Réalisé par Henry Hathaway
Avec
Marilyn Monroe, Joseph Cotten et Jean Peters
Édité par 20th Century Studios
En vacances aux chutes du Niagara, Ray et Polly Cutler font la rencontre des Loomis, un couple bien étrange. Le mari, Georges, est un homme perturbé, déprimé. Son épouse, Rose, blonde sexy, a un amant…
Niagara demeure un film précieux pour les admirateurs de Marilyn Monroe puisque c’est avec le film d’Henry Hathaway (Le Plus Grand Cirque du monde) que l’icône a véritablement explosé. En effet, alors que la comédienne enchaînait les seconds rôles (Quand la ville dort, Chérie, je me sens rajeunir) plus ou moins marquants, le producteur Darryl F. Zanuck, convaincu du potentiel commercial de Marilyn Monroe, lui confie l’un des premiers rôles de Niagara. Loin de tout ce qu’elle a pu faire jusqu’alors, l’actrice relève le défi d’incarner une femme fatale qui souhaite faire assassiner son mari (impeccable Joseph Cotten) par son jeune amant.
Le réalisateur tire admirablement profit de l’air ingénu, de la sensualité et même de l’explicite sexualité de Marilyn Monroe jusqu’à en faire une véritable mante religieuse amorale, manipulatrice et venimeuse. Sa chute de hanches n’a d’égale que celle du titre et participera à sa renommée, ainsi qu’à celle du film.
Même s’il faut bien avouer que l’histoire de Niagara demeure finalement classique avec un final qui s’étire trop en longueur, force est de constater que ce drame sombre aux couleurs scintillantes, souvent très hitchcockien - on pense énormément à Sueurs froides qui sortira cinq ans après, surtout avec la scène du clocher - est admirablement mis en scène. Le cinéaste parvient sans mal à utiliser ses extraordinaires décors naturels qui reflètent les tourbillons dans lesquels sont plongés les personnages principaux.
Le Technicolor est flamboyant et Niagara s’impose comme l’un des plus beaux et élégants films d’Henry Hathaway. N’oublions pas la performance de la superbe Jean Peters, inoubliable Josefa Zapata du film d’Elia Kazan Viva Zapata !, aujourd’hui trop souvent oubliée des mémoires. Sorti dans les salles américaines en janvier 1953, Niagara est un triomphe et propulse définitivement Marilyn Monroe au firmament. Un mythe est né.
Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé, musical, dynamique et lumineux, la comédienne étant cette fois encore la seule à être mise en valeur.
En guise d’interactivité, nous ne trouvons qu’un lot de bandes-annonces.
Quel plaisir de redécouvrir ce grand classique en Technicolor dans de telles conditions ! Le master HD 1.33 au codec AVC affiche une propreté sidérante, restituant la vivacité et la saturation de la photographie signée Joseph MacDonald (un des grands chefs opérateurs de la Fox), des costumes en passant par la couleur de ciel et celle du rouge à lèvres de Marilyn, tout en délivrant un relief inédit, un piqué inouï, une stabilité exemplaire, une clarté aveuglante - trop peut-être - et un niveau de détails inégalé. La restauration n’en finit pas d’étonner, les fondus enchaînés n’affichent pas de décrochages et même si les gros plans ne se révèlent pas aussi ciselés que le reste en raison de l’usage de quelques filtres vaporeux destinés à mettre en valeur Marilyn Monroe, le film d’Henry Hathaway retrouve une nouvelle jeunesse.
Le remixage de la version originale en DTS-HD Master Audio 5.1 ne profite surtout qu’à la composition de Sol Kaplan. Toutefois, certaines petites ambiances latérales et basses parviennent à se faire entendre grâce à l’omniprésence des vrombissements des chutes. L’ensemble demeure anecdotique, les effets manquent parfois de naturel, malgré un équilibre certain. Toutefois, n’hésitez pas à sélectionner la piste anglaise DTS-HD Master Audio 1.0 qui contente non seulement les puristes, mais se révèle également soignée, fluide et largement suffisante pour créer un grand confort acoustique. Oublions la piste française DTS mi-débit au doublage inapproprié, qui demeure néanmoins très propre et d’une fluidité incontestable.
Crédits images : © 20th Century Fox