Les Lois de l'attraction (2002) : le test complet du Blu-ray

The Rules of Attraction

Édition Collector - Version Intégrale

Réalisé par Roger Avary
Avec James Van Der Beek, Shannyn Sossamon et Kip Pardue

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 04/10/2012
Critique

Au Camden College, l’essentiel de la vie des étudiants ne se déroule pas pendant les cours. Dans cet univers de fêtes et de débauche, Sean Bateman n’a pas usurpé sa réputation de tombeur. Une bonne partie des jeunes filles du campus peuvent en témoigner personnellement. Paul Denton, lui, affiche au grand jour son homosexualité, mais il a du mal à se trouver des partenaires. Lauren Hynde, pour sa part, est sublime. Elle n’en abuse pas encore. Elle est trop occupée à chercher sa place dans ce monde libertaire qui obéit tout entier aux lois de l’attraction…

Adaptation cinématographique du roman éponyme pourtant jugé inadaptable de Bret Easton Ellis (sorti en 1987), Les Lois de l’attraction n’est certes pas un film aussi trash, sulfureux et virulent que l’écrit original mais se révèle surtout un superbe objet de cinéma, mis en scène par Roger Avary. Le réalisateur de Killing Zoe et co-scénariste de Pulp Fiction s’empare avec génie de l’oeuvre provocatrice et controversée originale, use des procédés narratifs qui s’accordent parfaitement avec l’écriture de l’écrivain. Les anti-héros cyniques du film sont typiques de l’univers de Bret Easton Ellis, des jeunes gens se perdant dans le sexe, la drogue et la violence, qui sous leurs apparences de zombies ou de vampires révèlent un mal être et ne cherchent qu’à être aimés.

Après dix années passées sur cette transposition, Roger Avary traduit cinématographiquement l’univers de Bret Easton Ellis, fait voler en éclats les apparences des milieux aisés, et livre une fable acide, passionnante, virtuose et drôle sur la réalité d’une jeunesse dorée livrée à elle-même, complètement paumée. Les étudiants sont filmés comme des cobayes privés de sensations qu’on examinerait au microscope, non pas sur un campus mais dans un asile d’aliénés tout droit sorti de Vol au-dessus d’un nid de coucou.

Alors qu’il s’apprête à mettre un terme à la série Dawson, James Van Der Beek s’amuse comme un fou à bouleverser son image de beau gosse bien sous tous rapports et signe une prestation remarquable, sur le fil entre la folie et la sensibilité à fleur de peau. Le reste du casting est au diapason, notamment Shannyn Sossamon, Jessica Biel et Thomas Ian Nicholas, débarqué d’American Pie. Il s’avère que Roger Avary s’attèle depuis des années à la transposition de Glamorama, jusque là sans succès, mais qui sait, peut-être un jour…

Présentation - 4,0 / 5

Le visuel de la jaquette reprend heureusement celui de l’affiche devenue culte. Le menu principal est dynamique, animé et musical, donnant un large aperçu des personnages du film. La version intégrale inédite au cinéma ne se résume qu’à une poignée de secondes, une scène de vomi pour être précis.

Bonus - 4,0 / 5

Cette édition Blu-ray ne reprend pas l’intégralité des suppléments de l’édition DVD collector éditée en 2004. Manquent à l’appel une interview de l’éditeur Christian Bourgeois, l’anatomie d’une scène (celle de la rencontre entre Lauren et Sean), la filmographie de Roger Avary, des interviews des comédiens, et les notes de production.

L’éditeur a gardé le principal, autrement dit deux entretiens avec Roger Avary, l’un enregistré pour la promotion américaine du film (15’), l’autre lors de la venue du cinéaste à Paris en 2004 (11’). Posément et avec concision, Roger Avary aborde les partis-pris adoptés pour transposer l’oeuvre de Bret Easton Ellis au cinéma, les thèmes, les critiques rencontrées, la conception de l’affiche, le casting, et n’hésite pas à tacler les précédentes adaptations de Bret Easton Ellis. Si certains propos se révèlent redondants, le cinéaste a des choses à dire sur son film et se révèle passionnant.

Nous retrouvons également les six commentaires audio (!) donnant pêle-mêle la parole à la chef décoratrice Sharon Seymour, aux comédiens Ian Somerhalder (Paul Denton), Shannyn Sossamon (Lauren), Kip Pardue (Victor), Clifton Collins Jr. (Rupert), Theresa Wayman (la suicidée), Thomas Ian Nicholas (Mitchell), Joel Michaely (Raymond), Eric Szmanda (NYU Film Student), au chef opérateur Robert Brinkmann, à la monteuse Sharon Rutter, etc. Tous ces intervenants prennent la parole au cours de cinq commentaires audio, inégaux mais bourrés d’anecdotes de tournage, le tout étant sous-titrés en français. Un sixième commentaire audio « surprise » réalisé par le comédien Carrot Top qui n’a strictement rien à voir avec le film et qui s’excuse en disant que la production n’a trouvé personne d’autre pour le faire, n’est pas sous-titré. Passez rapidement votre chemin puisque cet « artiste » passe le temps à s’extasier sur le physique des actrices.

S’ensuivent quelques galeries d’affiches, bandes-annonces, teasers et liens Internet.

Enfin, nous retrouvons trois courts segments mettant en parallèle les extraits du livre de Bret Easton Ellis, avec leurs transpositions au cinéma (8’) : le début, le voyage en Europe, et le suicide. Un livret de 32 pages est également au programme.

Image - 4,0 / 5

L’élévation HD donne un petit coup de jeune au film de Roger Avary, même si le film ne date que de 2002. Si le piqué et la définition n’égalent pas ceux d’un film plus contemporain, la colorimétrie et les contrastent retrouvent une certaine fermeté, les détails sont plaisants, la copie affiche une propreté exemplaire et le grain original est respecté. En revanche, la gestion des noirs (poreux ou denses) est aléatoire, les gros plans apparaissent quelque peu blafards et certains fourmillements demeurent constatables. Malgré ces menus accrocs, cet éclatant master HD est, comme dirait Sean Bateman, rock and roll !

Son - 3,5 / 5

Bien que disposant d’un mixage DTS-HD Master Audio 5.1, la version originale déçoit par son manque d’amplitude et la paresse des enceintes latérales qui restent muettes la plupart du temps. L’excellente bande-originale ne peut donc pas compter sur une spatialisation concrète et l’écoute demeure essentiellement canalisée sur les frontales. Quelques basses parviennent certes à tirer leur épingle du jeu, mais les effets restent bien trop sporadiques pour un film de cet acabit. Rappelons que le film n’a été produit qu’en Dolby Surround, ceci expliquant sûrement cela. Même chose pour la piste française, également dotée d’un encodage DTS-HD Master Audio 5.1. Mais cela est purement anecdotique puisque le doublage est vraiment peu approprié.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Sabrina Piazzi
Le 15 octobre 2012
Pas de commentaire.
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Jax Teller
Le 9 décembre 2010
Pas de commentaire.
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Laurent
Le 9 octobre 2007
Un Chef D'Oeuvre

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