Le Rayon invisible (1936) : le test complet du Blu-ray

The Invisible Ray

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Lambert Hillyer
Avec Boris Karloff, Bela Lugosi et Frances Drake

Édité par Elephant Films

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Le 31/05/2022
Critique

Savoureux film de série B appartenant à l’âge d’or américain du cinéma fantastique, réunissant Karloff et Lugosi.

Le Rayon invisible

Montagnes des Carpathes puis Nigéria puis Paris, en 1937. Le docteur Rukh effectue des recherches astronomiques et chimiques sur le rayonnement cosmique. Il participe à une expédition en Afrique où il découvre enfin une source de Radium X. Contaminé, il devient régulièrement un monstre phosphorescent capable de tuer par simple contact ! Son cerveau malade juge ses collègues (qui utilisent sa découverte à des fins médicales) coupables de vol d’invention et son épouse (qui s’est remariée à la cathédrale Notre-Dame de Paris) coupable d’infidélité. Il fait croire à sa mort afin de mieux se venger mais la police, voulant mettre un terme à cette étrange série de meurtres, lui tend un piège en l’attirant à un congrès scientifique parisien.

Le Rayon invisible (The Invisible Ray, USA 1936) de Lambert Hillyer (1889-1969), sorti aux USA le 20 juin 1936, est un classique Universal de l’âge d’or du cinéma fantastique, catégorie science-fiction. Le scénario prend soin de dater l’action, à un moment, de « novembre 1937 » dans une coupure de presse : la vision est certes fugitive mais cette date fictive située dans un futur très proche renforce l’idée émise par le texte affiché en préambule qui pose le thème du scénario comme relevant du domaine du possible.

C’est la troisième réunion dans une production fantastique des acteurs Bela Lugosi et Boris Karloff, après Le Chat noir (USA 1934) de Edgar G. Ulmer et Le Corbeau (USA 1935) de Louis Friedlander, tous deux placés sous l’égide littéraire d’Edgar Poe. Ce n’est pas le cas de cette troisième rencontre qui est un savoureux film d’aventures assez mouvementé, assez proche du « serial » par son esprit. L’action y fait voyager le spectateur d’une sorte de château néo-gothique (proche de ceux vus chez Tod Browning et James Whale en 1931-1935) à une jungle africaine habilement stylisée et exotique puis à un Paris 1936 dans lequel on parle en français dans le texte à plusieurs reprises.

Le Rayon invisible

Le cinéaste Lambert Hillyer - producteur et réalisateur spécialiste du western à qui l’acteur vedette William S. Hart considérait qu’il devait sa célébrité à l’époque du cinéma muet américain - tourne presque simultanément La Fille de Dracula (USA 1936) avec Gloria Holden : les appartements de la comtesse vampire Zelaska et le laboratoire du Dr. Rukh se ressemblent par certains éléments décoratifs. Chez Universal comme dans les autres grands studios d’Hollywood, rien ne se perd jamais vraiment et tout se transforme toujours un peu, lorsque le même genre est susceptible d’être honoré : l’église où a lieu le mariage du personnage joué par la mignonne Frances Drake reprend une partie du décor de la cathédrale Notre-Dame de Paris construite en 1923 pour le film fantastique homonyme (par son titre français) de Wallace Worsley avec Lon Chaney ! Cette même actrice Frances Drake est d’ailleurs, durant une des premières séquences situées dans le château familial, habillée d’une tunique qui ressemble vraiment beaucoup à celle qu’elle portait dans cet autre classique Universal du cinéma fantastique qu’est Les Mains d’Orlac (Mad Love, USA 1935) de Karl Freund.

Effets spéciaux signés par le grand John P. Fulton, le magicien de l’âge d’or fantastique de la Universal en 1931-1945 : ils sont moins étonnants qu’on le dit mais une excellente idée, très bien réalisée, y est remarquable : la trace du visage du savant devenu fou, inscrite sur la rétine de l’oeil mort d’une de ses victimes, photographiée grâce à une plaque sensible aux rayons ultra-violets. L’idée du parallélisme numérique entre meurtres et destruction de statues de la cathédrale de Notre-Dame de Paris est, en revanche, naïve et artificielle.

