La Cabane dans les bois (2011) : le test complet du Blu-ray

Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois…

Drew Goddard a fait ses classes à la télévision avec des séries aussi cultes que Buffy contre les vampires, Angel, Alias et Lost. Après avoir signé le scénario de Cloverfield, il en vient à la mise en scène avec La Cabane dans les bois, co-écrit et produit par son complice de toujours, Joss Whedon. Véritable déclaration d’amour au genre horrifique, ce petit chef-d’oeuvre d’humour et de sang, intelligent et fourmillant d’idées, magnifiquement éclairé par le chef opérateur Peter Deming (Mulholland Drive), entraine le spectateur dans un spectacle réjouissant, génialement mis en scène et interprété par des comédiens au diapason, dont Chris Hemsworth (avant Thor) et le grand Richard Jenkins qui s’amuse comme un fou, et nous aussi par la même occasion.

En jouant avec les codes inhérents au genre à l’instar de Tucker & Dale fightent le mal dont il est un parent proche, La Cabane dans les bois redonne au genre ses lettres de noblesse, exploit d’autant plus remarquable puisque le film n’est ni un remake, ni une suite, ni un found footage. La dernière partie aussi sanglante que réjouissante de la purge où toutes les créatures des films d’horreur se réunissent pour un carnage ultime, le tout auréolé de l’apparition surprise d’une des icônes du genre, s’inscrit d’ores et déjà dans l’anthologie du cinéma d’horreur.

Du packaging en passant par l’élégance des menus, les suppléments disponibles, la qualité de l’image et du son, sans oublier celle du film, nous ne pouvions qu’attribuer la note maximale !

Autour d’un bon verre de Chardonnay moelleux, le réalisateur et co-scénariste Drew Goddard et son collaborateur Joss Whedon reviennent sur tous les aspects de La Cabane dans les bois, le fond étant constamment croisé avec la forme, le casting abordé, les partis-pris esthétiques détaillés. Complices de longue date (Buffy contre les vampires, Angel), il n’est pas rare que l’un débute une phrase et que l’autre la termine, le tout étant constamment informatif, drôle, enjoué et dynamique. Le commentaire audio est disponible en version originale sous-titrée en français.

Un making of de 27 minutes, bien réalisé et exhaustif, donne un large aperçu de l’ambiance bon enfant qui régnait alors sur le plateau (ne manquez pas la visite de la salle de contrôle par Richard Jenkins et Bradley Whitford), tandis que l’ensemble de l’équipe se plie au jeu des interviews promotionnelles. Les images du tournage à Vancouver sont nombreuses, on y voit les comédiens et le réalisateur à l’oeuvre (Joss Whedon n’est jamais bien loin), un petit tour est fait du côté des effets spéciaux et des maquillages, certains propos font écho à ceux entendus dans le commentaire audio mais finalement, ce making of complète parfaitement le bonus précédent.

Les maquillages spéciaux du film se voient consacrer un segment entier de 12 minutes. Les artistes prennent la parole à tour de rôle pour y parler avec passion de leur boulot, tandis que nous pouvons les admirer en train de créer une armée de zombies et de créatures en tous genres que l’on retrouve au moment de la purge finale.

Après les animatroniques et maquillages, c’est au tour des effets visuels d’être largement décortiqués pendant 12 minutes avec les propos de leurs créateurs. De nombreuses images issues du tournage dévoilent l’envers du décor, notamment pour la séquence des cubes renfermant chacun une ou plusieurs créatures.

On passe ensuite à deux petits modules sympathiques, l’un en compagnie du comédien Fran Kranz (Marty) et l’autre avec Joss Whedon (co-scénariste, producteur et réalisateur de la deuxième équipe). Le premier nous dévoile les accessoires mis à sa disposition pour faire de lui le personnage le plus « zen » de la bande (8’), tandis que le second nous fait une petite visite éclair de 5 minutes du décor principal en nous montrant le soin tout particulier accordé aux détails les plus infimes.

A l’occasion du WonderCon, la convention annuelle de cinéma tenue dans la baie de San Francisco, le journaliste Geoff Boucher reçoit Drew Goddard et Joss Whedon (26’) suite à la projection de La Cabane dans les bois devant un public conquis. Avec humour et complicité, ils répondent aux questions du public, dévoilent quelques secrets liés à la fabrication du film et se penchent notamment sur le ton adopté et leurs inspirations.

Le Blu-ray contient également une vingtaine de petits modules PIP (sous-titrés en français), qui complètent le making of puisque de nouvelles images de tournage sont disponibles. Nous retrouvons les mêmes intervenants qui se penchent cette fois sur le casting, les personnages, les décors, les accessoires, et l’invitée surprise que nous ne dévoileront pas ici pour ceux qui n’auraient pas vu le film.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce d’ATM (disponible chez l’éditeur) et des liens internet.

Fidèle à sa réputation, Metropolitan livre un master HD de toute beauté. La photo du chef opérateur Peter Deming (Mulholland Drive, Jusqu’en enfer) rendant hommage à certains classiques du genre est magnifiquement restituée, les contrastes sont affirmés, le grain est joliment appuyé, et tous les partis-pris esthétiques respectés, y compris sur les nombreuses séquences sombres. Le piqué est acéré, les détails abondent (surtout dans la salle de contrôle), on en prend plein les yeux et c’est tant mieux ! Une réussite éditoriale remarquable.

Attention ! Il vous est conseillé de prévenir votre entourage avant de mettre la galette bleue de La Cabane dans les bois en route car le moins que l’on puisse dire c’est que ça dépote ! Le caisson de basses a fort à faire pendant 1h30, toutes les enceintes, latérales, frontales, centrale, s’en donnent à coeur joie jusqu’au morceau de bravoure de la purge finale qui nous donne presque l’impression d’être aspergés d’hémoglobine. Si la version française ne bénéficie « que » d’une piste DTS-HD Master Audio 5.1 alors que la piste anglaise jouit d’un encodage DTS-HD Master Audio 7.1 (estomaquant), elle n’en demeure pas moins explosive, riche, percutante et décoiffante. Un Blu-ray de démonstration !