Piégée (2011) : le test complet du Blu-ray

Agent d’élite, Mallory Kane est spécialiste des missions dans les endroits les plus risqués de la planète. Après avoir réussi à libérer un journaliste chinois retenu en otage à Barcelone, elle découvre qu’il a été assassiné - et que tous les indices l’accusent. Elle est désormais la cible de tueurs qui semblent en savoir beaucoup trop sur elle… Mallory a été trahie. Mais par qui ? Et pourquoi ?

Enième dernier film de Steven Soderbergh (!), Piégée est un divertissement élégant, old-school et souvent jubilatoire, un exercice de style dans lequel le réalisateur met à l’avant Gina Carano, nouvelle action woman, ancienne star du sport de combat, bourrée de charisme et qui s’en donne à coeur joie pour casser la figure à Michael Fassbender, Ewan McGregor et Channing Tatum, sans doublure et sans triche !

Sur une intrigue somme toute banale et même prétexte, dont on ne retient finalement rien ou pas grand-chose, Piégée passe comme une lettre à la poste malgré un début quelque peu chaotique. Il faut véritablement attendre la première baston pour commencer à apprécier pleinement ce petit thriller d’espionnage, série B entièrement assumée, savamment mise en scène (les scènes d’action sont brutales et excellentes), bien photographiée, interprétée et rythmée.

La jaquette et la sérigraphie reprennent le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est joliment animé et musical.

Cette édition HD ne propose pas énormément de suppléments mais ces derniers se révèlent plaisants.

On commence par un segment centré sur la préparation au combat de Gina Carano (15’). Bourré d’images du tournage, des répétitions de chaque combat du film, de l’entrainement de l’actrice (formée aux techniques des forces spéciales contemporaines plus de 30 heures par semaine, et pendant deux mois) avec les cascadeurs et les armuriers, d’entretiens avec l’équipe, ce making of montre également quelques archives des combats de Gina Carano, notamment ses débuts sur le ring où elle met son adversaire KO en quelques secondes.

Un petit module est également consacré aux personnages masculins de Piégée (5’) excepté Michael Douglas qui étrangement ne répond pas à l’appel. Chacun évoque entre autre le tournage avec Gina Carano, la mise au point des scènes d’action, le tout illustré d’images du tournage.

L’éditeur frôle la perfection avec ce master HD resplendissant, uniquement marqué par quelques baisses de la définition sur les séquences les plus agitées. Sous son pseudonyme habituel, Steven Soderbergh signe la riche photographie de son film et joue une fois de plus avec les filtres, le N&B et les couleurs vives. Le relief est sans cesse appréciable, le piqué est vif et acéré (notamment sur les teintes froides), les détails foisonnent sur le cadre large, les noirs sont denses, les contrastes léchés et chaque source de lumière se révèle éclatante. Un vrai régal pour les mirettes !

Sans faire d’esbroufe inutile, les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 permettent au spectateur de plonger dans l’ambiance quelque peu old school du film. En dehors de l’environnement musical, fin et fluide, la scène frontale occupe la majeure partie de la projection, d’autant plus que les séquences d’affrontement ne sont jamais accompagnées de musique et repose entièrement sur les effets sonores. A titre de comparaison, le mixage français manque d’homogénéité entre les ambiances annexes et les dialogues, trop mis à l’avant. Notons quelques basses, mais point trop n’en faut. Le changement de langue est impossible en cours de route et nécessite le retour au menu contextuel. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.