Le Rayon invisible

Présentation - 2,5 / 5

1 Blu-ray BD25 multirégions ABC + 1 DVD9 + 1 livret illustré, édités par Eléphant Films, le 10 mai 2022. Image 1.37 N&B compatible 16/9 en 1080p AVC. Son DTS-HD Master Audio 2.0 mono en VOSTF et VOSTA. Durée film : 79 min. 15 sec environ (durée cinéma sur Blu-ray à 24 images / secondes) et 76 min. sur DVD (à 25 images / secondes). Suppléments : présentation par Eddy Moine (durée 9 min. environ) + bande-annonce originale (1 min. 42 sec., 1.37 N&B, VOSTF) + bandes annonces de la collection.

Livret illustré couleurs + N&B 16 pages par Alain Petit

Sympathique livret qui couvre très brièvement mais clairement la genèse, la production, le casting et la situation filmographique du titre dans l’histoire du cinéma fantastique. Une lacune : aucune mention de l’autre réalisation importante du cinéaste Lambert Hillyer tournée la même année 1936 : La Fille de Dracula (Dracula’s Daughter) avec Gloria Holden (lacune compensée dans la présentation vidéo de Eddy Moine qui en montre une mignonne affiche ; il ne faut évidemment pas confondre ce titre avec celui du film fantastique franco-portugais signé par Jesus Franco en 1972). Quelques affiches couleurs et photos N&B de plateau pour une illustration certes maigre (en raison de la pagination restreinte) mais bien reproduite. L’affiche française Universal reproduite en quatrième de couverture est indiquée « 1946 » mais d’autres sources mentionnent une sortie française au cinéma en mai 1936 ce qui me semble davantage plausible étant donné la réputation des deux acteurs principaux dont les productions importantes étaient distribuées en France en temps réel par Universal, avant la Seconde guerre mondiale.

Le Rayon invisible

Bonus - 1,5 / 5

Présentation par Eddy Moine : en dix minutes, une présentation accélérée (un peu plus détaillée que celle du livret, néanmoins : les deux sont complémentaires sur certains points) mais claire et bien illustrée, qui précise suffisamment la situation du film dans l’histoire du cinéma fantastique. Débit oral cependant parfois trop rapide qui nuit à la compréhension.

Bande-annonce (durée 1 min. 42 sec. environ, VOSTF) : en mauvais état argentique mais c’est un document d’histoire du cinéma. Son montage a été effectué à l’occasion d’une reprise anglaise.

Bandes-annonces de la collection (VOSTF) : L’Échappé de la chaise électrique, La Cité pétrifiée, Alerte la nuit. La première est une bande-annonce montée par Eléphant Films à l’image impeccable puisque les plans proviennent du master restauré ; les deux suivantes sont des bandes-annonces d’époque, à l’image argentique beaucoup moins bonne (alors que les films longs-métrages de référence sont bien évidemment restaurés).

Honorable édition spéciale compte-tenu du livret et de la présentation vidéo : le cinéphile (à condition qu’il soit anglophone) souhaitant davantage d’informations se tournera vers l’édition collector Blu-ray américaine Shout Factory de 2019 qui est munie d’un commentaire audio de Tom Weaver et Randall Larson, d’une section documentaire sur les rapports de Karloff et Lugosi, d’une très riche galerie affiches et photos.

Le Rayon invisible

Image - 4,0 / 5

Format original 1.37 N&B compatible 16/9 en 1080p AVC sur Blu-ray. Image argentique nettoyée de ses rayures mais encore poussiéreuse sur certains plans. Bonne définition numérique, restituant bien les contours, y compris lors des séquences les plus sombres. Effets visuels de John P. Fulton bien restitués. C’est clairement le même master que celui édité par Shout Factory aux USA en 2019 sur Blu-ray.

Son - 2,5 / 5

VOSTF DTS-HD Master Audio 2.0 mono en VOSTF et VOSTA. Piste sonore américaine bien nettoyée et en bon état. On peut choisir la couleur des sous-titrages (blanc ou jaune, au choix), ce qui est une bonne idée. La VF d’époque qui existait probablement est hélas absente, ce qui fait tomber la note. Musique signée par Franz Waxman, assez conventionnelle mais capable d’impressionner à quelques reprises.

Crédits images : © Universal Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
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francis moury
Le 1 juin 2022
Savoureux film de série B appartenant à l’âge d’or américain du cinéma fantastique, réunissant Karloff et Lugosi.

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