaient un commentaire audio de Tim Lucas annexé à Lisa et le diable, un commentaire audio de l’actrice Elke Sommer et du producteur Afred Leone annexé à La Maison de l’exorcisme. Ils pourront aussi, concernant cette section bonus, se reporter à l’ancienne édition française DVD One+One qui montrait le jeu complet des photos françaises d’exploitation 1975 de La Maison de l’exorcisme et une quinzaine de belles photos N&B de plateau provenant des « planches-contact » 1972 de Lisa et le diable. L’absence d’une telle galerie est ici, en partie seulement, compensée par les illustrations du livret.

Lisa et le Diable

Image - 4,0 / 5

Full HD 1080p au format large 1.85 nominal en couleurs et compatible 16/9. Image argentique de la version 1972 inégalement restaurée : une vingtaine de plans comportent des poussières poussières négatives et positives. Mais ce n’est pas grave car les couleurs sont enfin bien restituées : vives, denses, baroques. Sur écran large TV actuelle, la texture chaude au grain préservé et au spectre admirablement nuancé s’allie à une admirable définition et à des noirs profonds : on peut dire que c’est la première fois qu’un éditeur français vidéo restitue à ce titre sa native splendeur visuelle et colorimétrique, surtout rapporté à la médiocre image de l’ancienne édition DVD française One Plus One de 2002, pourtant patronnée par le CNC et Mad Movies en son temps. Les Américains disposaient depuis 2012 de l’édition Blu-ray Kino qui rassemblait les deux versions sur un seul disque mais elle était dénuée de sous-titres français et de version italienne sonore, et son report vidéo (en 1.77 mais sur très grand écran TV moderne et en Full HD ou UHD, la différence entre 1.85 nominal et 1.77 réel est aujourd’hui négligeable, ce qui n’était pas le cas dans le temps en DVD) était un cran inférieur à celui de cette édition ESC, bien que son matériel argentique fût très similaire. Photographie baroque sachant doser les effets les plus sophistiqués : Mario Bava (dont Argento fut un des grands héritiers plastiques) contribua comme d’habitude aux effets spéciaux et à la photographie, même s’il ne la signe pas au générique. L’image de la version 1975, offerte en supplément, est argentiquement en légèrement meilleur état concernant les sections rajoutées en 1975, en état pratiquement identique concernant les sections originales 1972 maintenues au remontage.

Lisa et le Diable

Son - 5,0 / 5

Offre riche puisque nous sont proposés Lisa et le diable en DTS-HD Master Audio 2.0 mono en VO italienne STF, VA anglaise STF et VF (pas d’époque) + La Maison de l’exorcisme en DTS-HD Master Audio 2.0 mono VO italienne STF, VASTF anglaise et VF (d’époque).

La VF de Lisa et le diable n’est pas d’époque puisque ce film de 1972 demeura inédit au cinéma en France. Elle avait été fabriquée à l’occasion d’un tardif passage télévision sur Canal +. Elle présente l’amusante particularité d’inventer parfois des dialogues qui n’existent pas dans la VO italienne ni dans la VA internationale. Par exemple, Elke Sommer y entend Telly Savalas dire au mannequin qu’il transporte sous le bras : « - Tu n’es qu’un pantin, pour toi elles sont toutes pareilles… ». L’accent américain de Telly Savalas se remarque dans la VA internationale par rapport à l’accent plutôt anglais des autres voix. Le cinéphile privilégiera, de toute manière, la VISTF italienne car la plupart des comédiens italiens se doublaient eux-mêmes lorsqu’ils post-synchronisaient le film en auditorium : on entend donc souvent ici leur véritable voix, dirigée et modulée selon la volonté dramaturgique de Bava. C’est bien elle, la véritable version originale sonore.

La VF de La Maison de l’exorcisme offerte en supplément est, en revanche, bien d’époque car elle fut exploitée au cinéma chez nous en 1975. Sa valeur historique est donc réelle et son rapport dialogue-musique-effets sonores est souvent meilleur que celui de l’assez médiocre VF concoctée en son temps pour la télédiffusion par Canal + de Lisa et le diable. Concernant les deux autres versions proposées, la VI italienne STF présente, une fois encore, un intérêt historique bien supérieur à celui de la VA anglaise internationale STF et c’est donc cette VISTF qu’il faut à nouveau privilégier, parmi les trois versions sonores disponibles.

Crédits images : © ESC Éditions

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
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francis moury
Le 6 août 2020
Film fantastique maudit de Mario Bava présenté dans la version voulue par son réalisateur (1972) et dans celle voulue par son producteur (1975).

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