La Princesse de Montpensier (2010) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Bertrand Tavernier
Avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson et Grégoire Leprince-Ringuet

Édité par Studiocanal

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 16/03/2011
Critique

1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage… Depuis son plus jeune âge, Marie de Mézières aime Henri, Duc de Guise. Elle est contrainte par son père d’épouser le Prince de Montpensier. Son mari, appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants, la laisse en compagnie de son précepteur, le Comte de Chabannes, loin du monde, au château de Champigny. Elle tente en vain d’y oublier sa passion pour Guise, mais devient malgré elle l’enjeu de passions rivales et violentes auxquelles vient aussi se mêler le Duc d’Anjou, futur Henri III…

Le scénario de La Princesse de Montpensier est adapté d’une très courte nouvelle de Madame de La Fayette qui a resitué à la cour des Valois, au XVIe siècle, une action qui s’était déroulée à Versailles, à la cour de Louis XIV.

C’est une histoire d’amour, celle de Marie de Mézières, mariée toute jeune contre son gré par son père, en échange de terres, et qui sera aimée par quatre hommes, le prince de Montpensier, son époux, par Henri, duc de Guise, à laquelle elle était promise, par François, comte de Chabannes et par le duc d’Anjou, qui allait devenir le roi de France Henri III.

Bertrand Tavernier a choisi de confier les rôles principaux, à l’exception de celui du comte de Chabannes tenu par Lambert Wilson, à de jeunes acteurs, dont Mélanie Thierry dans le rôle-titre, qui a acquis une étonnante maturité et sait faire passer l’émotion.

Le chassé-croisé dramatique est placé dans le magnifique cadre de décors réels (abbaye de Noirlac, châteaux de Blois et de Plessis-Bourré, Palais Jacques Coeur à Bourges…) dans de superbes paysages aux couleurs de l’automne, filmés en plans larges. Une attention particulière a été portée aux costumes, aux armes, aux harnachements et aux équipages.

C’est aussi un film d’aventures, avec une scène de bataille d’anthologie, loin de la représentation formatée souvent faite au cinéma ; c’est ici une vraie mêlée, sans uniformes, dans laquelle il est difficile de reconnaître l’ennemi, filmée en longs plans-séquence et sans doublures. On retrouve avec plaisir le souffle qui animait d’autres films populaires de Bertrand Tavernier : Que la fête commence, La passion Béatrice ou La Fille de d’Artagnan.

Tout cela est irradié par la musique de Philippe Sarde, un des plus grands compositeurs de musique de film (avec plus de 200 titres à son palmarès dont 8 films de Bertrand Tavernier !)

Présentation - 4,0 / 5

Boîtier standard. Accès rapide au menu principal. La navigation ne pose aucune difficulté, si ce n’est un manque de lisibilité du menu des suppléments.

Un bon point pour les sous-titres pour malentendants, placés dans la bande noire ; dommage qu’ils ne soient disponibles ni pour les suppléments, ni pour le commentaire du film par Bertrand Tavernier.

Encore moins fréquent : une piste audio-description DTS-HD MA 5.1 pour non-voyants.

Bonus - 5,0 / 5

À la quantité s’ajoute la qualité ! Autre vertu rare, la plupart des suppléments bénéficient tous d’une image 16/9 et sont, sauf un, en HD.

1. Tournage du film (59’, AVC, DD stéréo). Quelques inévitables congratulations de type  » promo  » ( » quel bonheur de travailler avec lui ! « ) laissent l’essentiel du temps à d’intéressants commentaires du réalisateur et de Jean Cosmos, coauteur du scénario, sur le choix de longs plans-séquence, l’occupation de l’espace par les personnages… Un mauvais point, cependant, pour la très mauvaise qualité technique de certaines séquences du documentaire (par exemple à 9’).

2. Bertrand Tavernier, cinéaste de toutes les batailles (52’, AVC, DD stéréo). Ce documentaire tourné par N.T. Binh retrace la parcours du réalisateur, boulimique de films dès son adolescence, couronné par le prix Louis Delluc pour son premier long métrage, L’horloger de Saint-Paul, adapté de Simenon ; il rappelle son engagement dans la cause des sans-papiers… De nombreux extraits de films et documentaires de Tavernier illustrent les propos.

3. La  » rencontre  » avec Mélanie Thierry et Raphaël Personnaz (21’, SD, DD stéréo). Les deux acteurs, interrogés sur le plateau de Canal+ par Laurent Weil, insistent sur la direction d’acteurs de Bertrand Tavernier : à leur écoute, ils les fait répéter une première fois avant la mise en place technique, et les met en confiance…

4. Entretien avec Dicier Le Fur, conseiller historique du film (10’, AVC, DD stéréo). Commentaires passionnants, mais trop courts, sur cette période de notre histoire troublée par les guerres entre catholiques et huguenots, ces temps où la vie passait si vite, où l’on mourait en moyenne à 32 ans, où les garçons étaient majeurs dès l’âge de 14 ans…

5. Commentaire du film par Bertrand Tavernier (DD stéréo). Enrichissantes explications sur le contexte historique, sur les moeurs de l’époque, sur les décors, les options filmiques, etc.

Voilà un bon exemple d’utilisation intelligente de la capacité supplémentaire du Blu-ray qui permet de loger les deux premiers documentaires, d’une durée avoisinant deux heures, absents du DVD.

Image - 3,5 / 5

L’image manque nettement de piqué, ce qui affecte la netteté des plans larges et des séquences en lumière faible et constitue une indéniable faiblesse pour un film à grand spectacle. Je n’ai pas visionné le DVD, mais je suis prêt à parier que l’apport HD sur l’image n’est pas spectaculaire.

En revanche, l’image est propre, sans fourmillement.

Son - 4,5 / 5

Le son est pur, sans bruit de fond. L’image sonore est enveloppante, particulièrement dans les scènes de bataille, à 43’, et sous la pluie, à 57’.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Denon DVD-3910
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm