El Vampiro y el Sexo (1969) : le test complet du DVD

Édition Collector

Réalisé par René Cardona
Avec Santo, Noelia Noel et Aldo Monti

Édité par Bach Films

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Le 17/06/2019
Critique

La version sexy retrouvée d’une des aventures fantastiques du plus célèbre héros du cinéma populaire mexicain.

El Vampiro y el sexo

El Vampiro y el sexo (Santo et le trésor de Dracula / Santo en el tesoro de Dracula, Mex. 1969) de René Cardona est la version sexy, européenne et intégrale (exploitée en France en 1974 et retrouvée au Mexique en 2011) destinée exclusivement à l’exportation d’un des films fantastiques les plus connus de cette si célèbre série mexicaine. Santo a combattu, au cours de sa longue carrière filmographique, des créatures aussi diverses que la fille de Frankenstein, des femmes vampires, une momie, sans oublier divers génies du crime et même une invasion de martiens.

Il a ici affaire à Dracula en personne, retrouvé au moyen d’une machine à remonter le temps, au dispositif ressemblant assez à celui de la série TV Au coeur du temps (The Time Tunnel, USA 1966-1967) produite par Irwin Allen. Le scénariste mexicain Alfredo Salazar connaît en outre ses classiques : il se souvient que dans Le Fils de Dracula (USA 1943) de Robert Siodmak, le vampire joué par Lon Chaney Jr. se faisait nommer « comte Alucard » ! La même ficelle est réemployée (et aussi rapidement déjouée car on se rend vite compte qu’il s’agit d’une anagramme) sans que le scénariste Curt Siodmak, frère de Robert et auteur de l’idée originale du scénario du film Universal de 1943, en soit nullement crédité au générique d’ouverture.

El Vampiro y el sexo

Le cinéaste René Cardona n’atteint certes pas au niveau poétique ou fantastique du grand classique Les Proies du vampire (El Vampiro, Mex. 1957) de Fernando Mendez ni même à ceux de Le Monde des vampires (Mex. 1961) de Alfonso Corona Blake ou bien encore de Les Larmes de la malédiction (La Maldicion de la llorona, Mex. 1963) de Rafael Baledon. Sa mise en scène se situe davantage du côté de celles du serial américain des années 1930 et 1940 dont il prolonge la syntaxe et les conditions de tournage (la domestique allant du mauvais côté de l’image, un des acteurs la remet dans la bonne direction au moment où elle sort du champ, sans qu’on prenne la peine de couper l’erreur au montage). C’est une série C plutôt que B, en raison de son très petit budget mais cette pauvreté, au lieu de contrarier la poésie, la favorise parfois sinon systématiquement. Le moindre élément plastiquement exploitable est ainsi surdéterminé par Cardona d’une manière souvent si appuyée ou naïve qu’elle peut en devenir onirique.

Il y a quelque chose de la démarche esthétique des cinéastes Ed Wood et William Beaudine chez René Cardona. La confusion des mythologies fait naître chez lui comme chez eux, à plusieurs reprises, le surréalisme le plus authentique : celui du mariage du parapluie et de la machine à coudre sur une table de dissection, célébré en son temps par Lautréamont dans ses Chants de Maldoror. Sans oublier l’érotisme de deux ou trois séquences brèves mais savoureuses en raison de leur poésie agressive et de la beauté plastique des actrices, ce dernier trait étant une constante non négligeable du cinéma mexicain.

El Vampiro y el sexo

Présentation - 2,5 / 5

1 DVD zone 2 PAL + 7 cartes postales d’affiches et de photos d’exploitation, édité par Bach films le 23 avril 2019 - durée du film en version érotique export internationale 86 min. environ, en version standard mexicaine 82 min. environ - Image version export : 1.66 couleurs recadré en 1.37 compatible 4/3 - Son VOSTF + VF d’époque - Suppléments : Santo et le trésor de Dracula (Mex. 1969) de René Cardona : la version mexicaine normale « non-sexy » (image 1.66 N&B compatible 16/9) + présentation par Christophe Bier + la découverte des bobines perdues. Les 7 cartes postales reproduisent avec une excellente définition et de très belles couleurs 1 affiche, 2 panneaux publicitaires et 4 photos d’exploitation.

El Vampiro y el sexo

Bonus - 3,0 / 5

Présentation par Christophe Bier (2019, 20 min. environ, 16/9) qui retrace succinctement la saga mexicaine de Santo (après la mort de l’acteur, une statue fut érigée en hommage au héros tant il était populaire là-bas), précise la genèse de la production de cette version sexy et fournit les clés nécessaires au novice pour situer correctement la place de cette version sexy dans la filmographie (1958 à 1982) du héros, sans oublier quelques détails sur son exploitation internationale. Affiches françaises d’époque et diverses photos illustrent l’ensemble. A noter que les extraits présentés de El Vampiro y el sexo sont au format large 1.66 compatible 16/9 et en couleurs.

Découverte des bobines perdues (5 min. environ) : amusant car on y voit en caméra subjective la nièce du producteur fouiller puis découvrir dans le stock de copies positives et de négatifs, la fameuse version sexy. On assiste brièvement à sa restauration en laboratoire. Un des acteurs (Aldo Monti qui joue Dracula) se souvient du tournage et de la beauté de l’héroïne Noelia Noel (sans tréma au générique sur le e final de son nom, contrairement à ce qu’on lit souvent sur internet) qui tient le rôle de la charmante fille du professeur Sépulvéda, le physicien nucléaire ami de Santo !

Santo et le trésor de Dracula (1.66 compatible 16/9, N&B, VOSTF, 82 min. environ) : version mexicaine sans les séquences érotiques réservées à l’exportation vers l’Europe. Elle est au format large correct mais pourquoi est-elle N&B alors que la version sexy est en couleurs ? Utilisation d’un internégatif ? D’une copie 16mm tirée en N&B ? Bref… état argentique médiocre et télécinéma médiocre aussi.

Au total, ensemble de documents sympathiques et d’un intérêt évident pour celui qui s’intéresse à l’histoire du cinéma-bis.

El Vampiro y el sexo

Image - 2,0 / 5

Format original large 1.66 compatible 16/9 sur la version mexicaine normale mais en N&B alors que le film original est en couleurs. Format recadré en 1.37 compatible 4/3 sur la version mexicaine export sexy mais en couleurs respectées. Il n’y a donc que sur les extraits présentés par Christophe Bier en supplément qu’on peut donc visionner correctement le film en 1.66 compatible 16/9 et couleurs.

Etat argentique moyen (marques de changement de bobines, rayures, poussières négatives et positives) mais à définition vidéo précise sur la version sexy couleurs, nettement moins sur la version normale N&B. Pourquoi la version mexicaine normale non-sexy est-elle en N&B ? Deux hypothèses : ou bien l’utilisation d’un inter-négatif ou bien celle d’une vieille copie positive 16mm tirée en N&B : dans les années 1970, il y avait un marché pour de telles copies… qu’on se souvienne des « Castle Films » devenus depuis objets de collection !

Direction de la photographie signée par Raoul Martinez Solares dont la filmographie fantastique sélective est hallucinante lorsqu’on l’examine de près. Outre certains des meilleurs titres de la série qui nous occupe ici, Solares avait aussi photographié l’intéressant mais rare Le Fossoyeur de la pleine lune (La Casa del terror, Mex. 1959) de Gilberto Martinez Solares, son homonyme avec qui il ne faut évidemment pas le confondre.

El Vampiro y el sexo

Son - 5,0 / 5

Dolby Digital Mono 2.0 VOSTF et VF d’époque pour la version sexy intégrale :offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. La VF d’époque est démentielle et très savoureuse car certaines des meilleures voix françaises des doubleurs des années 1950-1975 sont convoquées : Dominique Paturel, Henri Djanik, Jean-Claude Michel, etc. La présentation de la machine à remonter le temps et les observations théoriques des savants valent ainsi le détour, telles qu’elles sont doublées. Deux ou trois séquences de cette VF sont insérées en VOSTF afin d’obtenir une version intégrale en continuité. Les STF hésitent parfois entre le vouvoiement et le tutoiement lorsque l’héroïne s’adresse à Santo. Musique dynamique de Sergio Guerrero qui utilise parfois certains effets électroniques.

Crédits images : © Bach Films

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

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francis moury
Le 18 juin 2019
La version sexy et intégrale de "Santo et le trésor de Dracula" (Mexique 1969)!

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