L'Arnaque (1973) : le test complet du Blu-ray

The Sting

Réalisé par George Roy Hill
Avec Paul Newman, Robert Redford et Robert Shaw

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 12/10/2012
Critique

A Chicago, en 1936, Johnny Hooker et son acolyte Coleman volent sans le savoir le convoyeur de fonds de Doyle Lonnegan, un dangereux gangster de New York. Coleman est aussitôt abattu par le gang de ce dernier et Hooker se réfugie chez Henry Gondorff, un spécialiste de l’arnaque.

Ceux-ci décident alors de venger la mort de Coleman en montant une vaste escroquerie destinée à mettre Lonnegan sur la paille. Pour cela, Hooker fait croire au gangster qu’il est capable d’obtenir les résultats des courses avant qu’ils ne soient officiellement connus.

Chef d’oeuvre réalisé en 1973 par George Roy Hill (Butch Cassidy et le Kid, Abattoir 5, Le Monde selon Garp), L’Arnaque n’a pris une seule ride et demeure un miracle de l’industrie cinématographique. Récompensé par 7 Oscars (meilleurs décors, costumes, réalisateur, montage, musique, film, scénario), ce bijou repose sur un scénario fabuleux, de merveilleux décors, une musique aérienne inscrite dans toutes les mémoires, un montage élégant, un rythme effréné, une mise en scène virtuose, un méchant monstrueusement charismatique (inoubliable Robert Shaw) et, surtout, une alchimie extraordinaire entre les deux stars tenant le haut de l’affiche, Paul Newman et Robert Redford, déjà réunis quatre ans auparavant dans Butch Cassidy et le Kid du même réalisateur.

En mettant en exergue l’hypocrisie et la cupidité des gens soi-disant respectables, le metteur en scène parvient à jouer autant avec ses personnages qu’avec les spectateurs, en enchaînant les rebondissements où l’humour côtoie constamment l’émotion. Divertissement raffiné, L’Arnaque est un film que l’on regarde avec des étincelles plein les yeux, un sourire jusqu’aux oreilles, en se disant « ça c’est du cinoche ».

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette est attractive, glissée dans un boitier Blu-ray classique. En revanche, signalons l’absence de menu principal.

Bonus - 4,0 / 5

L’Art de L’Arnaque est un documentaire rétrospectif de 56 minutes réalisé en 2005 et divisé en trois parties : Le scénario parfait, La création d’un chef d’oeuvre, L’héritage. Les comédiens Robert Redford, Paul Newman, Charles Durning, Dimitra Arliss, Eileen Brennan, le scénariste David S. Ward et le compositeur Marvin Hamlisch interviennent à tour de rôle pour évoquer L’Arnaque. Une large place est consacrée à l’écriture du scénario ainsi qu’à la mise en scène de George Roy Hill et aux partis-pris musicaux. Le casting est évidemment passé au peigne fin et les anecdotes de tournage s’enchaînent pour notre plus grand plaisir.

A l’occasion de son centième anniversaire, Universal a concocté quelques documentaires afin de remettre en avant quelques chefs-d’oeuvre qui ont fait sa renommée. Restaurer les classiques (9’), Les années 70 (11’) et Le studio (9’25”) donnent la parole à de nombreux cinéastes et comédiens (Ron Howard, Judd Apatow, Steven Spielberg, John Carpenter, Meryl Streep, Peter Berg, John Landis, Ivan Reitman, Russell Crowe…) évoquant le travail dans les studios mythiques d’Universal et les classiques chers à leur coeur (L’Arnaque, American Graffiti, Les Dents de la mer, Les Oiseaux…). Quelques techniciens et pontes du studio évoquent le travail de conservation et de restauration de l’image et du son de quelques films à travers une démonstration fort intéressante. De nombreux extraits et images de making of divers émaillent ces modules, ainsi qu’une petite visite des studios où émergent des décors encore en place, à l’instar de la maison de Norman Bates dans Psychose ou la Courthouse Square, la place centrale de Hill Valley dans la trilogie Retour vers le futur.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

Remasterisé numériquement et entièrement restauré à partir des éléments d’origine, L’Arnaque fait désormais peau neuve en Blu-ray. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce lifting lui sied à ravir. Tout d’abord, la copie affiche une propreté incontestable, aucune scorie n’a survécu à l’attention des restaurateurs, la clarté HD et la colorimétrie pimpante flattent les rétines. Dès la fin du générique d’ouverture, marqué par un voile enquiquinant, les contrastes trouvent une fermeté inédite, le piqué est renforcé et les noirs plus denses, les détails sur les décors et les costumes abondent, tandis que les effets de transitions (fondus enchainés, pages qui se tournent) n’entrainent pas de décrochages. Certes, quelques plans peuvent paraître plus doux en terme de définition, un matte painting se voit comme le nez au milieu de la figure et nous dénotons un ou deux fourmillements et flous intempestifs. Mais le constat est formel, et même si le master a été un poil trop lissé, jamais le chef d’oeuvre de George Roy Hill n’avait bénéficié d’un tel traitement de faveur.

Son - 4,0 / 5

La célèbre bande-originale ragtime de Marvin Hamlisch (dont le thème principal The Entertainer de Scott Joplin) est mise en valeur grâce à la piste anglais DTS-HD Master Audio 5.1. Si les latérales manquent de mordant, quelques ambiances naturelles parviennent à percer, notamment sur les séquences en extérieur, les voix sont claires sur la centrale et la balance frontale dynamique à souhait. Le mixage est propre, fluide, naturel, et même quelques basses parviennent à poindre, comme lors du passage du métro qui entraine divers vrombissements sympathiques. Néanmoins, proposer la piste en mono d’origine n’aurait pas été de trop. La version française (au doublage excellent) bénéficie d’un écrin DTS mono 2.0 plutôt percutant, même si plusieurs grincements et des dialogues parfois étouffés demeurent notables. Du point de vue technique, la piste anglaise l’emporte aisément sur son homologue, moins aérée et marquée par un sensible ronronnement.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm