Populaire (2012) : le test complet du Blu-ray

Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse.

La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis… Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. Qu’importent les sacrifices qu’elle devra faire pour arriver au sommet, il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde ! Et l’amour du sport ne fait pas forcément bon ménage avec l’amour tout court…

Ayant fait ses classes dans le clip musical (pour Jean-Louis Murat, Cali, Jane Birkin, Anaïs…), quelques publicités et deux courts-métrages, Régis Roinsard réalise avec son premier long métrage Populaire, un vrai petit coup de maître. Doté d’un budget impressionnant pour un premier film d’environ 15 millions d’euros, Régis Roinsard s’inspire de véritables championnats de vitesse dactylo organisés dans les années 40 jusque dans les années 60 et livre une comédie pétillante, en reconstituant minutieusement les années 50, ses décors, ses costumes, sa musique, son énergie et son insouciance.

Romain Duris et Déborah François trônent en haut de l’affiche de Populaire. Merveilleux couple de cinéma, débordant d’énergie, de fraîcheur, de légèreté et de charisme, les deux comédiens prennent un plaisir évident à se donner la (savoureuse) réplique. Communicatif, original, hautement divertissant, ravissant les yeux et les oreilles, Populaire ne cesse d’impressionner par l’élégance et la maturité de sa mise en scène, ainsi que par la richesse de la photographie concoctée par Guillaume Schiffman (The Artist).

N’oublions pas les seconds rôles (Bérénice Bejo, Eddy Mitchell, Shaun Benson, Mélanie Bernier), électrons libres qui gravitent autour de l’atome François/Duris, qui apportent également beaucoup de punch dans cette comédie romantico-sportive qui va déjà à cent à l’heure, sans jamais oublier d’émouvoir son audience. Un véritable coup de coeur.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est efficacement animé, musical et coloré.

En premier lieu, nous trouvons un excellent commentaire audio du réalisateur Régis Roinsard, de la comédienne Déborah François et du chef opérateur Guillaume Schiffman, enregistré le 10 janvier 2013, soit un an après la fin du tournage du film. Tous les aspects de Populaire sont ici abordés avec entrain, spontanéité et densité. Les trois intervenants, très complices, abordent la genèse du film, la reconstitution (les décors, les costumes, les coiffures), le casting, les partis-pris, l’entraînement de Déborah François (deux à trois heures pas jour pendant trois mois avant le tournage), tandis que cette dernière ponctue souvent ses interventions par des petites blagues drôles et fines. Une belle occasion de revoir Populaire.

S’ensuit un making of (27’) bien fichu, croisant les habituelles interviews de l’équipe (réalisateur, acteurs, producteur) avec les images du tournage, des essayages costumes et des répétitions. Les protagonistes évitent tous superlatifs inutiles et demeurent sincères. Toutefois, certaines interventions n’évitent pas la redondance avec ce qui a déjà été entendu lors du commentaire audio.

Le Blu-ray comprend également un lot de 5 featurettes (13’) complètement inutiles puisqu’il s’agit en réalité d’un condensé du making of précédent, reprenant les mêmes propos, tout juste agrémentés de nouvelles images du tournage.

Exclusifs à ce Blu-ray, le spot publicitaire « La Populaire », une large galerie de photos (11’) et un comparatif film/storyboard (5’) sont également disponibles.

L’interactivité se clôt sur un petit bêtisier rigolo (2’), le clip vidéo Cha Cha Cha de la secrétaire (3’), un teaser et deux bandes-annonces.

Si l’on excepte les pertes de la définition sur les gros plans, pas aussi ciselés que nous l’espérions, ainsi qu’un piqué parfois plus émoussé, le master HD de Populaire flatte très souvent les rétines. La photo acidulée de Guillaume Schiffman (The Artist, les deux OSS 117) fait la part belle aux teintes rouge et bleue, vives, saturées, scintillantes, excellemment rendues, la profondeur de champ est très agréable tandis que le cadre large fourmille de détails. Sans surprise, l’ensemble est nettement plus pointu et lumineux sur les séquences en extérieur et se révèle sensiblement plus ouaté sur les scènes sombres. Un léger grain est également de la partie, tandis que la texture des costumes et des décors ressort sans mal grâce à un solide encodage AVC.

Populaire offre un petit spectacle acoustique plaisant, savamment pris en main par l’éditeur au moyen d’une piste DTS-HD Master Audio 5.1 de haute volée. Les enceintes latérales ne manquent jamais l’occasion de distiller de solides ambiances naturelles, la musique légère profite également d’une spatialisation constante, tout comme le martellement sur les machines à écrire, les dialogues sont fermes et la balance frontale demeure riche et équilibrée. Le mixage prend son envol lors des séquences de compétitions où le spectateur se retrouve littéralement plongé au milieu des épreuves secrétaires. Universal joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription pour aveugles et malvoyants.

Crédits images : © Universal Pictures France