Dépression et des potes (2012) : le test complet du Blu-ray

Franck a tout pour être heureux. Une jolie fiancée brésilienne, un boulot intéressant et pourtant… En vacances sur une plage de rêve à l’île Maurice, il déprime. De retour à Paris, le diagnostic du médecin tombe : il est en dépression. Quand il retrouve sa bande de potes qu’il n’a pas vus depuis 6 mois, il leur annonce la nouvelle. Chacun va s’investir pour lui faire remonter la pente. Mais on s’aperçoit très vite qu’ils sont aussi déprimés que lui. C’est finalement tous ensemble qu’ils vont essayer de retrouver un équilibre.

Arnaud Lemort a fait ses classes en mettant en scène des comiques tels que Jonathan Lambert, Franck Dubosc, Philippe Lelièvre. Après avoir signé les scénarios des comédies (déjà oubliées) L’Entente cordiale et L’Antidote, il co-réalise avec Dominique Farrugia en 2010 L’Amour c’est mieux à deux, surprise au box-office avec plus d’un million de spectateurs. Pour Dépression et des potes, il fait cavalier seul derrière la caméra, même si Dominique Farrugia reste producteur.

Malgré l’évidente énergie des comédiens, rien, absolument rien ne fonctionne dans Dépression et des potes, même pas quand les acteurs se font la bise et se donnent du « mon pote » constamment pour qu’on y croie. C’est bien simple, l’alchimie entre les comédiens ne prend jamais, les vannes tombent à plat, les dialogues sont à la fois pauvres et mécaniques, et le film s’obstine à vouloir faire rire des stéréotypes, des aveugles, des juifs, des travestis, des gays, avec une lourdeur impressionnante.

Sans Omar Sy, Fred Testot ne parvient décidément pas à s’imposer et son manque de charisme a rarement été aussi flagrant. Ses compères sont logés à la même enseigne, Jonathan Lambert, Arié Elmaleh (toujours aussi transparent), Ary Abittan, tous brassent de l’air et peinent à y croire eux-mêmes. Seules les comédiennes, Laurence Arné et Anne Depetrini, parviennent à donner un semblant d’âme à cette paresseuse et pauvre comédie, ou comédie du pauvre c’est selon, qui lorgne honteusement du côté des chefs-d’oeuvre d’Yves Robert (Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis), mais qui n’a d’égal que les navets de Marc Esposito avec ses opus du Coeur des hommes.

Une édition classique pour un film on ne peut plus basique. La jaquette reprend le visuel de l’affiche, le menu principal est animé, musical et efficace.

Outre la bande-annonce, nous retrouvons tout d’abord six scènes coupées (7’30é). Parmi elles, nous retiendrons la scène qui devait servir de présentation des personnages incarnés par Jonathan Lambert et Charlie Bruneau (pour la procédure d’adoption) et une scène de la bande en prise avec les lapins (comprendront ceux qui auront vu le film).

Un long, très long, trop long making of de 41 minutes tente ensuite de nous faire passer la pilule en nous tarabustant de tous les côtés que les comédiens et le réalisateur sont tous des potes et à quel point ils ont été heureux de faire le film ensemble. Les acteurs s’envoient des roses, le réalisateur tente d’expliquer (de s’excuser ?) les raisons de cette entreprise et ses enjeux (?), tandis que les images du tournage se révèlent étrangement plus drôles que le film.

S’il n’y a rien de cinématographique dans Dépression et des potes, l’éditeur semble vouloir persuader les consommateurs du contraire via un master HD de haute volée et techniquement impressionnant. Le chef opérateur prolifique Eric Guichard, capable de réaliser le photo de Gadjo Dilo et du Marquis avec la même approche, voit ses partis-pris esthétiques ardemment pris en charge. Certes, le cadre large n’est là que pour jeter de la poudre aux yeux mais le piqué est vif, la colorimétrie riche et bigarrée, la clarté agréable et les contrastes affirmés. Seules les séquences en intérieur se révèlent plus douces, mais dans l’ensemble, ce Blu-ray cartonne.

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 fait ce qu’il peut pour donner un peu de peps à l’ensemble, sans vraiment y parvenir. Les deux-tiers du film se déroulant en intérieur, les latérales attendent patiemment pour intervenir et se lâchent heureusement dès que la situation le permet comme une soirée brésilienne. Les dialogues sont solides, la balance frontale suffisante et la bande-originale, dont le classique Wonderwall d’Oasis, est savamment spatialisée avec l’appui de quelques basses. Une piste stéréo de fort bon acabit, ainsi qu’une piste audiodescription et les sous-titres destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.