Réalisé par Derek Cianfrance
Avec
Ryan Gosling, Michelle Williams et John Doman
Édité par Films sans Frontières
À travers une galerie d’instants volés, passés ou présents, Blue Valentine raconte l’histoire d’un amour que l’on pensait avoir trouvé, et qui pourtant s’échappe… Dean et Cindy se remémorent les bons moments de leur histoire et se donnent encore une chance, le temps d’une nuit, pour sauver leur mariage vacillant.
Si le propos n’est pas inédit, Blue Valentine repose sur l’alchimie des deux comédiens principaux, Ryan Gosling et Michelle Williams, également producteurs exécutifs du film. Très investis, ce beau couple de cinéma nous fait croire à cette histoire sensible et à fleur de peau réalisée par Derek Cianfrance à qui il aura fallu pas moins de douze années et 57 versions du scénario pour porter son scénario à l’écran.
Avec un souci de réalisme, le metteur en scène parvient à nous impliquer dans cette chronique d’un amour qui s’éteint petit à petit. Si les scènes de rupture ne fonctionnent pas autant que la jeunesse du couple (la première soirée est superbe), et ce à cause d’un vieillissement plutôt ridicule de Ryan Gosling qui en fait souvent trop, Blue Valentine demeure un drame au réalisme touchant. Les parties présente et passée s’imbriquent avec homogénéité, les dialogues sont percutants même si le côté froid pourra rebuter certains spectateurs.
Après Wendy et Lucy, Shutter Island, La Dernière Piste, Take This Waltz, My Week with Marilyn, Michelle Williams, bouleversante et fascinante, s’impose une fois de plus comme l’une des grandes comédiennes de sa génération. N’oublions pas le magnifique générique de fin, un bouquet final d’émotions auquel on pense bien après la projection.
Comme pour l’édition DVD de Blue Valentine sortie en novembre 2011, le contenu éditorial de ce premier Blu-ray made in Films sans Frontières est réduit au strict minimum. Le menu principal est animé et musical. Dommage cependant que l’éditeur n’ait pas repris le même visuel que l’affiche du film pour la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue.
Les américains et les anglais jouissent d’une édition de Blue Valentine en Blu-ray comprenant un commentaire audio du réalisateur et du monteur, de scènes coupées et d’un making of. De notre côté, il faudra se contenter de simples notes de production, une interview du réalisateur (à lire), des bio-filmographies des deux comédiens principaux et du metteur en scène Derek Cianfrance.
L’apport HD demeure parfois limité pour Blue Valentine, mais ce Blu-ray au format 1080p est une jolie réussite technique pour les débuts de Films sans frontières dans le monde de la galette bleue. La colorimétrie est toujours sensiblement délavée ou volontairement atténuée, quelques flous sporadiques sont inhérents aux conditions des prises de vue mais la clarté des séquences extérieures flatte la rétine et le piqué demeure palpable. Le codec AVC consolide l’ensemble avec aplomb, le master 1.66 de Blue Valentine ne manque pas de qualités, notamment au niveau des contrastes, ici renforcés par rapport au DVD, et du grain cinéma heureusement conservé. Pour information, les scènes se déroulant dans le passé ont été tournées en Super 16mm avec des caméras mobiles équipées d’objectifs 25mm, alors que les scènes contemporaines ont quant à elles été capturées à l’aide de deux caméras numériques Red posées sur un trépied.
La version originale bénéficie d’une piste DTS 5.1, tandis que la piste française est proposée en Dolby Digital 5.1 comme sur le DVD. Dans les deux cas, force est d’admettre que l’action demeure canalisée sur les enceintes frontales. Si la version originale s’avère plus homogène et intime dans son rendu, les dialogues manquent souvent d’ardeur et certaines prises de son sont aléatoires. Finalement, deux Stéréo auraient fait l’affaire puisque les latérales ne distillent que la musique du film et quelques sensibles ambiances naturelles. C’est déjà plus qu’en DVD ceci dit puisque les enceintes arrière demeuraient quasi-muettes ! En revanche, le caisson de basses reste au point mort.
Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.
Crédits images : © Films Sans Frontières