Mad Men - Saison 7, Partie 2 (2015) : le test complet du Blu-ray

Janvier 1969. Don Draper est un homme déchu. Celui qui incarnait la réussite new-yorkaise part s’installer à Los Angeles pour tenter de renaître de ses cendres.

Nous avons dit tout le bien que nous pensions de Mad Men dans la critique de la saison 6 et de la saison 7. C’est sur la deuxième partie, constituée de sept épisodes, que tombera définitivement le rideau sur une série éminemment remarquable par son élégance, par le soin apporté à sa réalisation, par la qualité de son scénario et de ses dialogues, de ses décors, de ses costumes et de sa distribution.

Un atout essentiel de Mad Men est l’épaisseur qu’elle réussit à donner aux personnages : ils échappent aux poncifs par leur complexité, par les faiblesses qu’ils cherchent à cacher derrière une apparente dureté, par leur mal de vivre dissimulé derrière un bien-être de façade.

Un autre intérêt de la série est de raviver l’ambiance du New York des années 60, de rappeler les profonds changements de société qui sont intervenus, ou se sont préparés, tout au long de la décennie. La série évoque d’ailleurs incidemment les faits marquants de la période : la crise des missiles de Cuba, la guerre du Viet-Nam, les luttes pour la conquête des droits civiques, l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy et de Martin Luther King, la vague hippy, etc.

Mad Men insiste, avec les personnages de Peggy et de Joan, sur les obstacles que trouvent sur leur route les femmes célibataires qui ont fait le choix d’une aventure professionnelle. Au-delà de la discrimination salariale, elles doivent affronter les regards désapprobateurs de la société en des temps où, si le revenu familial le permettait, la place de la femme était au foyer.

Cet arrière-plan historique a été, à partir de la saison 2, très opportunément rappelé par les généreux bonus qui sont venus s’ajouter à la série, sous la forme d’archives filmées ou d’entretiens avec des universitaires qualifiés.

Mad Men a donc largement mérité son impressionnante moisson de récompenses, Golden Globes, Primetime Awards, etc.

Les sept épisodes de ce deuxième volet de la saison 7 de Mad Men tiennent sur deux disques BD-50 logés dans un boîtier classique (test effectué sur check discs).

Le très beau menu des saisons précédentes propose le choix entre la version originale (avec sous-titres français optionnels) ou un doublage en français, les deux bénéficiant du format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Sur le disque 1, le principal bonus, Les Baby boomers (26’), se penche sur l’anomalie démographique de l’élévation brutale du taux de natalité de 1946 à 1964 et tente de définir les caractéristiques de cette génération qui a grandi avec la télévision. Pour Leonard Steinhorn, auteur de The Greater Generation, elle se distingue par un refus de l’autorité, par la recherche d’idéaux, par la primauté donnée à l’individu et une méfiance vis-à-vis de la bureaucratie, par une réticence à faire confiance aux autres, notamment aux plus de trente ans et par une propension à s’affranchir des règles. Sur le même disque, La journée de la Terre (3’) fait défiler une série de photos et d’affiches sur la journée de protestation du 22 avril 1970 contre la pollution.

Sur le disque 2, La femme d’affaires célibataire (30’) est le type-même du bonus venant intelligemment compléter la série avec un constat dressé par des universitaires et par Jane Maas, qui rassembla les souvenirs d’une carrière dans la publicité dans le livre  » Mad Women: The Other Side of Life on Madison Avenue in the ’60s and Beyond « .

Suivent deux courts documents : Laurel Canyon (3’), l’évocation par quelques photos des artistes de la contre-culture qui ont habité dans les années 60 ce quartier un peu mal famé de Los Angeles et Le calendrier des événements (4’) qui rappelle, photos ou films d’archives à l’appui, certains faits marquants de la décennie 1960-1970, du débat télévisé Nixon-Kennedy du 8 novembre 1960 au discours de Nixon sur la Cambodge du 30 avril 1970, en passant par le concert des Beatles au Shea Stadium, le 15 août 1965.

Ajoutons le commentaire audio de chacun des épisodes, d’une bonne tenue dans l’ensemble, mais qui, faute de sous-titres, échappera à l’intérêt de la plupart.

L’image (1.78:1, 1080p, AVC) frise la perfection depuis le tout début de la série, avec une résolution qui révèle tous les détails des cadres, des contrastes équilibrés, une texture délicate et une fine palette de couleurs.

Le son (DTS-HD Master Audio 5.1 donne à l’image sonore des deux versions un relief surprenant, avec une spatialisation toujours cohérente. Les dialogues sont restitués avec une grande clarté, en bon équilibre avec l’accompagnement musical. Irréprochable techniquement, le doublage en français est toutefois assez quelconque.

Crédits images : © AMC